portant de vêtements mal rangés

J’ai toujours adoré la mode et les vêtements, pourtant ils ont provoqué chez moi de nombreuses crises de larmes. L’un des premiers métiers que j’ai envisagés, alors que j’étais encore enfant, c’était styliste. Les tracas de la vie d’adulte ne m’avaient pas encore atteinte, la mode était un jeu, un terrain où m’évader. J’adorais admirer les vêtements de la haute couture, décomplexés, fous, originaux, grandioses. J’étais en pâmoison devant les célébrités bien habillées.

Quand j’ai commencé à choisir mes tenues, il n’était pas question d’être habillée comme tout le monde ou de passer inaperçue. Si j’étais plutôt calme et silencieuse, mes vêtements parlaient, criaient, pour moi. C’était un moyen d’expression.

L’adolescence est passée par là, âge ingrat où complexes et remises en questions d’installent. Le regard des autres, les critiques, les règles dictées par les magazines, ont tôt fait de changer la donne.

Mon TOP 5 de mes pires souvenirs liés aux vêtements

Ils se sont déroulés quand j’étais encore adolescente, mais je m’en souviens comme si c’était hier.

  • Moi à la librairie du village en train de payer à la caisse, un groupe de jeunes qui s’esclaffe derrière moi. Je sors de là et fait encore quelques pas pour me rendre compte que les boutons de mon chemisier ont sauté et que mon soutien-gorge est complètement à l’air. Et la caissière qui ne m’a évidemment rien dit…
  • A pied en route vers l’école, mes bas auto-fixants que je remonte sans cesse. Je finis par m’arrêter dans la rue en espérant que personne ne me surprenne pour les enlever et éviter ainsi d’arriver à l’école avec les jarretières auto-fixantes sur les bottes.
  • A la sortie de l’école, je porte une jupe sans collants, j’entends un groupe de fille hurler de rire dans la rue en parlant de mes jambes plus blanc que blanc.
  • Habillée comme une écolière, jupe plissée, chaussettes hautes, chemisier, inspiration Britney Spears dans Hit me baby one more time ou à la japonaise, la voisine qui se plante sur sa devanture et me regarde passer en marmonnant des critiques dans ses dents (je jure, je vais mourir en me rappelant de sa sale tête).
  • Mon ancienne meilleure amie et sa clique qui se moquent de moi dans le bus parce que je porte un pull imprimé léopard avec de la fausse fourrure au col. De rage, en rentrant chez moi, je réussis à retrouver de mémoire son numéro de téléphone que j’avais effacé de mon répertoire des mois plus tôt pour lui envoyer un message salé et me venge en critiquant son physique.
  • (Oui ça fait 6 et là j’avais la bonne vingtaine) On réussit à dégoter des places pour une soirée peu accessible avec une copine, c’est un bal, je sors une magnifique robe longue qui ne sort que pour les occasions (= ça a été sa seule sortie). Je passe la soirée à rentrer le ventre parce que j’ai l’impression que le tissu moule particulièrement cette partie de mon corps qui me complexe. Même si j’arrive à danser et m’amuser, cette pensée en arrière plan ne me quitte pas à un seul moment (et en bonus, je sors de la soirée quasiment incapable de marcher tellement mes chaussures me font mal).

J’aime alors j’achète

Jeune adulte, les vêtements étaient devenus pour moi une source de complexe (pourtant, j’étais bieeeeen plus mince et en forme qu’aujourd’hui).

Moins j’étais à l’aise dans mes escarpins, plus j’achetais.

C’était tellement facile : les petits prix, le shopping en ligne, à cette époque j’étais persuadée de ne faire de tort à personne. J’aimais tellement posséder, ils étaient tellement beaux sur leurs cintres, ces vêtements.

Je rangeais mes nouveaux achats dans mon dressing. Oui, une pièce complète consacrée aux vêtements, rien de moins. Pourtant, la suite, vous la connaissez.

J’ai rien à me mettre

penderie de vêtements

Chaque jour, j’étais plantée en sous-vêtements devant mes penderies, à me demander ce que je pourrais enfiler. Je me souviens parfaitement d’une scène, parmi tant d’autres. Je devais aller faire les courses au Carrouf’ du bled d’à côté, mais j’étais incapable de choisir une tenue. Je faisais des allers-retours entre mon dressing et mon lit (pour aller pleurer). Je retournais dans cette satanée pièce remplie de vêtements, comme si soudainement tout allait s’arranger.

J’enfilais la moitié de ma tenue, puis je me rendais compte que je n’avais rien à me mettre pour la compléter. Je l’enlevais, j’enfilais autre chose, etc., etc. Tu as compris, tu connais trop bien ce scénario.

Après avoir jeté mes vêtements avec rage contre le mur, je partais pleurer pour de bon dans mon lit. Une heure était déjà passée, j’étais toujours cul nu, et les courses étaient loin d’être faites.

J’avais une pièce remplie de vêtements, mais je n’avais strictement rien à me mettre. Et ça me gâchait la vie.

Dégage, tu seras minimaliste !

J’ai 26 ans quand mon monde est chamboulé. Comme si la vie avait peur que je ne saisisse pas le message si je ne rencontrais pas tous les obstacles en même temps, elle a envoyé l’artillerie lourde.

J’ai vécu une rupture soudaine, obligée de faire mes cartons en moins d’une semaine. Sans plan B, je retourne chez mes parents avec 2 camionnettes remplies de cartons de bazar et m’installe dans une petite chambre qu’ils réussissent à m’aménager dans leur maison pour deux. La plus petite chambre que j’ai connu de toute ma vie. Je suis contrainte de sélectionner les objets qui feront partie de mon quotidien, pas question de m’installer là pour du long terme ni d’envahir un espace qui n’est pas le mien. Alors que la plupart de mes cartons sont stockés dans leur garage, Bea Johnson donne une conférence en Belgique à laquelle j’assiste (je fais quand même 80 km pour aller la voir !). Je découvre son parcours qui me fait beaucoup penser au mien : déménagement, période transitoire dans un plus petit logement… prise de conscience écologique et désencombrement.

J’ouvre les yeux sur ma façon de consommer jusque-là. Simultanément, libérée d’une relation toxique et face à une prise de conscience sur ma sur-consommation depuis des années, je me sens enfin adulte et autonome, et je repense ma vision de la féminité autrement qu’à travers les objets, les vêtements, ma collection de maquillage…

Le désencombrement comme thérapie

La suite, c’est un désencombrement fastidieux mais libérateur, plus de moments et moins de biens, une simplification volontaire, beaucoup de réflexions sur mes habitudes. L’envie de partager tous ces changements sur mon blog, The Flonicles, qui petit à petit devient un média sur l’écologie et la consommation raisonnée. Des échanges, une transition que je fais avec mes lecteurs, avec d’autres blogueurs, et avec moi-même.

Puis la concrétisation, ces derniers mois, cette dernière année : l’envie de réaliser, de partager, d’échanger : les conférences et ateliers, mon livre, des contenus de plus en plus riches qui s’adressent aux personnes qui débutent ce cheminement comme à celles qui sont déjà plus loin. L’envie aussi de libérer la Femme de la pression de la société, et entre autres du poids de sa garde-robe, pour lui permettre de s’épanouir comme j’ai pu le faire.


C’est pour cette raison que j’ai conçu mon tout premier accompagnement à thème sur le désencombrement des vêtements et la création de la garde-robe capsule. Un atelier en ligne qui rassemble toute l’information nécessaire pour trier, organiser et mieux consommer, dans le but de s’habiller en 5 minutes ! Tu peux consulter quelques extraits gratuits et le programme ici. Est-ce que tu as envie d’arrêter de laisser les vêtements te gâcher la vie ?

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