Je ne suis pas toute seule dans ma tête (mais quelle accroche originale dis donc 👏). Je dirais même que les différents pans de ma personnalité sont parfois antinomiques. Un de mes conflits intérieurs lorsque j’ai basculé du côté minimaliste de la force ? Comment peut-on être écolo et travailler dans l’informatique, féministe et fan de mangaminimaliste et geek ???

C’est quoi un·e geek ?

Aujourd’hui, chez nous, le terme geek fait souvent référence à des personnes passionnées par les ordinateurs, la japanimation et les jeux vidéo. Cependant, un·e geek, c’est tout simplement un·e passionné·e. Que ce soit passionné·e par l’informatique, les manga, Harry Potter, les roches, le patin sur glace, le thé, les dinosaures ou les MMPORG… MOMPRG… MMORPG… bref… n’importe quel sujet.

On peut être un·e geek de Harry Potter, ou de fantasy au sens général, mais on peut aussi être un·e geek de patinage artistique, de lecture, de vin, de mode ou de jardinage !

Le maître mot, c’est PASSION. Cependant, je voulais aussi m’adresser aux “geeks” tels qu’on les conçoit aujourd’hui, car les univers du jeu, du manga, du SFFF et de l’informatique sont des univers particulièrement pousse-au-crime… Enfin, pousse-à-l’achat !

Collection de globes terrestres
Apparemment, il existe également des geeks de globes terrestres !

Passion = collection

Souvent, quand on est passionné·e, on achète des objets qui matérialisent notre passion. On réalise facilement des achats impulsifs et on accumule pas mal.

C’est comme si notre passion nous dévorait tellement (ou plusieurs passions, comme moi, aïe aïe aïe !) qu’on aurait besoin de laisser déborder nos émotions et de les enfermer dans ces objets, sagement posés sur une étagère ou rangés dans une boîte aux trésors.

Le problème ? Ça coûte de l’argent, ça nous encombre… et si tu avais justement décidé de consommer plus responsable et de vivre plus minimaliste, 💥BIM💥, te voilà en pleine guerre intérieure.

Voici quelques conseils pour concilier sa personnalité de collectionneur·se-passionné·e-geek-hyperactif·ve et son envie de vivre plus simplement.

Collection de vieux livres à thème

Laisser déborder la passion autrement

La première étape est de trouver d’autres manières d’exprimer sa passion que par les achats, ou acquisitions de manière générale (même quand c’est gratuit, ça t’encombre !).

Si tu ressens le besoin de collectionner des objets à l’effigie de tes personnages préférés, ou d’acheter tous les livres qui parlent de ton passe-temps du moment, essaie de trouver d’autres manières de vivre ta passion :

  • recherche des endroits (virtuels ou réels) où tu peux rencontrer d’autres passionné·es et échanger : workshops et formations, forums de discussion, bars à thèmes… te permettront de nouer des relations avec d’autres afficionados et de discuter, d’échanger, et de faire vivre votre intérêt commun à travers vos mots plutôt qu’en achetant;
  • privilégie les moments aux objets : en convention, assiste aux animations ou inscris-toi aux événements qui t’intéressent plutôt que de traîner dans les allées des échoppes de gadgets; cherche des expositions ou autres événements liés à ta passion; regarde des documentaires et informe-toi sur le sujet… voire, emprunte des livres à la bibliothèque.

Acheter responsable

Une de mes marottes, c’est les manga (dont une série fait souvent plusieurs dizaines de tomes). Avant d’acheter, je passe du temps à chercher des avis sur plusieurs sites pour être sûre que ça va me plaire. Ensuite, j’essaie tant que possible d’acheter de seconde main. L’avantage du seconde main (outre que ça évite la sur-production), c’est que ça demande du temps pour trouver l’objet convoité à un prix qui me convient. C’est donc un “tampon” qui m’empêche d’acheter sur un coup de tête.

Je revends quasiment tous les manga que je lis, à l’exception de 3 ou 4 séries que j’adore et que je relis régulièrement. Ca me permet de gérer niveau stockage.

Pour les gadgets pop culture, je laisse passer beaucoup de temps avant d’acheter quelque chose. J’essaie également de trouver l’objet de seconde main. Finalement, après quelques semaines de recherche, je me rends souvent compte que l’envie est en train de passer.

TL;DR

  • Laisser passer du temps avant d’acheter n’importe quoi : cela permet de voir après quelques jours (ou mieux, semaines) si l’envie est toujours présente.
  • Essayer d’acheter de seconde main (sans que ça devienne une excuse pour acheter plus !).

Qu’est-ce qui vous procure du plaisir dans l’acte de collectionner ?

Est-ce le fait de chercher et trouver un objet rare ? Vous pourriez vous contenter du fait d’avoir mis la main dessus, ou en faire une photo, ce n’est pas grave si c’est quelqu’un d’autre que vous qui dépense de l’argent et s’encombre avec cet objet.

Est-ce que vous espérez faire une plus-value dans quelques années ?

Si c’est votre seule motivation, sachez qu’il faut vraiment un coup de bol pour que cela se passe comme ça…

Vous aimez l’exposer chez vous, elle a un intérêt décoratif ?

Référez-vous au point sur la décoration.

Vous voulez posséder tout ce qui vous plaît, tout ce que vous trouvez joli, ou rare ?

L’acte d’achat peut cacher un besoin émotionnel, une peur, la compensation d’un manque…

Extrait du livre “Moins de choses, plus de MOI ! 83 choses à désencombrer pour un intérieur et un esprit plus clairs
collection de pierres

Prendre le temps de la réflexion et sélectionner

Tu ne peux pas posséder tout ce qui te plaît !

C’est matériellement, humainement, financièrement, impossible, et ça n’aurait aucun intérêt ! De plus, c’est scientifiquement prouvé, quand on possède quelque chose en abondance, ça nous procure moins de satisfaction et on s’en lasse.

Une tonne de choses peuvent nous plaire, là, sur le moment. Mais à quel point en a-t-on vraiment besoin ou même réellement envie ?

Avant chaque achat, réfléchis à ton envie réelle d’acquérir cet objet (ta vraie motivation), et aux chances que cet objet t’indiffère dans quelques temps (en étant honnête avec toi-même !). Ne te précipite jamais pour acheter, même quand les prix sont bas. Le mieux est toujours de laisser passer un peu de temps avant d’acheter, c’est pourquoi les échoppes des conventions sont un piège dangereux…

Tu as vraiment envie d’aimer tes achats ? Alors garde ton argent face aux babioles bon marché et investis, occasionnellement, dans quelque chose qui te fait vraiment plaisir et qui te procure de la joie !

Si tu es aussi du genre à développer une nouvelle passion tous les 6 mois, réfléchis à deux fois avant de te procurer du matériel ou de dévaliser les livres sur le sujet. Privilégie l’emprunt si tu sais que tu es du genre à passer à autre chose régulièrement.

Se limiter

Que ce soit en espace ou en dépenses.

Premièrement, pour éviter d’entasser, définis l’espace que tu veux bien donner à ta passion chez toi. Selon le type d’objets que tu as l’habitude d’acquérir, il peut s’agit d’une petite bibliothèque (façon autel 🙇‍♀️), d’une boîte, d’un étage dans un meuble… Cela te permet de savoir quand tu t’approches de la limite que tu t’étais imposée : soit un tri s’impose, soit tu dois arrêter d’acheter.

Tu achètes des objets décoratifs ? As-tu la place nécessaire pour les exposer de manière esthétique chez toi ? Essaie d’adopter la règle “un qui entre, un qui sort”. Et si les objets ont tendance à sortir trop facilement de chez toi… c’est probablement que tu ne mets pas assez de réflexion dans tes achats !

Au niveau financier, les passions peuvent vite devenir un gouffre incontrôlable. C’est à toi de savoir de quels moyens financiers tu disposes, et quelle part de ton argent tu veux bien consacrer à tes centres d’intérêt (mais attention : cela ne veut pas dire que tu es obligé.e chaque mois de dépenser ta part disponible, ce n’est pas le but !). Avant d’aller en convention ou dans un lieu consacré à ta passion, décide d’un budget maximum à dépenser. Tu peux par exemple préparer ta somme d’argent maximum en liquide et laisser ta carte bancaire à la maison !


Point de vue : Emmanuelle, geek et minimaliste

Je le répète souvent, il n’existe pas UNE seule manière d’être minimaliste. Le minimalisme, c’est le fait de posséder ce dont on a besoin, le besoin étant une notion également subjective et propre à chacun.

Emmanuelle, instagrammeuse sous le pseudo de Tokyo Kiwi, dévore les livres de Dominique Loreau et Marie Kondo tout en vivant sa passion pour le Japon et l’univers otaku (l’équivalent japonais de “geek”). Tout est dans la mesure et la réflexion que l’on pose sur ses comportements d’achat et son encombrement.

En 2013 j’ai commencé à m’intéresser au végétarisme, au zéro déchet, au minimalisme, j’ai en fait pris conscience du monde dans lequel je vivais et je voulais participer à le rendre meilleur. A ce moment là, je n’étais pas une grosse consommatrice de quoi que ce soit, sauf peut être les livres, donc l’effort n’a pas été très important pour “moins consommer”. Je devais optimiser et repenser ma garde robe, car mon style évoluait et je rentrais dans le monde du travail mais rien de plus.

Puis en 2017, j’ai rencontré le Japon, les anime, les mangas… je connaissais bien sûr déjà avant, je suis une fan de Pokemon et de Sakura chasseuse de cartes depuis la première heure, mais à ce moment là, je n’avais pas développé l’amour que je porte aujourd’hui à ces univers.


En 2020, après 2 voyages au Japon et une passion qui prend de plus en plus de place dans mon cœur, ma maison ressemble à une maison ordonnée, optimisée sans trop de superflu dans la salle de bain, la cuisine, le dressing… mais en revanche il y a une bibliothèque bien fournie en manga, en objets traditionnels japonais, en goodies, peluches et figurines ! Alors est-ce que ça fait de moi une minimaliste en carton pâte qui n’a pas compris le concept ? J’estime que non. 
Cet univers me rend heureuse. Ce n’est pas tant l’objet ou le fait de posséder qui est important, c’est la capacité qu’à cet objet de me faire rêvasser, à stimuler mon imaginaire, m’apporter beaucoup de plaisir. Rien de plus agréable après une dure journée de travail, de m’asseoir dans mon fauteuil près de cette fameuse bibliothèque/ étagère de geek et de sentir cette passion m’envahir, me réconforter, m’entraîner dans mes souvenirs de voyage, me faire penser à ces musiques d’anime qui me font vibrer, à ces personnages si beaux et / si mignons qui me font sourire.  Je ne collectionne pas pour collectionner. Posséder des objets geek n’est pas une fin en soi, c’est un vecteur d’émotions positives.


Pour ne pas me laisser envahir par cette collection, je fais du tri régulièrement, je ne garde que les licences qui m’ont profondément fait vibrer. Mon raisonnement minimalisme entre en jeu lors de l’acte d’achat et des séances de tri, l’étincelle de bonheur est facile à percevoir pour moi avec ce type d’objet. Il y a une émotion ou un souvenir de bonheur fort dans ces objets.


Et toi, tu es du genre passionné·e ? Tu accumules les objets au gré des passions ou tu arrives à te modérer ? Dis-nous tout en commentaire !

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