
On pense encore trop souvent que s’habiller éthique, c’est cher, inaccessible, réservé à certaines personnes, que ça ne nous correspond pas, qu’on n’y trouvera pas son style… Pourtant si on perçoit le terme “éthique” dans un sens plus large, on peut toutes et tous changer notre manière de consommer, sans que cela ne nous ruine ou nous frustre. Voici quelques pistes parmi d’autres pour adopter la mode éthique de différentes manières.
1. Penser long terme
Le conseil le plus facile à mettre en place est de garder ses vêtements le plus longtemps possible, et d’éviter d’acheter quand ce n’est pas nécessaire.
Une garde-robe éthique devrait contenir majoritairement des basiques et des intemporels, pour quelques pièces plus “éphémères” (si vous tenez absolument à suivre les tendances). En investissant dans des vêtements que vous pourrez porter plusieurs années sans craindre l’effet “démodé”, plutôt qu’en renouvelant chaque année toute votre garde-robe car tous vos vêtements ont été décrétés “has been” par l’un ou l’autre magazine, vous réalisez à coup sûr des économies.
Exemple : Si cet été les couleurs pastel reviennent à la mode, est-ce nécessaire d’acheter un pantalon, une robe, une veste, des chaussures, un chapeau, un sac, pastels, alors que cette tendance va ensuite s’éteindre pour au moins 5 bonnes années ? Ou peut-on se contenter d’une tenue basique à accessoiriser avec un sac et un foulard pastel, ou alors investir dans une belle veste pastel. 1 ou 2 pièces pourront être mises de côté pour la prochaine vague pastel, mais pas 6 ou 7. Et comme le pastel ne sera plus à la mode, vous ne pourrez pas les revendre, sinon pour 3 francs 6 sous.
Cependant, avoir son propre style et ne pas suivre les tendances, c’est très reposant et tout bénèf’ pour le portefeuille…
Avant d’acheter, on prend le temps de réfléchir à ses achats pour éviter de se tromper, et donc rester satisfait·e de ses vêtements plus longtemps. Ensuite, on en prend soin, toujours pour pouvoir les porter le plus longtemps possible, ou pouvoir leur offrir une seconde vie si vraiment on doit s’en débarrasser dans le futur. Ça veut dire, par exemple, ne pas laver ses vêtements inutilement et respecter les indications de lavage (surtout si on a une machine à laver qui n’est pas récente), faire attention à ne pas abîmer ses vêtements quand on les porte, porter des vêtements dédiés pour les activités salissantes…
👠 Pourquoi et comment créer une garde-robe capsule (où toutes les pièces vont ensemble) ?
2. Ne pas acheter “juste parce que ce n’est pas cher”
Les soldes, les promos, les ventes privées… Nous sommes abreuvé·es de publicités et de “bons plans” dans tous les sens. “Bons plans”, vraiment ? Toutes ces offres nous font souvent acheter des choses dont on n’a pas besoin, pas spécialement envie, on se retrouve parfois avec des choses qui ne collent même pas à notre style ou ne sont pas à notre taille ! Les promotions nous font faire le contraire de ce que je conseille juste au-dessus : elles nous font réfléchir moins longtemps et acheter plus impulsivement.
Même si le prix semble vraiment intéressant, il n’existe pas d’offre “à ne pas manquer” : réfléchissez à votre achat comme vous réfléchiriez à un achat au prix fort. Profitez plutôt des soldes pour racheter des basiques, des vêtements qui s’abîment rapidement (je pense aux sous-vêtements et aux pyjamas), des vêtements de sport, un bon manteau intemporel… Faites une liste des choses qui vous manquent pour essayer de les trouver en soldes, évitez de flâner dans les boutiques quand vous n’avez besoin de rien.
Quand j’achetais des vêtements plusieurs fois par mois, que je suivais les modes et que je changeais très souvent de garde-robe, je ne m’imaginais pas rater une session de soldes, je me sentais obligée d’y participer. Aujourd’hui, je fuis généralement les magasins à cette période-là (encore plus qu’habituellement).
Lire aussi : Comment faire les soldes de manière éthique ?
3. Se faire plaisir, vraiment
On achète beaucoup et pas cher, on a l’impression de dépenser moins. Cependant, on est beaucoup moins longtemps satisfait·e de ses achats (parce qu’on passe trop peu de temps à choisir). Le seul résultat de nos sessions shopping, c’est que ces vêtements bon marché remplissent nos garde-robes, qu’on a toujours autant de mal à s’habiller et que l’envie d’acheter revient très vite.
Au lieu d’acheter plusieurs pièces bof dans un grand magasin de slow fashion, pourquoi ne pas se payer un joli vêtement un peu plus cher, mais moins souvent ? Non seulement la satisfaction de notre achat sera plus grande et durable, mais en plus ce vêtement durera probablement plus longtemps sans s’abîmer. A la fin du mois, on a dépensé autant, si pas moins !
4. Acheter local
Acheter des vêtements fabriqués par des “petits” créateurs qui fabriquent localement, de leurs petites mains, ça vous permet d’avoir quelque chose d’unique, quelque chose de qualité, et quelque chose qui n’a pas été fabriqué dans une usine de la honte (sweatshops, ateliers clandestins…).
Certaines marques ou certains créateurs confient la confection de leurs vêtements à des usines basées en Europe, où les conditions de travail sont bien sûr meilleures, ou dans des usines dans les pays en voie de développement mais avec un respect de l’éthique et une démarche commerce équitable.
5. Penser aux vêtements de seconde main
Seconde main ne veut pas nécessairement dire fouiner dans des tas de fripes défraîchies. Ça veut aussi dire acheter des pièces de seconde main quasiment neuves sur Vinted, en vide dressing, dans une bourse aux vêtements, après des ami·es… Parfois les vêtements n’ont même pas été portés (qui n’a jamais craqué sur un vêtement trop juste pendant les soldes ou une robe pas du tout dans notre style sur un site de vente privée ? haha !). Et pour celles et ceux qui aiment le style vintage et la chine, les brocantes, les friperies et les magasins solidaires sont vos nouveaux amis ! Écologique, éthique, slow, et économique !
Ce que j’aime dans la mode de seconde main, c’est qu’elle permet de trouver des pièces que tout le monde n’a pas sur le dos et de créer des tenues originales.
6. Donner une seconde chance : réparer, customiser, mettre de côté
L’une des pratiques les plus écologiques et économiques à mettre en place est de réparer ses vêtements au lieu de les remplacer, d’en prendre soin pour qu’ils s’abîment moins vite, voire de customiser ou arranger les vêtements pour pouvoir continuer à les porter.
Les vêtements en très mauvais état peuvent servir pour les travaux salissants, le jardinage, les colorations qui tachent (si vous en avez besoin). Ceux dont la matière est adéquate feront de bons chiffons à poussières, et certaines matières feront de très bon plaids pour le panier du chat ou du chien. En dernier recours, on essaie de trouver un endroit où apporter ses vêtements pour les recycler.
Attention, on évite de s’encombrer : personne n’a besoin de 50 tenues pour les travaux salissants…
7. Troquer, prêter, louer, les nouvelles manières de consommer
Cette tendance se développe dans pas mal de domaines (le prêt d’outils entre voisins, le partage d’électro-ménagers entre familles, les achats groupés…), et on va commencer à consommer la mode de la même manière. Il existe pas mal de groupes de trocs, mais également des événements qui mêlent vide-dressing et troc de vêtements.
Emprunter des pièces aux ami·es ou des membres de la famille permet également de compenser une envie d’acheter et de porter quelque chose de “nouveau” pendant quelques temps, ou d’éviter d’acheter une tenue pour une occasion spéciale.
La location de vêtements existe déjà pour les vêtements de cérémonie et soirée, on a vu naître il y a quelques années la location de sacs et accessoires de luxe, mais le concept s’étend à la mode de rue (en particulier pour les vêtements pour enfants, qui sont vites inutiles pendant la phase de croissance rapide). Vous pouvez lire un article sur L’express à propos de la location de vêtements.
A lire ensuite :
- Comment consommer la mode de manière responsable
- 4 niveaux de mode éthique
- Une garde-robe minimaliste sans se lasser
- Minimalisme vs Budget : faut-il faire les soldes ?
Découvre le guide pratique pour désencombrer ta garde-robe, garder uniquement les vêtements qui te vont et consommer plus éthique grâce à des listes à cocher concrètes et prête à utiliser
Bonjour Florence,
Je te suis depuis longtemps déjà, sans participer aux concours ni réagir : juste parce que j'aime te lire! Aujourd'hui je voudrais faire le lien entre ton article et un site dont je suis simplement cliente et pas sponsor : http://www.madeandmore.com/fr/, animé par une Liégeoise qui a les mêmes préoccupations éthiques que toi : comment allier mode et éthique : d'où viennent les matières,qui crée le vêtement, dans quelles conditions. Tu y trouveras beaucoup de points communs.
Frenchie
Je suis du genre a acheter des intemporels et à profiter des vide-dressing aussi bien en tant qu'acheteuse que vendeuse.
Pour mes vielles vraiment trop abîmées, je les fais recycler à H&M =)
Pour ma part, les vêtements c'est vide grenier et je commence à m'intéresser à la mode éthique pour les pièces qui me manquent, pas facile de s'y retrouver
Ah j'adore cet article ! ! Super merci ! Je comptais écrire bientôt un article sur la manière différente de consommer, et c'est vrai que maintenant je suis très vide-dressing ! 😉 a bientôt ! Je t'ai ajouté sur ma liste de blogs à lire, pour être sûre de pas perdre ton lien 🙂
Article vraiment très intéressant. J'essaye de consommer moins au niveau des cosmétiques, je me suis tournée vers des produits naturels, en terme d'alimentation aussi j'essaye de changer, d'acheter local et bio et de réduire aussi mes déchets mais je dois avouer qu'au niveau des fringues je ne fais rien… Ton article donne de bonnes pistes et me fait réfléchir…