Ah les chaussures, pourquoi cet objet a-t-il fini par devenir un objet de collection dans le dressing de beaucoup de femmes, et d’hommes parfois ? S’il y a bien un vêtement dans lequel on devrait être bien, c’est dans ses pompes, comme le veut l’expression. Alors pourquoi s’acharne-t-on à entasser des chaussures qui nous font mal aux pieds, sont difficiles à porter, sont plus esthétiques que pratiques…

J’ai été une véritable collectionneuse de chaussures, au même titre que les vêtements (comme en témoignent certaines photos plus bas dans l’article…). Il y a quelque chose d’indescriptiblement fort dans les chaussures. C’est un objet qui coûte généralement plus cher qu’un vêtement. Mêmes on en a trop, on en a quand même en moins grand nombre. C’est surtout un objet qui peut totalement nous empêcher de faire (de danser, marcher, courir, se tenir debout parfois) tant il peut nous faire mal, tout en étant une déclaration forte de ce qu’on est, ou qu’on veut être, ou paraître (aventureux·se, sexy, extravagant·e…).

Pour bien comprendre l’enjeu de notre style vestimentaire, je te conseille de lire mon article Trouver son style, car cette première démarche s’avère évidemment tout aussi utile lors du tri des chaussures. Ensuite, c’est parti pour un peu de shoesanalyse.

Combien de paires de chaussures dans une garde-robe minimaliste ?

Les chaussures, c’est un vilain pêché mignon pour beaucoup de femmes… Dans ma jeunesse, j’ai eu un nombre effarant de chaussures (toutes de mauvaise qualité évidemment). C’est “pas cher”, alors pourquoi s’en priver ? Les hauts talons importables ? Vendu. Les couleurs qui ne vont avec rien ? Ouiiii. J’ai d’ailleurs retrouvé quelques pépites que je te montre plus bas…

Je n’aime pas donner des nombres ou des listes à respecter, car chacune.n doit trouver son équilibre par rapport à son style de vie, à ses envies, ses besoins… Je vais juste expliquer un peu ma démarche, là où j’en suis, et donner quelques conseils qui pourront j’espère te servir. Comme pour les vêtements, mon tri des chaussures a été itératif : je suis passée de 50 paires à 25, des 25 à 18, de 18 à 10… au fil des années. J’ai appris à connaître mes besoins, à cerner mon style, à décider ce qui était bon pour moi. J’ai aussi appris à prendre le temps de choisir mes vêtements et chaussures et investir dans des objets plus qualitatifs et durables, parce que je n’ai plus ce besoin irrépressible de changer tout le temps comme avant.

Les chaussures de qualité peuvent sembler très chères quand on a l’habitude d’acheter de la fast fashion, mais c’est vraiment un investissement qui vaut le coup : nos pieds sont quand même, pour la plupart d’entre nous, ce qui nous permet de nous mouvoir dans le monde, il vaut donc mieux les chouchouter aussi longtemps que possible ! L’avantage de remplacer petit à petit ses objets, c’est qu’il ne faut pas tout acheter d’un coup.

C’est une nouvelle habitude à prendre, d’économiser de l’argent pour le dépenser en une fois quand on en a suffisamment pour investir. Qu’il s’agisse de chaussures de sport ou de ville, on peut largement s’en tirer avec des paires à maximum 150 €, qui dureront des années et qui bénéficient souvent de garanties sur plusieurs années. 150 €, c’est le prix des quelques paires de chaussures entre 20 et 40 € qu’on doit remplacer tous les 6 mois/1 an, ou des quelques paires de chaussures du même prix qu’on achète et qu’on ne porte pas ou peu parce qu’on n’en avait pas besoin. Sans parler du fait qu’on peut trouver plein de chaussures qualitatives sur le marché de seconde main, parfois quasiment neuves.

Il y a quelques années, j’étais déjà fière d’être passée à une quinzaine de chaussures de ville (+ 2 paires pour le sport) :

Fin 2021, je suis vraiment satisfaite de ma collection de chaussures minimaliste et des investissements que j’ai faits. J’ai 7 paires de chaussures, celles de sport comprises dans le compte, avec potentiellement 2 paires (une pour le sport et une pour la ville) à racheter si le besoin se présente.

  • J’ai toujours ma paire de sandales artisanales auxquelles j’ai fait mettre une bonne semelle bien résistante chez un cordonnier il y a plusieurs années, elles sont simples, elles vont avec tout, elles sont confortables.
  • J’ai toujours ma paire de bottines Buffalo, c’est ma paire coupable car je ne les porte pas souvent, mais c’est ma seule paire à talons toutes saisons, le talon est confortable, je suis bien dedans, et elles sont solides.
  • J’ai toujours ma paire de bottes à talons compensés, qui sont un peu superflues aussi car je les porte peu, mais quand je les mets j’aime vraiment le rendu et j’y suis bien aussi.
  • J’ai troqué ma paire de boots qui n’étaient pas bien ajustées à mon pied, contre une paire de Caterpillar que j’ai trouvée presque neuve pour 9€ sur Vinted et qui devrait me tenir des années. Ce sont les bottines tout terrain qui sont résistantes à l’eau, à la neige, au froid… que je porte autant avec un jean qu’avec une robe.
  • J’ai acheté une paire de bottines noires pour remplacer d’autres paires dans lesquelles je ne me sentais pas bien (pas ajustées à mon pied, trop usées, à talons…), c’est la paire que je peux enfiler en 2 secondes avec n’importe quelle tenue.
  • Côté sport, j’ai investi dans une bonne paire de chaussures de randonnée vraiment qualitative à la place de mes anciennes chaussures qui étaient un modèle d’entrée de gamme et qui avaient déjà servi plus de dix ans. J’ai pris le temps de les essayer et de les choisir pour être sûre de moi.
  • J’ai toujours une paire de baskets pour le sport en intérieur, que j’ai depuis un moment mais qui fait toujours bien son taf.
  • Je me suis débarrassée de ma paire de baskets de running qui n’était pas adaptée à mon pied, j’investirai dans une bonne paire quand je serai prête à m’y remettre. Idem pour mes baskets de ville : les dernières paires que j’ai achetées ces dernières années avaient toujours un problème. Lorsque (si) je ressentirai le besoin d’en racheter, je compte prendre mon temps et investir dans une bonne paire cette fois.

 

Quelques chaussures dont je me suis débarrassée entre ces deux photos et pourquoi :

  • Une paire de baskets en tissu. Elles étaient de marque Piola (une marque plus ou moins éthique), je les avais reçues dans le cadre d’un partenariat sur le blog il y a plusieurs années (quand j’étais une blogueuse mode influente…), je les ai customisées avec des clous ensuite, et puis je les ai portées quelques années. Même si j’aurais pu encore les porter, les baskets en tissu ça s’abîme quand même pas mal et ça maintien moins bien le pied, j’avais déjà hésité à les jeter l’an passé… Je ne considère pas spécialement les remplacer l’été prochain.
  • Des escarpins noirs à hauts talons. Je les trouve parfaits mais franchement, je les porte 3 jours par an (parce que… les talons !). En plus j’ai réussi à leur trouver une nouvelle propriétaire via le marketplace de Facebook, même si je les ai vendues seulement 5€ je suis contente. J’ai vraiment aimé ces escarpins, ils ont quelque chose que je trouve terriblement sexy, mais les dernières fois où je les ai portés, je me suis rendu compte que je troquais énormément de confort juste pour l’impression d’avoir un pied sexy… Je les aimais tellement qu’à une époque j’avais hésité les garder pour décorer sur une étagère 😂.
  • Des escarpins rétro. Ces escarpins étaient tellement petits pour mes pieds dodus que j’avais défait le bouton et que j’avais mis un trombone pour tenir la lanière sur le cou de pied, lol ! La dernière fois où je les ai portés, j’ai dû me mettre pieds-nus (c’était à une présentation, au boulot, avec une centaine de gens…) tellement j’ai eu mal aux pieds. Les talons c’est bien quand on reste assis, sinon… Ils ont connu exactement le même sort que mes autres escarpins 😊.
  • Des baskets Converse compensées. Elles sont quasiment neuves, je les gardais “en réserve” (re lol) mais finalement, comme je le dis souvent, les choses qu’on a en stock ne servent jamais car la vie continue et on achète de nouvelles choses. Pour être honnête, j’avais oublié leur existence pendant tout un temps 😕 Je les ai vendues sur Vinted.
  • Des bottines noires The Kooples. Gros coup de cœur sur le site Vide Dressing : il y a un an, je me dis que je veux investir dans des pièces de qualité, du coup je m’autorise cet achat (“un classique, ça va être un super investissement sur le long terme”). Et je les ai portées une seule fois je pense depuis. Vendues aussi sur Vinted. Encore une bonne raison de ne pas acheter sur Internet quand on ne connaît pas assez la marque et qu’on n’a pas pu essayer en magasin.
  • Toutes les chaussures qui me faisaient mal au pied (la plupart achetées en ligne), parce que non, c’est pas normal de souffrir à cause de ses pompes, et non, ça ne va pas “se faire”.
  • Toutes les chaussures trop abîmées, qui finissent par ne plus être étanches, faire mal à certains endroits du pied, voire pire faire mal aux jambes quand on marche un moment avec elles aux pieds.
  • Les bottes hautes Timberland, le plus gros investissement chaussures de ma vie. Achetées en ligne, elles étaient clairement trop juste pour mes jambes mais c’était aussi un objet d’admiration, pourtant je les ai gardées, et je les ai portées quelques années (pas assez pour les rentabiliser), j’ai fini par me résoudre à les revendre sur Vinted. Les bottes hautes à lacets ça prend du temps à fermer aussi…
  • Une paire de sandales à talon compensé. Super confortables, tout ça. Tellement pas (plus) mon style.
  • Je me souviens d’une paire de chaussures (pas sur la photo, je m’en étais déjà débarrassée plus tôt) que je trouvais super mignonnes, achetées aussi sur le web et qui me faisaient souffrir (j’avais des cloques horribles à chaque fois), mais quand je les ai sorties pour les mettre en vente, mon compagnon de l’époque m’avait dit qu’il les trouvait belle, du coup je les ai gardées. Ne fais pas ça, je ne ferais plus ça non plus, c’était débile de ma part.

Les chaussures à talons

Pour moi, la garde-robe parfaite doit être confortable en toute circonstance. Ma position par rapport aux chaussures à talons a beaucoup changé au cours des années. Adolescente et jeune adulte, j’étais quasiment tout le temps en talons. A croire que j’avais une certaine tolérance à la torture. Les chaussures à talons représentent aujourd’hui à mes yeux l’exemple parfait de ce qu’on achète pour correspondre au statut d’objet décoratif qu’on attend d’une personne sexisée ou d’une femme, au même titre que la lingerie fine.

C’est le truc qu’on attend presque naturellement que tu subisses (et même avant, dans lequel tu dois investir, pendant que ceux qui vont te mater seront confortablement parés de leur slip Bob l’éponge détendu et leurs baskets), c’est le truc que tu t’infliges parce que tu penses que ça te rend plus “femme” et que tu penses que tu as le devoir d’être sexy en tant que telle.

Je ne diabolise rien, j’énonce des faits. Choisir de porter ce genre de vêtement en toute conscience et connaissance de cause, c’est ok. Le problème, c’est que ce choix est rarement fait consciemment (et par définition, n’est donc pas un choix). Quand je porte des talons, j’ai conscience de ce que ça va représenter pour moi et les gens autour de moi ce jour-là. Je vois que j’arrive au boulot et que tout le monde lève la tête quand j’arrive parce que ce n’est pas le moi des autres jours. Quand on prend conscience de la symbolique d’un vêtement, on comprend tout l’impact que ça a pu avoir sur nous durant des années, surtout les années où on se construit et où le regard des autres nous influence beaucoup.

En conclusion, je n’ai pas d’ordre à donner, il n’y a pas de bonne réponse ici. La seule chose à faire, c’est de déconstruire les idées reçues jusqu’à comprendre si on est ok ou pas avec quelque chose, et de faire un choix éclairé en fonction de toutes ces informations.

Lire aussi :

Mon passé d’acheteuse compulsive de chaussures

Pour te faire peur/marrer/un choc, voici quelques photos de mon passé de blogueuse mode et d’acheteuse compulsive de vêtements de fast fashion…

Lire ensuite : Pourquoi j’ai adopté la garde-robe capsule alors que j’aimais la mode ?

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