Suite à notre séjour à Sendai, nous avions pris le train jusqu’à Hakodate, la ville portuaire à l'”entrée” de l’île d’Hokkaido : c’est là que s’arrête le Shinkansen en direction du nord du Japon (une ligne jusqu’à Sapporo est en cours de construction et devrait être opérationnelle en 2030). C’est par ici que débute notre séjour d’un peu plus de 3 jours sur l’île principale la plus au nord du Japon.

Jour 1 1/2

Hakodate

Le trajet en shinkansen depuis Sendai a pris environ 3h. Après un court trajet en JR, nous avons rejoint le centre de la ville pour se rendre à notre hôtel et aller manger. Il est presque 18h. Hakodate est bordée par l’océan de part et d’autre, on voit les deux rives depuis notre chambre d’hôtel. En conséquence, la ville est baignée par la brume.

On se rend au fameux Red Brick District pour aller manger. A cette heure-ci, il n’y a pas grand chose d’ouvert. On va manger au Beer Hall faute de choix, certainement pas le repas qui nous aura le plus marqué durant ce voyage au Japon 😅. On se consolera avec une glace du Seven Eleven, et retour à la chambre d’hôtel pour remettre de l’ordre dans nos sacs à dos (on a fait envoyé nos valises à Sapporo, on les récupèrera le lendemain).

Le matin, on mange dans un autre endroit célèbre de Hakodate : le marché aux poissons et fruits de mer. On s’offre un petit déjeuner de otoro (la partie la plus savoureuse du thon) et de coquille saint jacques grillée dans sa coquille avec un peu de beurre. Encore une fois pas notre meilleur repas du voyage, et les prix semblaient élevés par rapport aux moyennes du pays.

On sauve un peu la mise avec des fraises et du melon à un autre étale, savoureux et à un prix tout à fait correct.

Noboribetsu

Chargés de nos sacs, on prend le train vers notre prochaine destination, Noboribetsu. Le trajet durera environ 2h10. Là, on visitera le parc national Jigokudani (Hell Valley). On arrive vers midi, on prend un ticket de bus A/R et on dépose nos sacs aux casiers. Le long de la route, on commence à voir des cerisiers en fleur. Après 10 minutes de trajet, on achète un lunch léger au konbini et on marche jusqu’à Jigokudani.

Jigokudani est célèbre pour ses plaines de soufre fumantes. On peut se balader sur un ponton en bois qui trace un parcours le long des étendues de soufre. Il y a pas mal de touristes asiatiques. J’ai trouvé l’endroit moins impressionnant que ce à quoi je m’attendais, et le tour vite fait (une partie du parc n’est pas tout le temps ouverte, selon le niveau d’activité actuel).

On continue ensuite vers le bain de pied naturel qui bénéficie de l’activité des plaines de soufre, un peu plus loin en s’enfonçant dans la forêt. Il y a un peu de monde mais il reste suffisamment de place et c’est très calme malgré tout. Nos pieds qui nous portent depuis le début de ce voyage japonais nous remercient. On mange notre lunch ici.

Arrivée à Sapporo et sushis

On reprend notre balade jusqu’à l’arrêt de bus, puis la gare de trains direction Sapporo. Il y en a pour une grosse heure pour arriver jusque là, c’est déjà la fin de l’après-midi. Les températures ont bien baissé (environ 15°C quand on arrive).

La ville est grande mais il y a assez peu de gens dehors. Après avoir retrouvé nos valises à l’hôtel, un peu de réorganisation et de repos, on part dans le centre.

Vers 18h30 on se rend à un resto sushi qu’on a trouvé via Google. Il se trouve dans un galerie à une rue de notre hôtel. On arrive devant le restaurant et on trouve une file de Japonais (toujours bon signe…). On s’inscrit sur la liste à l’entrée pour avoir une place au comptoir et après une quinzaine de minutes, c’est notre tour.

On commande les sushis en remplissant une liste et les autres types de plats directement. On mange tellement bien qu’on craque un peu sur les quantités. Malgré tout, pour 12 sushis chacun, un tartare de saumon chacun et deux sakés on en a pour 63 €, en ayant pris des sushis au crabe, à l’otoro, à la coquille saint jacques… Une très bonne adresse que je recommande !

🔖Sushi Shikihanamaru Tokeidai

Après ce bon repas, on se balade un peu au parc Odori avant de rentrer dormir.

Jour 2

Hokkaido historic village

On prend un petit déjeuner à emporter et on embarque dans un train en direction du village historique de Hokkaido (15 minutes en train et 20 minutes à pied).

Il s’agit de la reconstitution d’un village typique de la région de fin 1800 / début 1900. La personne au guichet est contente qu’on vienne de Belgique pour visiter l’endroit. Dans le parc, il y a des guides bénévoles japonais qui donnent des explications, plusieurs font des efforts pour essayer de nous expliquer quelques trucs en anglais, parfois plus avec des gestes qu’oralement. On tombe sur un monsieur qui a un très bon anglais et qui fait la papote pour savoir quel est notre itinéraire de voyage, d’où nous venons, ce que nous faisons dans la vie…

En continuant notre tour du village, on passe devant un vieux monsieur qui a du mal à ouvrir le bouchon d’une bouteille qu’il vient d’acheter au distributeur. Thibault lui demande (en langage des gestes) s’il veut de l’aide pour l’ouvrir, il accepte puis nous court après quelques secondes plus tard pour nous donner des bonbons tellement il est content du geste.

Plus tard, un groupe de 4 mamys fofolles (on en a croisé pas mal pendant le périple au Japon 😂) qui visite le parc se prend en photo. On se cache pour ne pas apparaître à l’arrière plan de leur cliché. Elles nous remercient abondamment pour ce petit geste, elles n’arrêtent pas de rigoler.

Toutes ces interactions nous resteront longtemps en mémoire, j’y repense avec beaucoup d’émotions. Je ne m’attendais pas spécialement à avoir autant d’interractions humaines précisément dans cette région, plutôt que dans les grandes villes.

Dans le parc, il y a une cantine avec quelques plats classiques. On mange des ramen et un curry, et un mochi frit. On repart ensuite vers Sapporo.

Sapporo, beer museum et rue des ramens

On se rend compte que le Sapporo (la bière) Beer Museum ferme plus tôt qu’on ne le pensait. Il y a 25 minutes à pied depuis la gare, on arrive vers 15h30. Le musée est gratuit, mais pas très intéressant, et on arrive trop tard pour les dégustations qui se terminent à 16h. Les beer gardens aux alentours sont en fait des restaurants et pas des endroits où on peut goûter les bières seules.

On retourne vers Odori et ensuite vers la rue des ramens à Susukino. On pense échapper un peu à l’heure de pointe en mangeant plus tôt que d’habitude mais il y a déjà plusieurs établissements bien remplis où les gens font la file. On se rabat sur un établissement où il reste de la place. Les ramens sont très bons malgré tout.

Il y a énormément de salles karaokés et autres divertissements dans le centre de Sapporo, mais après avoir traîné un peu dans les rues principales, rien ne nous convainc, on retourne donc à l’hôtel.

Jour 3

Yoichi et distillerie Nikka

On prend un sandwich salé et un café à emporter chez Doutor et on embarque dans le train direction Otaru. On sort de notre train, et de l’autre côté du quai notre train pour Yoichi nous attend, départ dans 10 minutes.

La toute petite gare de Yoichi est décorée aux couleurs de la distillerie Nikka, à quelques pas de la gare. Nous avons déjà visité la distillerie Nikka Miyagikyo dans les environs de Sendai, cette fois-ci nous n’avons pas réservé la visite mais nous nous rendons au musée Nikka à quelques minutes de là et visitons la boutique. (Pour rappel pour les amateur·rices, le whisky japonais est très bon marché là-bas par apport à l’import en Europe. Et ils ont des éditions limitées et locales.)

Le musée est très sympa, tout est traduit en anglais pour une fois. On en apprend plus sur le fondateur de Nikka, son apprentissage du whisky en Ecosse, l’évolution de Nikka au cours du temps… Il y a également un espace dégustation.

Quand on arrive à la gare, il reste environ 30 minutes avant que notre train arrive. On prend deux verres de dégustation du vin de Yoichi, le premier et seul vin japonais qu’on goûtera pendant notre voyage. Comme d’habitude, on achète des jetons puis on insère son jeton dans le distributeur et on se sert. Les jetons sont à 300 yens pour le blanc et 500 yens pour le rouge (soit environ 1,85 € et 3 € au cours actuel).

Pas du tout mon style de vin, beaucoup trop léger 😅.

Otaru

On se dirige ensuite vers Otaru, un des endroits les plus connus aux environs de Sapporo pour son canal photogénique. Depuis la gare d’Otaru, en hauteur, on a une belle vue vers la route en descente et la mer au loin avec des montagnes en arrière plan.

Le tour du canal est vite fait, il s’agit de nouveau d’un spot photo unique avec pas énormément de choses en plus à voir. On mange des bao puis on va prendre une table en bord de canal au beer hall. Il fait frais malgré le soleil mais la pause est agréable.

Pas beaucoup plus de choses à voir dans le coin (le front de mer n’est pas aménagé), on retourne à Sapporo.

Rien de spécial au programme ce soir : essayer de me trouver une paire de baskets car ma deuxième paire m’a lâchée dès le premier jour et mes pieds souffrent (spoiler alert : je n’ai jamais trouvé de simples baskets pour me dépanner), on visite un “100 yen shop” où quasiment rien n’est à 100 yens, on mange des gyozas, on va voir un truc au Bic Camera, puis retour à l’hôtel pour boucler nos valises

Jour 4

Toya 💚

Dernier jour complet sur Hokkaido, on va redescendre vers Hakodate en vue de la suite de notre voyage au Japon, mais avant ça, on s’arrêtera à Toya. On est repartis avec nos valises cette fois, on profite donc des casiers à la gare de Toya. On prend le bus devant la gare et après quelques arrêts on descend pour une petite marche qui nous mènera jusqu’au lac Toya.

Il fait chaud et ensoleillé et la promenade commence par une pente raide ascendante. Heureusement, la suite de la marche est arborée. Le premier stop sur la randonnée est un cratère de volcan, devenu un petit lac naturel. On a une magnifique vue sur le lac, tellement grand qu’on penserait admirer la mer, avec un grand mont en arrière plan (environ 1/3 de la taille du mont Fuji mais déjà immense).

La suite de la randonnée nous mène à un village abandonné suite à l’éruption d’un volcan en 2000, puis descend vers le lac. Et là, ce qu’on n’espérait plus voir fin mai au Japon : on tombe sur une rangée de cerisiers en fleur. Certes pas aussi impressionnant que les nombreux cerisiers au pic de leur floraison en pleine saison mais ça m’a remplie d’une joie immense.

Finalement arrivés devant le lac Toya, bordé d’une jolie promenade. On trouve le onsen pour pieds avec vue sur ce très bel endroit et on s’offre une pose bien méritée. L’eau est chauffée naturellement par l’activité géothermique de la région.

Notre estomac nous rappelle son existence, on cherche un endroit pour manger et on finit dans un restaurant spécialisé en “soup curry”. On attend un peu avant d’être servis mais les plats sont délicieux, et c’est la seule fois qu’on a trouvé des curry sous forme de soupe, les plats valaient largement l’attente.

🔖SoupCurry Hlahal

On retourne se balader le long du lac, on profite à nouveau du bain de pieds. On hésite à rester plus longtemps que prévu ici pour pouvoir continuer le tour du lac plus loin mais finalement on s’en tient à notre planning initial (on restera volontiers plus longtemps si on revient dans le coin).

Après un trajet en bus, on est de retour à la gare de Toya, mais notre train ne passera que dans 30 minutes. On marche quelques minutes jusqu’au front de mer qu’on apercevait depuis la gare, une baie entourée de rochers et de monts.

Shin-Hakodate

On prend le train pour Shin-Hakodate, la station Shinkansen de Hakodate. Pour gagner du temps, on a décidé de dormir à côté de la gare plutôt que de retourner en ville. Il est 18h, on profite d’un mini market au rez-de-chaussée de l’hôtel pour acheter des sandwiches pour ce soir et un petit déjeuner pour le lendemain. Il n’y a rien aux alentours, on passe une soirée tranquille dans la chambre.

Hokkaido : si c’était à refaire

On a visité plusieurs endroits qui nous ont laissé un peu sur notre faim, pourtant on aimerait beaucoup retourner à Hokkaido. Ce qu’on changerait : on éviterait les endroits les plus souvent cités dans les articles touristiques (pour le coup, on y a déjà été…) et on prendrait une voiture de location pour pouvoir visiter les parcs nationaux et randonner.

L’île est encore assez peu desservie en transports en commun (même si cela pourrait changer avec la construction de l’infrastructure pour le Shinkansen d’ici 2030), ce qui rend certaines régions peu approchables sans voiture.

Même lorsque l’infrastructure ferroviaire sera plus développée, il y a peu de chance que les parcs naturels soient desservis directement. Dès lors, une voiture semble l’option la plus pratique pour sillonner l’île à sa guise.

On prévoirait aussi plus de temps à Toya pour pouvoir faire le tour complet du lac.


On se retrouve dans le prochain article en direction de Nikko !

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