Comment lire éthique, slow, écologique, zéro déchet… ? Est-ce plus slow de lire au format papier ou sur tablette ? Que faire des livres qu’on a déjà lus ? Comment et où acheter ses livres ? Voici quelques conseils pour concilier plaisir de lire et conscience écologique, dans un domaine où il n’est pas toujours facile de trouver le juste milieu sans culpabiliser.

Adopter le minimalisme et la slow life !

Premier pas pour consommer les livres de manière plus raisonnable et raisonnée : réduire. Moins, mais mieux. Au lieu d’empiler les livres dans ta pile à lire, de faire des virées shopping à la librairie du coin, de commander tous les nouveaux romans qui paraissent… prends le temps de lire le dernier livre acheté sans penser déjà aux prochains achats.

Quand on accumule les livres, on perd du plaisir de lecture (on a tendance à se dépêcher et se mettre la pression pour terminer rapidement). De plus, les livres que tu as envie d’acheter aujourd’hui ne sont peut-être pas ceux que tu auras envie de lire dans quelques mois !

Lire aussi : Pourquoi il ne faut surtout pas acheter à l’avance

Pense aussi à désencombrer ta bibliothèque pour donner une seconde vie aux livres qui ne te servent plus, ou que tu ne vas jamais lire. Je conseille d’ailleurs de le faire 1x/an, surtout si tu gardes tes livres après les avoir lu. Demande-toi si tu auras envie de les relire maintenant que tu connais l’histoire, et alors que de nouveaux livres sortent toutes les semaines…

En désencombrant, tu donnes une seconde vie à tes livres, tu permets donc à d’autres de les lire sans consommer du neuf, et donc sans forcer une production inutile.

Le marché de seconde main

Pour ma part, j’essaie d’acheter un maximum de livres de seconde main. J’achète mes livres en brocantes ou dans des magasins de seconde main, voire sur Internet entre particuliers, ou plus récemment sur Vinted. Quand j’achète des livre sur Internet, je m’arrange pour trouver un·e vendeur·se qui possède plusieurs titres qui m’intéressent et “rentabiliser” le transport.

Cependant, j’achète encore des livres neufs, d’une part car je ne trouve pas tout ce que je veux d’occasion, d’autre part pour rémunérer les auteur·rices et les maisons d’édition (j’en parle plus bas).

Pense également à tes ami·es qui ont peut-être des livres à te prêter ou qui pourraient emprunter certains de tes titres, évitant ainsi un achat.

Voir aussi : Nettoyer les livres de seconde main (traces de colle, mauvaises odeurs…)

Le numérique

Les livres au format électronique ? Pas très fan personnellement. Premièrement, parce que je passe toute ma journée devant un écran d’ordinateur au boulot, ensuite parce que j’aime justement le fait de pouvoir céder mes livres une fois lus grâce au troc ou en les revendant. Je garde rarement mes livres, donc j’aime le fait de savoir qu’un objet va servir à d’autres, puis à d’autres, etc. Avec le format électronique on diminue la consommation de papier mais pour augmenter la consommation d’énergie donc quelque part on tourne en rond…

Les magazines

J’ai arrêté de lire des magazines il y a plusieurs années, j’en achète très rarement et je privilégie des magazines riches en contenu et qui sortent quelques fois par an à des hebdomadaires ou mensuels. Quand tu lis des magazines, pense à leur donner une seconde vie aussi. Tu peux garder les articles ou infos nécessaires (même si, honnêtement, on n’y fait jamais référence par la suite) et donner le magazine à quelqu’un d’autre, le laisser dans une boîte à livres, créer un coin lecture au boulot, ou l’emmener chez le médecin pour renouveler la sélection de la salle d’attente.

Pour les magazines, je trouve par contre que l’option numérique peut être intéressante : le contenu est moins long, on passe donc moins de temps sur son écran. On peut par la suite s’y référer régulièrement.

Cependant, à mes yeux, la meilleures solution est de mutualiser ses abonnements : trouver d’autres personnes près de toi qui lisent le même magazine, prendre un abonnement en commun, et se passer le livre de main en main.

Boîtes à livres et autres actions

Il y a des boîtes à livres partout maintenant, il n’y a qu’à se servir et y laisser ses livres. D’autres actions voient le jour, comme cette journée où les amoureux de lecture sont invités à laisser des bouquins dans leur ville pour qu’ils soient trouvés par d’autres amateurs (en laissant des indices ou des photos sur les réseaux sociaux par exemple).

On peut aussi mettre en place un système similaire aux boîtes à livres au travail, ou dans une association, dans une école… Un endroit de passage, une caisse et une affichette, et le tour est joué.

Bienvenue à la bibliothèque

Délaissées ces dernières années, les bibliothèques ont de nouveau la cote ! Fini d’investir dans des livres neufs, ici on paie quelques euros par an pour lire quasiment tout ce qu’on veut.

Bon à savoir, beaucoup de bibliothèques ont un coin magazines (généralement qu’on doit lire sur place, mais pourquoi ne pas se prendre un peu de temps au calme à la bibliothèque pour lire les articles qui nous intéressent et prendre des notes si nécessaire ?).

La solution parfaite n’existe pas, le mieux est généralement de combiner tous ces moyens pour garder un certain confort tout en changeant ses habitudes pour un mieux.

Livres et écologie : ma position d’auteure

Si l’on parle d’éthique, il faut aussi prendre en compte la rétribution des acteurs du marché du livre. Si on achète tous ses livres de seconde main, on arrête de rémunérer les auteur·rices (dont les droits perçus sur les ventes sont déjà souvent très faibles) et on n’encourage pas la production de nouveaux contenus qualitatifs.

C’est une des raisons pour lesquelles j’achète encore parfois des livres neufs. Ca a moins de sens pour les grosses maisons d’édition (qui produisent en masse et brûlent les invendus, un peu comme pour les vêtements et la fast fashion…), mais beaucoup pour les auteur·rices auto-édités ou publiés par des maisons d’édition indépendantes.

Je suis moi-même autrice, et je me suis retrouvée confrontée à cette question. Pour mon livre sur le désencombrement, qui est auto-édité, je travaille avec des plateformes comme Amazon qui fonctionnent sur le principe de l’impression à la commande, et qui proposent également une version numérique (à l’achat, à la page ou à la location). De cette manière, pas de stocks produits inutilement et détruits, seules les exemplaires effectivement consommés sont produits !

(*) En tant que Partenaire Amazon, je réalise un bénéfice sur les achats remplissant les conditions requises.

Pour mon roman, j’ai ai la chance de signer un contrat d’édition avec les Editions L’Alchimiste, un éditeur qui a choisi également de travailler avec l’impression à la demande et en imprimant de très petits stocks pour les librairies.

❗️ Le marché du livre est semblable à celui de la fast-fashion : les géants de l’édition produisent une quantité astronomique de livres, la qualité baisse de plus en plus (il n’y a qu’à relever les fautes d’orthographe dans les livres publiés par les grands groupes…), les coûts sont tellement bas qu’il leur est plus profitable d’imprimer beaucoup d’exemplaires et de détruire les invendus ensuite (à noter que l’auteur·rice n’est rémunéré·e que sur les livres effectivement vendus).

Ça ne sera pas le cas avec mon roman, et pour cette raison je suis très heureuse de travailler avec un éditeur à taille humaine et soucieux de son impact !


    Et toi, comment tu lis ? Papier, électronique ? Qu’est-ce qui te semble le plus écologique ? Fais-tu des concessions pour être plus slow ou privilèges-tu le plaisir ? Tu gardes tes livres ? Tu achètes neuf ?   

Vos contributions et compléments d’informations :

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