Combien prévoir pour visiter le Japon, qu’est-ce qui coûte le plus cher lors du voyage, comment éviter le dépassement de budget, a-t-on encore besoin d’argent liquide… ? Dans cet article, je partage les budgets de nos précédents voyages au Japon, avec le détail des différents postes de dépenses. Je donne également des astuces pour diminuer les dépenses.
Notre rapport à l’argent et au budget en voyage
Dans cet avant-propos, je parle un peu de notre rapport à l’argent et aux dépenses en voyage. C’est important de lire ces explications, car cela a de l’influence sur notre budget final.
Premièrement, on préfère espacer nos voyages pour ne pas devoir nous priver sur place. Vu le temps de trajet pour atterrir au Japon et le coût des billets d’avion, on ne veut pas avoir de regrets. On préfère aussi rester plus longtemps sur place pour rentabiliser le vol.
Concernant les hôtels, on ne cherche pas absolument les prix les moins élevés, mais on ne cherche pas non plus le grand luxe. On a besoin de passer une bonne nuit, et on préfère être proches des transports en commun (et donc, généralement, de la gare principale de la ville).
On est de vrais foodies, on adore goûter de nouvelles choses, on aime manger, donc la nourriture occupe une grande place dans notre budget. On se satisfait de ramen (qui coûtent généralement peu cher), mais on aime aussi s’offrir des restos plus coûteux de temps en temps, et on achète pas mal d’en-cas en cours de route. On mange assez peu de nourriture de konbini ou de supermarché.
En gros, notre but n’est pas d’atteindre le budget le plus bas possible, mais on ne recherche pas non plus le grand luxe. On ne veut pas se priver en voyage, mais on ne dépense pas non plus sans compter. On cherche la meilleure alternative qui allie confort et prix raisonnable quand il s’agit de logement, transports, vols…
Concrètement, il est probablement possible de payer beaucoup moins que nous, mais il est aussi possible de dépenser beaucoup plus.
Ça vaut aussi la peine de préciser qu’on a la trentaine bien tapée, on n’aurait probablement pas le même budget si on avait 25 ans !
Le cours du yen (¥) au moment du voyage influence aussi les budgets présentés ci-dessous. En mai 2023, ¥ 1 équivalait à 0.0066 €, alors qu’en novembre 2025, ¥ 1 valait 0.0055 €. Cependant, le prix des hôtels à grimpé en flèche dans certaines villes entre 2023 et 2025. Le JR Pass, dont on a encore plus bénéficier en 2023, ne valait plus le coup en 2025, ce qui a aussi joué sur nos dépenses en transports.
Je n’ai pas inclus les dépenses telles que : achat d’objets en rapport avec la pop culture japonaise (anime, manga, charagoods…), de vêtements, de livres, d’électronique (appareils, jeux vidéo…), de matériel pour loisirs créatifs…
Tous les prix mentionnés dans les budgets sont pour deux adultes.
Les budgets sont évidemment approximatifs : on a utilisé les catégories de dépenses sur Revolut (la carte de paiement qu’on utilise lors de nos voyages pour payer en yen sans frais) et essayé de suivre nos dépenses en liquide, mais il y a d’office des choses qui nous ont échappé. De même, quand on a acheté des produits de plusieurs types dans un même magasin, on a classé la dépense dans la catégorie la plus appropriée sans diviser les coûts.
Dans les deux cas, en 2023 et en 2025, on a eu besoin d’environ 1 000 € en liquide, même si de plus en plus d’endroits acceptent les paiements électroniques (on est passés de 1 000 € en 2023 à 920 € en 2025). Cependant, cette fois-ci, on n’a pas échangé d’argent avant de partir : on a retiré de l’argent sans frais avec une carte MasterCard chez 7/11 (avec une carte Visa, il y a ¥ 220 de frais pour un retrait).

Budget 1 : printemps 2023 (31 jours)
À savoir à propos de ce voyage :
- On a encore pu bénéficier du JR Pass quand son prix était vraiment intéressant, ce qui nous a permis d’économiser sur les trajets.
- On a hésité à réserver une nuitée près de Fuji avec un onsen privatif, mais on ne l’a finalement pas fait à cause du prix… on l’a regretté par la suite.
- On a visité une plus grande portion du Japon et parcouru plus de kilomètres cette année-là.
Itinéraire : Osaka, Kyoto, Himeji, Magome (Nakasendo trail), Matsumoto, Nagano, Sendai, Sapporo et d’autres villes sur Hokkaido, Nikko, Tokyo – itinéraire détaillé et liens vers les différents articles
Budget : 9 000 € pour deux adultes
Cours du yen : ¥ 1 = 0,0066 €

Budget détaillé
Je n’ai pas autant suivi notre budget en 2023 que pour le voyage suivant, certains postes de dépenses sont des approximations. Ça explique aussi pourquoi le cumul du détail n’atteint pas la somme totale.
Hôtels : 2 990 €
Rien de particulier à signaler, à part peut-être que notre hôtel à Akihabara, juste à l’entrée de la gare, nous avait seulement coûté 87 € la nuit, et celui de Kyoto 88 € la nuit (pour comparaison avec les prix de 2025…).
Vols : 2 010 €
Pour notre premier voyage, on a volé avec Air France et KLM. Ça vaut la peine de mentionner que le vol initialement prévu avec KLM (avec escale) a été annulé plusieurs mois à l’avance, car ils ont arrêté cette connexion entre le moment où on a réservé et le moment où on devait partir. Grâce à l’assurance voyage, on a pu obtenir un vol de remplacement opéré par Air France et en direct (ce qui nous aurait probablement coûté plus cher).
On a atterri à Osaka (KIX) et on est repartis de Narita (Tokyo).
Transports : 1 100 €
Lors de ce premier voyage, nous avions parcouru de très longues distances et pris beaucoup de shinkansen. Cependant, nous avons aussi bénéficié du tarif avantageux du JR Pass. Vu qu’on avait le pass, on a privilégié les trains JR qui étaient couverts autant que possible. Le JR Pass nous avait coûté 887 €.
Repas : 1 500 €
Ce budget comprend entre autres un repas sushi « omakase » et un yakiniku.
Activités : environ 200 €
Cela comprend les entrées dans les temples, musées…, l’expérience TeamLab Toyosu, le parc à thème Edo Wonderland à Nikko, la location de kimono à Kyoto.
Souvenirs : 400 €
Je n’ai pas gardé de trace précise de nos dépenses en souvenirs, mais je pense qu’on avait acheté moins d’ingrédients, de nourriture, de vaisselle, de décoration… qu’en 2025, donc je dirais qu’on était maximum à 400 € (sachant qu’on avait acheté plusieurs bouteilles de whisky).
Gestion des bagages : 78 €
Deux envois de bagages par transporteur.
Borne WiFi portable : 160 €
Un mauvais choix en n’étant que deux à l’utiliser.
Budget 2 : automne 2025 (29 jours)
À savoir à propos de ce voyage :
- On s’est fait plaisir avec quelques nuitées dans des endroits assez chers (notamment Miyajima, la ville de onsen Kinosaki, et des points de vue sur le mont Fuji).
- Même si le yen était encore plus bas que lors de notre premier voyage, les prix des nuitées d’hôtel ont explosé dans des villes comme Tokyo ou Kyoto, probablement à cause du sur-tourisme que connaît le Japon depuis quelques années, et parce que l’automne est une période très prisée.
- On a quasiment pris tous nos repas dehors parce qu’on trouvait que la nourriture des konbini n’était plus aussi bonne qu’avant (et qu’on avait envie de se faire plaisir niveau repas).
Itinéraire : Ueno (Tokyo), Kanazawa, Fukui, Obama, Kinosaki, Hiroshima, Miyajima, Kyoto, Shizuoka, Kawaguchiko (Fuji), Arakurayama (Fuji), Akihabara (Tokyo) – itinéraire détaillé à venir, abonne-toi à la newsletter pour ne pas manquer ça
Budget : 11 000 € pour deux adultes
Cours du yen : ¥ 1 = 0,0055 €

Budget détaillé
Hôtels : 3 495 €
Les nuits d’hôtel dans les villes comme Tokyo et Kyoto étaient vraiment beaucoup plus chères que lors de notre voyage en 2023, on s’est donc légèrement éloignés de la gare principale et on s’est retrouvés dans des hôtels un peu moins bien, pour plus cher… Les nuits à Kyoto nous ont coûté 131 €, et à Akihabara (Tokyo) 119 €. En comparaison, à Fukui, mon véritable coup de cœur du voyage, on a logé pour 88 € la nuit. À Shizuoka, une autre ville qu’on a beaucoup aimé, notre hôtel nous a couté 61 €. À Hiroshima, on a payé 78 € par nuit pour un appartement complet…
On a passé quatre nuits dans des endroits plus coûteux :
- Deux nuits dans des chambres avec vue directe sur le mont Fuji, à Kawaguchiko (175 €) et Fujiyoshida (188 €).
- Une nuit sur l’île de Miyajima (243 €). On aurait probablement pu trouver moins cher, mais quand on a fait nos réservations, c’était le seul logement disponible (d’autres chambres étaient disponibles par la suite à des prix moins élevés, mais on ne pouvait pas annuler notre réservation).
- Une nuit dans un ryokan à Kinosaki (ville de onsen) avec cérémonie du thé, repas du soir et petit-déjeuner compris. Le prix incluait également l’entrée aux 7 onsen de la ville, l’utilisation de bains privatifs dans le ryokan, les yukata et serviettes pour les onsen (279 €).
Vols : 2 620 €
On a volé avec Ethiad en economy deluxe (on avait droit à 40 kg de bagages en soute par personne, des sièges avec de l’espace en plus au niveau des jambes, l’embarquement prioritaire, et on pouvait choisir nos places), avec une escale à Abu Dhabi et un atterrissage à Narita (Tokyo).
Lors de notre premier voyage, on avait vraiment détesté les vols à cause du manque de confort. On avait aussi envie d’une petite escale pour diviser le temps de vol et pouvoir se dégourdir les jambes. Je ne regrette pas d’avoir payé un peu plus cher pour des vols plus confortables cette fois-ci.
Cartes sim : 107 €
Lors de notre premier voyage, on avait choisi une borne WiFi portable, mais finalement ce n’était pas pratique (il fallait tout le temps la recharger, et on ne pouvait pas se séparer) et pas rentable quand on n’est que deux. En plus, on avait eu quelques problèmes (consommation anormalement élevée et donc limitation du débit…).
Cette année on a pris deux cartes e-sim chez Sakura.
Transports : 1 190 €
Une grosse moitié de ce budget correspond aux trajets en trains longue distance (shinkansen et limited express), le reste à des transports locaux (bus, trains, metro), à des bus longues distance, et deux ou trois trajets en taxi.
On visite beaucoup de villes différentes et on loge dans plusieurs régions lors de nos voyages, ce qui justifie un budget relativement élevé en transports.
Repas : 1 663 €
Dont environ 300 € d’à-côtés (snacks, en-cas, cafés, thés, boissons, desserts, alcools…).
On s’est offert quelques repas plus chers que la moyenne, dont un yakiniku, deux repas sushi dans de bons restaurants, et de l’anguille. On a aussi mangé plusieurs fois dans les izakaya, ce qu’on n’avait pas fait lors de notre premier voyage, et ce genre de restaurant est dangereux pour nous qui aimons tester différents plats (l’accumulation de petites assiettes pas chères à l’unité se transforme en addition plus élevée que dans un resto classique).
On a pris plus souvent notre petit-déjeuner dehors par rapport à la dernière fois (en partie parce qu’on a moins acheté de nourriture dans les konbini et supermarchés, mais aussi parce qu’on a eu moins d’occasions de prendre des chambres avec petit-déjeuner), et les petits-déjeuners à l’extérieur se montent facilement au même prix qu’un ramen, voire plus, au Japon.
Shopping (souvenirs, maison, nourriture…) : 370 €
Il s’agit d’ingrédients de cuisine, de vaisselle, d’ustensiles de cuisine, d’objets décoratifs, de souvenirs… Il y a certainement des dépenses qu’on a oublié de noter, comme les achats de souvenirs dans les temples (en moyenne entre ¥ 500 et ¥ 1 000).
Courses alimentaires : 420 €
Ce sont des dépenses en aliments et en ingrédients pour ramener à la maison. Je précise que mon compagnon adore cuisiner (on a donc ramené pas mal d’épices et condiments), et qu’on boit du thé quotidiennement.
(Para-)pharmacie : 59 €
Comme d’habitude, on a attrapé un rhume pendant notre escapade… Il s’agit également de produits de parapharmacie qu’on a utilisés sur place (comme les patchs contre les courbatures) ou ramenés.
Gestion des bagages : 86 €
Deux envois de bagages par transporteur (33 € x 2), stockage des bagages dans des casiers, emballage de notre sac à l’aéroport…
Visites et autres activités : 115 €
Visites de musées, de jardins et de temples, ainsi qu’un cours de cuisine d’okonomiyaki (31 €). Je pense qu’on a visité beaucoup moins de temples dont l’entrée était payante cette fois.

Comment diminuer son budget voyage au Japon
Comme je le précise dans l’introduction, nous ne cherchons pas absolument les prix les moins chers, mais plutôt la meilleure option pour profiter de notre voyage, en maîtrisant le budget, mais sans frustrations. Il est donc possible de voyager au Japon pour moins cher que ça.
Dépenses personnelles (souvenirs, gadgets, déco…)
Avoir la chance de se trouver au Japon peut causer une peur de passer à côté de quelque chose, de regretter de ne pas avoir ramené tel ou tel objet, ou de l’euphorie face à tout ce qui y est disponible et aux différences de prix sur certains articles.
Pour ne pas trop se laisser happer, je conseille de définir un budget pour ces dépenses avant de partir, et de faire une liste des choses qu’on veut ramener. Ne pas se laisser influencer par les « must-buy » (choses à acheter absolument) présentés sur Internet, ou les tendances, et réfléchir à ce qui nous fera vraiment plaisir ou nous sera vraiment utile une fois de retour chez soi.

Hôtels
Il existe des types d’hôtels moins chers, comme les hôtels capsules, certains manga cafés, les auberges de jeunesse et autres lieux partagés, mais la localisation du logement joue énormément sur le prix. Pour un même type de chambre, plus on s’éloigne des gares et grands axes, plus les prix baissent.
La période joue aussi un rôle. Voyager en pleine floraison des cerisiers (hanami) ou quand les couleurs d’automnes atteignent leur pic (momiji) coûte plus cher, mais il faut aussi se renseigner sur les périodes de congé et de fêtes au Japon : il n’y a pas que pendant la fameuse Golden week que les Japonais se déplacent dans leur propre pays.
Il existe également des centaines (ou des milliers ?) de lieux tout aussi beaux, parfois même plus beaux, que ceux où tous les touristes s’amassent, et le logement dans ces endroits est généralement moins cher.
Transports
En préparant notre voyage en 2025 (après l’augmentation du prix des JR Pass), j’ai comparé les prix des transports avec les prix des différents pass régionaux, et dans le meilleur des cas on n’économisait que ¥ 2 000 (soit 11 €…). Ces pass ne sont plus intéressants financièrement la plupart du temps (alors qu’on change énormément de ville pendant nos séjours au Japon, par rapport au touriste moyen).
Même les pass locaux ne nous ont jamais semblé intéressants : il faut faire énormément de trajets sur une journée, ou parcourir de longues distances, pour les rentabiliser (en sachant qu’on a visité jusqu’à 3 quartiers par jour en logeant à Tokyo).
Là où on peut économiser de l’argent, c’est surtout sur les trajets longue distance, mais aux dépens des temps de trajet. Échanger un shinkansen contre un train rapide, ou prendre un train qui fait plus d’arrêts, permet d’économiser de l’argent.
Autre exemple, pour rejoindre l’aéroport de Narita depuis Ueno, on paiera ¥ 2 580 avec le skyliner (55 minutes de trajet), ou ¥ 1 060 avec la Keisei line (1h30 de trajet). C’est aussi parfois une question de confort. Les transports dédiés aux trajets de/vers les aéroports sont aménagés pour pouvoir voyager facilement avec ses bagages, ce n’est pas le cas de tous les trains.
Nourriture
On parle souvent des konbini (convenience stores) mais assez peu des supermarchés et autres magasins de plats frais. Ceux-ci sont plutôt faciles à rater avec notre regard occidental, car ils se présentent souvent sous la forme d’un ou deux étages au sous-sol d’un immeuble, et les supermarchés ne sont pas situés à des endroits de passage fréquent.
On peut y trouver des sushi et sashimi pour moins cher qu’au restaurant, ainsi qu’une large gamme de plats frais, mais aussi de quoi déjeuner, des boissons en grand format…
Pour manger au restaurant, mieux vaut toujours s’éloigner des grands axes touristiques et s’enfoncer au hasard dans de petites rues : la nourriture y est moins chère et meilleure.
Les repas classiques ne sont généralement pas très chers (ramen, curry…), par contre les aliments sucrés font rapidement augmenter la note, que ce soit au petit-déjeuner ou pour un en-cas.
Exemple : un sandwich aux œufs, deux boissons chaudes et une part de cake nous ont coûté ¥ 3 650, alors que deux grands bols de riz avec des fruits de mer et du poisson en sashimi nous ont coûté ¥ 3 750, et deux bols de ramen au saké nous ont coûté ¥ 3 250 (ce qui est déjà plus élevé que le prix moyen pour des ramen). Dans une ruelle qui ne payait pas de mine, on a mangé de délicieux mapo tofu pour ¥ 1 100.
Les izakaya sont de vrais pièges : non seulement on paie une petite somme pour pouvoir s’asseoir, mais les petits plats a priori pas chers s’additionnent pour largement dépasser ce qu’on dépenserait dans un resto classique. Il faut y aller en connaissance de cause !
Vols (avion)
Certaines personnes parviennent à trouver des vols pour quelques centaines d’€ en faisant trois ou quatre escales et en passant trois jours entre avions et aéroports, mais ce n’est pas pour nous ! Nous n’utilisons pas non plus de simulateurs pour savoir si le prix des billets va augmenter ou diminuer dans le futur.
Par contre, avoir de la flexibilité dans ses dates permet d’économiser (à deux ou trois jours près, il y a parfois de grosses différences), tout comme éviter les périodes très touristiques. Il suffit parfois de tester la différence entre semaine et weekend pour voir les prix augmenter ou diminuer fortement.
Choisir un autre aéroport (KIX à Osaka, ou Haneda, plutôt que Narita) permet parfois de faire baisser les prix, mais il faut que ça reste cohérent avec ton itinéraire.




