La mode responsable ou éthique, on ne sait pas toujours très bien ce que c’est, pourquoi, comment… En fait il y a plein de façons de consommer “mieux” les vêtements, d’avoir un comportement plus responsable, éthique, écologique et économique, de se simplifier la vie… Quelles que soient tes motivations, voici plein de pistes dont tu peux t’inspirer selon tes besoins et tes possibilités.

La “mode éthique” ne se limite pas à la seule possibilité d’acheter des marques éthiques, souvent chères*, peu disponibles et restreintes dans leurs styles. C’est pourquoi en anglais on parle plus volontiers de “slow fashion” : le terme renvoie autant à l’idée d’éthique qu’à l’écologie, au minimalisme et à la consommation consciente.

(*) La notion de cherté est relative, et dire que la mode éthique est souvent “chère” ne veut pas dire qu’elle est trop chère. Cependant, il ne faut pas se voiler la face : pour la plupart des gens, effectuer la transition de la “fast fashion” vers des vêtements fabriqués en petites quantités, dans des conditions éthiques et dans des pays où les coûts de fabrications sont plus élevés prend du temps.

Voici donc 7 façons de consommer la mode de manière responsable et raisonnée

acheter moins de vêtements est une façon de consommer la mode éthique

1. Acheter moins

Mieux consommer, ça veut dire consommer moins. Ne pas se laisser dicter sa conduite par le marketing et la société de surconsommation, n’acheter que ce dont on a besoin ou vraiment envie, sans se laisser influencer par la pub, les promotions, les modes…

On ralentit (d’où le terme slow fashion), on prend le temps avant de se décider, on privilégie la qualité à la quantité.

Mieux vaut investir plus dans une pièce qu’on veut vraiment et qu’on va user jusqu’à la corde, que dans 5 articles qu’on aime moyennement et qui vont traîner dans nos armoires, et finir à la poubelle.

Il y a le prix du vêtement. Et puis il y a son amortissement. Une parka à 375 euros portée pendant quinze jours vous « coûte » deux fois moins cher qu’une robe à 50 euros portée pour une soirée.

Balibulle, “Cost per wear”

Pour calculer le rendement d’un vêtement, il suffit de diviser son prix par le nombre de fois qu’on l’a porté. Si c’est difficile à prévoir à l’avance, tu peux commencer par faire le calcul avec les vêtements que tu as déjà. De là, tu pourras peut-être tirer de premières conclusions sur le type de vêtements que tu “rentabilises” le plus.

Cependant, acheter moins ne veut pas nécessairement dire que tu dois acheter des vêtements plus chers. En effet, si tu commences par acheter dans les mêmes enseignes mais en fonction de tes besoins réels, c’est déjà un grand pas ! Avec l’argent économisé, tu peux de temps en temps investir de l’argent dans une pièce plus onéreuse, mais aussi investir de l’argent dans autre chose que des chiffons ou épargner !

Acheter moins signifie créer moins de demande pour de nouveaux vêtements. Si beaucoup de gens de mettent à consommer de manière plus raisonnée, cela enverra un message fort aux enseignes qui ne vivent que sur un modèle qui nécessite que leurs client.e.s consomment très régulièrement chez eux.

Au niveau personnel, acheter moins signifie simplement dépenser moins et moins s’encombrer !

2. Consommer de seconde-main

Le marché de seconde main permet de se fournir à moindre coût et en polluant beaucoup moins (à condition de ne pas commander un t-shirt à 5 € toutes les semaines sur Vinted…).

Tout ce qu’on achète de seconde main :

  • n’enrichit pas les sociétés de fast-fashion (même si tu achètes leurs produits d’occasion, elles n’y gagnent plus rien),
  • selon le circuit choisi, peut permettre à des particuliers, des petits commerçants ou à des associations de gagner de l’argent,
  • consomme énormément moins d’énergie et de ressources (fabrication, transport, emballage, déballage…) et réduit la demande pour de nouveaux produits,
  • réduit le gaspillage en offrant un nouveau cycle de vie à un vêtement qui aurait pu finir dans une décharge.

Et bien sûr, tu économises de l’argent. Tu peux ainsi t’offrir des vêtements de meilleure qualité. Le but n’est pas d’acheter plus car c’est moins cher et écologique, mais toujours d’acheter selon tes besoins.

En effet, en surconsommant, même de seconde main, tu t’encombrerais, tu gaspillerais de l’argent, et tu ne permettrais pas à d’autres personnes de profiter des objets que tu stockes chez toi sans en avoir l’utilité.

Il existe plein de circuits à exploiter : la vente entre particuliers (en ligne ou dans des bourses, brocantes, vide-dressings…), les ventes et échanges entre potes, les associations (Emmaüs, Armée du Salut…), les friperies…

N’hésite pas non plus à donner une seconde vie aux vêtements que tu possèdes et qui ne te servent plus.

3. Acheter local

Si l’on achète souvent des vêtements fabriqués très loin de nos yeux, c’est parce que les conditions de travail sont tellement déplorables là-bas qu’on peut se permettre d’exploiter les fabricants et de sous-payer les petites mains.

Pour contrer cela, tu peux acheter des vêtements fabriqués dans ta région. Cela te permet d’aller voir sur place ce qu’il se passe, de parler avec la créatrice ou le créateur.

Lorsque tu voyages, n’hésite pas à emprunter les rues alternatives où travaillent des artisans, plutôt que les grosses artères bordées de chaînes internationales.

4. Acheter éthique

Une garde-robe éthique ne signifie pas s’offrir uniquement des vêtements de marques responsables, mais on peut se faire plaisir de temps en temps avec une pièce labellisée et y investir un peu d’argent pour la chérir longtemps.

La mode éthique peut défendre différentes causes (matières recyclées et/ou recyclables, longue durée de vie, part versée à une association, commerce équitable, fabrication locale, matières vegan, tissus écologiques, culture durable…), à toi de faire le tri dans les labels en fonction de ce qui te tient à cœur dans la slow fashion.

5. Garder ses vêtements sur la durée

Acheter slow, c’est aussi (et surtout) ne pas acheter ! On adopte donc de nouvelles bonnes habitudes :

  • on prend soin de ses vêtements (respecter les instructions d’entretien lorsqu’on n’est pas sûr.e et ne pas laver inutilement, faire attention lorsqu’on porte du linge délicat…),
  • on répare ses vêtements quand c’est possible,
  • on teste de nouvelles associations lorsqu’on est lassé.e d’un vêtement,
  • on arrête de suivre les tendance dont le seul but est de nous faire acheter sans écouter nos besoins,
  • on apport du soin au choix de nos nouvelles acquisitions, quel que soit leur provenance,
  • on privilégie les matières qui résistent bien au temps, les vêtements solides et les intemporels.

6. Louer ou emprunter

Il existe des services de location de vêtements pour bébés et enfants, voués à n’être portés que quelques mois aux âges où ils grandissent rapidement, et pour les vêtements de soirée et autres occasions habillées, que l’on ne porte qu’une fois par an voire moins.

On peut également simplement emprunter à quelqu’un qui a plus ou plus les mêmes mensurations que soi, c’est gratuit ! Cela vaut autant pour les vêtements occasionnels que pour les vêtements du quotidien.

Ca nous arrive d’en avoir marre de nos vêtements et d’avoir envie de changement. Dans ce cas, le pire réflexe est de filer faire les boutiques. En empruntant quelques pièces à quelqu’un d’autre, on peut se faire une nouvelle garde-robe pendant quelques mois sans frais. Juste le temps de retrouver l’envie de porter nos fringues.

7. Devenir minimaliste !

Posséder moins de vêtements, c’est s’habiller plus facilement et se concentrer sur d’autres choses plus importantes ! Le changement peut s’enclencher en commençant par un bon désencombrement de la garde-robe.

En faisant le tri régulièrement :

  • tu retrouves des choses que tu avais oubliées,
  • tu te rends compte que tu as largement de quoi t’habiller,
  • tu arrives à mieux cerner tes bons et tes mauvais achats.

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Garde-robe minimaliste et désencombrement des vêtements :

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