Quand j’étais ado, on a vu un nouveau type de produit apparaître sur le marché : les savons intimes pour femmes. Tout d’un coup, chaque femme s’est sentie obligée d’ajouter ce nouveau produit (cher, et à la composition souvent dégueulasse !) à sa routine d’hygiène. Normal : après des années à utiliser des gels douche de plus en plus agressifs, à porter des sous-vêtements dans des matières peu respirantes, et pour certaines à prendre un moyen de contraception hormonal, énormément de femmes souffraient de sécheresse intime, d’irritations, et j’en passe. Et ça, ça arrangeait bien les grosses entreprises qui vendent des produits d’hygiène. Un nouveau produit, un nouveau besoin créé, c’est jackpot pour elles.

La toilette intime

Au début de ma transition, je suis bien sûr passée par la case savons intimes bio, mais je souffrais pourtant de temps en temps de sécheresse et d’irritations, même en choisissant des produits pseudo ciblés sans parfums et sans sulfates. Puis j’ai lu une énième fois chez Laetitia (Le Corps. La Maison. L’Esprit.), dans cet excellent article sur l’hygiène au naturel en mode “slow”, que la toilette intime à l’eau chaude suffit amplement. Donc j’ai voulu tester. Dans ma démarche minimaliste, il était temps d’arrêter d’acheter un gel douche ciblé hygiène intime.

Résultat des courses, je n’ai jamais eu l’impression d’avoir une aussi bonne hygiène et je ne souffre plus d’inconforts. De fait, je garde un savon saponifié à froid pour la toilette de l’aine et du pubis, le même savon que j’utilise pour tout mon corps, et le reste c’est à l’eau chaude (chaude-tiède, pas bouillante hein) à la main sous la douche. Pour rappel, les gants de toilette sont des nids à bactéries…

L’huile de coco et l’aloe vera

Il va sans dire qu’on bannit directement les produits du type déodorant de la foufoune, lingettes pour nettoyer sa déesse à longueur de journée, etc. En cas d’inconfort, de gratouilles, de pertes vraiment moches et d’odeurs nauséabondes, on file voir un.e gynécologue au lieu d’empirer la situation… On peut utiliser un peu d’aloe vera ou d’huile de coco (ou un mélange des deux pour une texture tip-top) en cas d’irritation légère et passagère (ça peut arriver à cause du frottement des vêtements par exemple).

Après plusieurs années à ne plus utiliser de produits agressifs (savon saponifié à froid uniquement) et à porter culottes en matières naturelles bien coupées, je n’ai quasiment plus jamais de désagréments. J’ai également changé des choses en matière d’épilation et de contraception, comme expliqué plus bas. Free the foufounes !

L’épilation

A cet endroit, j’ai laissé tomber depuis longtemps les épilations chez l’esthéticienne, la crème dépilatoire qui pue qui pique, la cire, le rasoir, l’épilateur… Tu vas me dire, que me reste-il ? La tondeuse ! Beh oui, point question de souffrir pour des poils “disgracieux”, déjà que je les soigne en leur faisant des bains d’huile de coco, je ne vais pas après les arracher violemment. Et puis les poils incarnés c’est loin d’être sexay.

Donc j’utilise une tondeuse, cet outil fabuleux qui ne demande aucune préparation, et est super pratique à emporter même en vacances, ne coûte pas cher (puisque dédié aux hommes à la base…). Elle permet de se débarrasser des poils comme un rasoir mais sans irriter la peau ou risquer de se couper, et on peut aussi varier les longueurs et se tailler un ticket de métro, un cœur ou une tête de chat si tu es très habile de tes mains.

Je remarque régulièrement que quand je tonds mes poils très courts, le frottement avec mes sous-vêtements m’irrite pendant 2 ou 3 jours. C’est comme si nos poils étaient là pour une raison…

J’ai une bonne vieille tondeuse Philips (lien affilié*) depuis quasiment 10 ans, avec plusieurs têtes pour choisir celle qui me convient le mieux, et je l’ai adoptée partout sur mon corps. Ca, et le fait de tolérer mes poils et de ne pas les traquer dès qu’ils mesurent plus de 2mm, ça change une vie.

Chaleur et journée sans culotte

Quand il fait chaud, on finit parfois par avoir des irritations (encore elles !) à cause des shorts trop serrés, de la chaleur, de la macération (bon appétit). Après une journée de travail ou de vadrouille on n’est plus tout à fait fraîche, bref l’été c’est pas l’ami de notre moule.

Alors outre le petit massage à l’huile végétale ou à l’aloe vera, de temps en temps, je te conseille ce geste libérateur : aère ta foufoune, mets une longue jupe et oublie la culotte. Ouais je te jure, déjà tu auras moins chaud, et en plus tu éviteras le frottement des vêtements, la macération, tous les trucs pas glop, et tu verras c’est chouette, et ça évite les démarcations des sous-vêtements en plus.  

Et puis tu te sentiras un peu rebelle et tu te marreras toute seule en te disant que tout le monde ignore ta folie de sans-culotte. Ouais ma vie est trépidante. Mais attention, toujours avec une jupe longue, ne tente pas l’expérience avec une jupe courte ou un pantalon !

A part ça, évite les vêtements trop serrants (surtout les coutures qui te rentrent dans la fente), adopte des matières respirantes, et apporte un soin particulier à tes sous-vêtements.

Les règles

Évidemment, je ne t’apprends pas grand chose, je conseille vivement l’utilisation de la coupe menstruelle. Pour toutes les bonnes raisons déjà invoquées dans mon article à ce sujet.   Tu peux également acheter des serviettes et des tampons écologiques qui n’ont pas été blanchis avec des produits chimiques irritants pour toi et polluants pour la planète, ou adopter la serviette hygiénique lavable, ou encore la culotte de règles pour leur côté zéro déchet.

Si tu utilises des tampons, serviettes ou culottes, change-les suffisamment souvent pour ne pas macérer dans un environnement humide, propice aux irritations.

Un mot sur la contraception

La contraception est un sujet trop important pour le résumer en un paragraphe, mais pour les femmes qui souffrent d’irritatoins, de sécheresse, de MST à répétition… je voulais juste partager le fait que l’arrêt de la pilule peut être une solution, en tout cas en partie, aux problèmes de sécheresse intime. N’hésitez pas à en parler à un.e gynécologue ouvert.e d’esprit et empathique.

Finalement, j’ajouterai qu’en matière d’hygiène comme pour tout le reste, le principal c’est de trouver ce qui nous convient personnellement et d’arrêter de penser que “on doit” parce que “tout le monde” fait comme ça ou qu’on “nous a toujours dit que…”.


A lire / A découvrir

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L'hygiène intime au naturel
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