
La période estivale passée, les adoptions d’animaux domestiques vont de nouveau connaître un boom. Cependant avant de se décider il faut garder en tête qu’adopter un animal, c’est bien sûr beaucoup de bonheur mais aussi des points négatifs à ne pas négliger. C’est comme avec les enfants, les trouver mignon, et les vouloir et les assumer jusqu’au bout, c’est différent (oui je compare les chats aux enfants et je l’assume).
Les refuges pour animaux débordent
En 2019, j’ai adopté Kira dans un refuge, et j’ai fait face à l’horrible réalité : les refuges pour chats sont bondés et la plupart ne trouvent pas de nouvelle famille. Ils sont abandonnés, parfois tout juste sortis du ventre de leur maman, parfois après quelques années de vie commune, laissés en pleine nature comme un mégot ou une canette qu’on jetterait sur le bas-côté.
Il y a des tonnes de chats et chatons dans les refuges, et beaucoup d’autres qui ne sont jamais sauvés et meurent dans d’atroces souffrances, rongés par les maladies et la faim. Faites un tour sur les pages des refuges et associations de stérilisation des chats sauvages pour prendre une claque… J’en profite pour rappeler qu’il est impératif de faire stériliser ses chats pour éviter les orphelins dans les rues (en Belgique, c’est légalement obligatoire !). N’oublions pas qu’un animal domestique est un être vivant qui a des sentiments, pas un jouet pour vos enfants, une occupation passagère ou un achat compulsif.
Si vous envisagez l’adoption, je ne peux que vous conseiller d’aller chercher votre boule de bonheur dans un refuge plutôt que d’adopter auprès d’un particulier (encore une fois, légalement interdit en Belgique) ou d’acheter auprès d’une boutique ou d’un éleveur. Dans tous les cas, avant de vous investir dans cette histoire avec un être vivant, voici dans cet article quelques contraintes à prendre en considération.
Soyez sûr.e.s que tout le monde dans votre ménage assumera jusqu’au bout avant de signer. Si des contraintes s’opposent à votre décision, je donne aussi quelques pistes pour profiter des animaux sans les assumer au quotidien.
Le budget
Un animal domestique, ça coûte cher. Avant même qu’il arrive à la maison, il faut acheter du matériel qu’on ne trouve pas nécessairement de seconde main car ça s’abîme facilement. L’investissement est non négligeable, surtout si on mise sur des objets qui durent plus d’un an ou deux. Faites un tour dans une animalerie et calculez la note : litière, gamelles, première ration de nourriture… Si ça vous refroidit déjà, il faut vraiment y réfléchir à deux fois…
Car ce n’est pas tout ! Un animal ça mange (et les chats ont leur petites préférences, on n’a aucune garantie qu’un chat acceptera de manger des boîtes premier prix), ça a besoin d’une litière, ça tombe malade, ça se blesse… Le vétérinaire, c’est un plus gros budget que le médecin traditionnel, sans remboursement de la sécu !
On peut réduire ses déchets et acheter malin pour son chat, en évitant les achats de jouets inutiles par exemple, mais pour la nourriture, la litière et le véto, c’est un poste de dépenses imprévisible qu’il faut pouvoir assumer à tout moment du mois et de l’année.
De l’attention nécessaire 365 jours par an
Un animal demande de l’attention pendant toute l’année, tous les jours. Pensez-y, aurez-vous une solution lorsque vous rentrez tard à la maison ou que vous partez en voyage ? Pas question non plus de reporter ses courses parce qu’on a la flemme, les coquillettes au beurre pour nous ça fonctionne, mais les animaux ont besoin de leur nourriture. Allez-vous assumer ? Que ferez-vous de l’animal pendant que vous travaillez ? Recevrez-vous un coup de main pour vous en occuper ?
C’est pas sale, mais ça salit…
A moins de les enfermer dehors, auquel cas je ne vois pas l’intérêt d’adopter un animal… Sans surprise, un quadrupède qui gambade dans la maison (et fait des allers-retours dehors), ça salit. Et non, ne vous faites pas d’illusions, on n’arrive pas toujours à les attraper au vol pour leurs frotter les papattes, ni à les dresser pour les empêcher de faire des bêtises ! N’oublions pas évidemment les poils, les grains de litière qui sautent en dehors du bac, la nourriture qui entoure la gamelle…
Si vous vous sentez déjà débordé.e par le ménage, fuyez !
Ils font des bêtises
Les chats abîment et font des bêtises. On peut essayer de les “dresser”… mais les chats sont connus pour leur caractère fort. Soit on a la chance d’avoir un chat calme et qui obéit, soit on se retrouve avec un animal qui va faire ses griffes, faire tomber des choses… Il faut être prêt.e à assumer les deux possibilités, car il n’y a pas de police de retours dans les 365 jours avec un animal : on l’accepte avec son caractère et sa personnalité, on s’est engagé.
Si vous tenez à votre mobilier et que le matériel est important pour vous, pardonnerez-vous à votre chat les dégâts ou allez-vous vous énerver, voire être violent.e envers cet animal qui ne comprendra pas pourquoi ?
Ils demandent de la patience
Les chats peuvent être extrêmement ennuyants, ils ont le don de casser les pieds quand ils veulent manger, jouer ou sortir (sans raison), ils ne supportent pas les portes fermées, ils s’excitent à la vue d’un orteil qui bouge, ils ont toujours faim quand vous êtes occupé.e et se mettent devant vos pieds au risque de vous faire trébucher…
C’est comme un enfant, sauf qu’ils ne comprennent pas ce qu’on leur raconte ! Même s’il faut poser ses limites, comme dans toute relation, si vous passez votre temps à le faire dégager dès qu’il demande un câlin, vous allez en faire un animal malheureux. Un chat n’est pas une peluche que l’on prend sur soi pour des câlins à la demande, c’est réellement une relation entre deux être vivants qui ont un tempo différent, des envies à des moments différents, des besoins plus ou moins forts à certains moments de l’année.
Il faut être patient, empathique, tolérant, faire des concessions, et ne pas imposer sa volonté. En bref, c’est une relation saine qu’on va construire avec un être vivant, doté de sa propre volonté. Si tout le monde comprenait juste cela, il y aurait beaucoup moins d’adoptions sur un coup de tête et d’abandons.
Si je ne suis pas fait.e pour adopter un animal, je fais quoi ?
Budget serré, mode de vie incompatible, voyages réguliers, refus ou allergie d’un membre du foyer… Les raisons sont nombreuses de ne pas pouvoir adopter un chat, même alors qu’on en a envie. Voici quelques idées pour pouvoir passer du temps avec des félins et prendre sa dose de ronronnements et de câlins :
- Faire du bénévolat dans un refuge pour animaux/pour chats. Il en existe plusieurs types, il faut bien se renseigner car les refuges qui récupèrent les chats dans la rue sont confrontés tous les jours à des cas à fendre le cœur (mais si vous vous en sentez capable, vous ferez beaucoup de bien). Il existe également des refuges qui font office de pension pour les animaux abandonnés en fin de vie : le but n’est pas de les faire adopter, mais bien de s’occuper de ces animaux jusqu’à leur dernier jour. Ce type de refuge organise également des portes ouvertes où on peut aller papouiller les animaux qui en ont envie, qui sont contents de voir des gens.
- Pet-sitter les animaux des ami.e.s. Proposez-vous pour aller vous occuper des chats des ami.e.s pendant leurs vacances, ou inscrivez-vous sur un site de micro-services pour le proposer à un plus large panel de personnes. C’est aussi une bonne manière de se tester, pour savoir si on est prêt.e à adopter un chat (même si pour ça, il vaut mieux avoir fait l’expérience avec plusieurs chats, pour être confronté.e à des animaux aux caractères variés).
- Papouiller les animaux quand on va chez quelqu’un, d’ailleurs même quand on en a à la maison, c’est trop bien.
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Les photos d’illustration de cet article m’appartiennent