Dernière mise à jour le 17 avril 2025

Voici ma sélection de films, séries et documentaires disponibles sur Netflix et qui présentent au moins un caractère inclusif, féministe ou body neutral. Ces contenus mettent en avant des protagonistes généralement relégués au second plan (femmes, personnes de couleur, personnes en situation de handicap…), apportent de nouvelles narrations et mettent en avant les peines et difficultés des minorités, mettent en scène des personnages qui nous ressemblent…

Plus le temps passe et plus je porte un regard critique sur les médias que je consomme, entre autres grâce à mes lectures et mon apprentissage concernant le sexisme, les biais et stéréotypes, le racisme, la grossophobie… Bref, toutes ces « tendances » qui ont largement été entretenues au fil du temps, dans tous les médias : films, séries, magazines, livres….

Heureusement, de plus en plus de producteur·rices, scénaristes et distributeur·rices s’engagent sur la voie de l’inclusion, voire une voie engagée et militante, et je trouve que Netflix offre un catalogue riche de ce genre de contenus, depuis bien plus longtemps que ses concurrents.

Dans cet article (qui sera évolutif), je vais répertorier les films et séries qui me semblent adopter une vision et une approche différentes, « inclusives », et surtout expliquer pourquoi c’est le cas à mes yeux. Je publierai aussi des conseils de documentaires sur les inégalités. Et j’attends vos propositions en commentaires pour me faire découvrir de nouveaux titres et alimenter l’article !

🔖Article qui évolue régulièrement, ajoute-le en favoris !

Table of Contents

Dernière mise à jour : 28 février 2025

Qu’est-ce qui fait qu’une série ou un film est « inclusif », « non genré », voire « féministe » ?

Principalement, ils cherchent à éviter de s’attacher aux clichés habituels (stéréotypes, ou tropes* en anglais) concernant le genre, la race, la capabilité, etc. Ils tentent de sortir du carcan habituel pour raconter une histoire plus proche de la réalité et à laquelle les personnes associée à des minorités ou à des groupes oppressés peuvent s’identifier. Il ne s’agit donc pas nécessairement de films ou séries militants.

Plus concrètement, et de manière non exhaustive, on évitera de dépeindre systématiquement et uniquement :

  • Des femmes passives et des hommes actifs
  • Des femmes qui ne s’en sortent que grâce à un ou des hommes (complexe du sauveur et de la princesse)
  • Un homme blanc qui « sauve » un peuple non blanc (complexe du « white savior »)
  • Des femmes féminines et bêtes vs des femmes garçon manqué et futées
  • Des femmes aux rôles secondaires
  • Des femmes qui ne servent que d’intérêt amoureux ou de faire valoir à des hommes
  • Des femmes jeunes avec des hommes vieux
  • Des femmes belles avec des hommes moches
  • Des équipes censées être plurielles mais dont la majorité des membres sont des hommes blancs
  • Des personnages uniformes
  • Des physiques « de mannequin » quand ça n’a aucun intérêt dans l’histoire
  • Des comportements « genrés » pour les personnages LGBTQ+ (femmes « masculines » et hommes « féminins ») tandis que les personnages hétéronormés sont toujours bien ancrés dans leur « genre biologique »
  • Des femmes hyper féminisées, voire sexualisées, sans que ce soit justifié par l’histoire ou le rôle
  • Des femmes qui ne peuvent s’entendre et avoir une relation saines entre elles car elles se battent pour l’attention d’un / des homme(s)
  • Il en va de même pour les clichés racistes, que je perçois malheureusement moins facilement en étant blanche, mais qui sont bien présents

Se passer de ce genre de stéréotypes et biais demande des équipes de production, de scénarisation et de distribution plus mixtes et diverses, alors que le monde du cinéma et de la télé jusqu’à récemment était quasiment totalement investit par des hommes blancs. Cela demande aussi d’oser de nouvelles choses plutôt que de recycler les éternelles mêmes recettes, donc de prendre des risques.

Je rappelle aussi que l’inclusion veut dire « accepter l’autre dans son groupe, tel qu’il est » tandis que l’intégration signifie « accepter l’autre dans son groupe s’il veut bien se conformer à nos règles ». Par exemple, placer des personnages afro-américains dans un « contexte typiquement blanc » sans leur permettre de garder leurs traits culturels n’est pas de l’inclusion.

(*) Si tu comprends l’anglais, je t’invite à découvrir les vidéos de la chaîne « The Take » sur les stéréotypes (de race, sexe, genre, relation…) dans les films et séries, tu ne visionneras plus jamais aucun film ou série avec le même regard !

Légende

  • 🔶 Female gaze, expériences féminines, regard féminin
  • 🟨Héroïne(s) forte(s) et indépendante(s), pouvoir
  • 🟩Discussions et réflexions sur les inégalités sociales
  • 🟦LGBTQ+, personnages queer
  • 🟪Franchement féministe
  • ⬛️Body neutral
  • 🟫Personnes en situation de handicap
  • 🔷Représentations positives de femmes âgées
  • 🔲Neurodivergence, neurodiversité, représentation de personnes autistes, haut potentiel et/ou TDAH
  • 🔵Religion, appartenance culturelle

Séries

Derry Girls🔶🟨🟦⬛️

Cette série se déroule pendant le conflit armé connu sous le nom de « The Troubles » en Irlande du Nord dans les années 1990 et suit une bande d’étudiantes aux caractères bien trempés. La série allie brillamment un arrière-plan historique et politique, avec le quotidien des jeunes filles et leurs aventures rocambolesques. Le ton est principalement celui de la comédie. Les héroïnes évoluent dans un monde complexe, entre des barricades, tout en navigant les méandres de l’adolescence. Elles sont représentées comme des jeunes femmes fortes, intelligentes, même si elles sont déjantées, et soudées. Elles vivent dans une zone de conflit mais ne sont pas des victimes, elles continuent à mener leur vie et à évoluer dans leur communauté.

Hacks🟨🔶🟦🟩🔷

L’histoire d’une humoriste de stand-up sur le déclin et au caractère de diva, Deborah Vance, qui accepte à contrecœur de se faire aider par une jeune écrivaine, Ava, pour remonter la pente. Grâce à leur relation, souvent conflictuelle, Deborah dévoile petit à petit la discrimination dont elle a fait preuve au cours de sa carrière dans un monde d’hommes, et le masque qu’elle a adopté pour rester à sa place et réussir malgré tout.

Nobody wants this🟩🔵

Une comédie romantique adorable mais qui ne manque pas de substance. Elle dépeint l’histoire d’amour naissante entre une américaine pure souche et athée, et un rabbi. On découvre les dynamiques et les pressions familiale et sociale subies par les personnes juives, les choix difficiles auxquels ils font face.

C’est la première fois que je vois une série ou un film grand public centré sur la vie amoureuse d’un rabbi. On découvre cette dualité entre le métier et la vie privée, pas si privée que ça quand on est un « personnage public ». C’est intéressant, dans une société où la religion la plus populaire n’autorise pas le mariage de ses représentants, de voir qu’il existe d’autres manières de vivre la religion, avec leur lot de défis.

Schitt’s creek🟦

Schitt’s creek n’est probablement pas la série la plus engagée de cette liste, mais elle m’a beaucoup fait rire, et elle offre de nombreuses représentations positives de personnes queer.

Poupée Russe (Russian Doll) 🔶

Une série courte et addictive comme on les aime, créée et produite par des femmes, dont Amy Poehler et Natasha Lyonne de Orange is the new Black, qui y tient également le rôle principal. Une série fantastique qui reprend le schéma du « jour sans fin » avec beaucoup d’intelligence et d’esthétique, et un female gaze délicieux.

Brooklyn 99 🟦🟩

Une comédie qui se passe dans un commissariat, qui, malgré son humour parfois loufoque, déploie un effort notable à pointer les inégalités dans la sociétés, à faire vivre des personnages féminins forts et divers, à inclure des personnages gays qui, bien qu’ayant réussi à s’en sortir, ont connu un parcours difficile.

Les chroniques de San Francisco (Tales of the city)🔷🟦

Il s’agit de la suite d’une série apparue à la fin des années 70. Elle se déroule à San Francisco dans un voisinage où cohabitent plusieurs personnes d’orientation sexuelle, d’âge, de situation… différentes. On y traite de divers thématiques, qui tournent beaucoup autour des relations en tout genre. On y voit également plusieurs personnages trans. Mon petit bémol, c’est qu’on dépeint des personnages homosexuels qui sont toujours très portés sur le sexe et les relations ouvertes, ce qui me semble être un cliché (mais je ne suis pas un homme gay, donc je ne sais pas, peut-être, peut-être pas ?).

Les justicières (Get even)🟨

Il s’agit d’une série qui se déroule au Lycée, cependant je l’ai trouvée agréable à regarder. Ça m’a beaucoup fait penser à Pretty Little Liars mais en mieux : beaucoup plus court, pas de drama inutile, on évite le cliché du groupe de filles qui ne vivent que pour leurs relations amoureuses, le groupe est diversifié (même si on retrouve des clichés, comme celui de la geekette asociale).

Sexify🟨🟩🔶

L’histoire d’une étudiante en informatique taciturne et mal à l’aise socialement qui se lance dans le développement d’une application centrée sur le plaisir sexuel féminin avec la complicité de ses amies, une experte du sexe qui collectionne les aventures et une fille élevée dans une famille religieuse qui prendre conscience de ses penchants pour la gente féminine… Une série polonaise qui parle sans tabou de plaisir féminin, dépeint des portraits divers et met au centre de son histoire des femmes qui ne se ressemblent pas mais s’unissent dans un but commun.

Good girls🟨

Trois femmes décident de sortir de leur misère financière en braquant une grande surface. Trois personnages principaux féminins au caractère bien trempé et aux profils différents qui prennent les choses en main et gèrent les rebondissements de leurs actes sans être secourues par le prince charmant. (Je n’ai pas terminé cette série, n’hésite pas à me signaler si elle devient problématique par la suite.)

Young Sheldon🔲🟩🔷

Le spin-off de The Big Bang Theory a vraiment bien rattrapé les bourdes de sa série parente, avec des représentations de relations amoureuses entre quinquagénaire/sexagénaires, des questionnements sur la place des femmes dans les sciences et le monde du travail et dans le foyer (même s’ils auraient pu être plus nombreux et plus approfondis), ou encore deux enfants surdoués avec des profils très différents.

De celles qui osent (The Bold Type)🟨🟩🟦

On suit le parcours de trois amies qui travaillent au sein d’un magazine féminin. Si le thème central semble un peu creux, beaucoup de questions importantes et d’actualité sont soulevées et on y dépeint des relations saines entre femmes et entre femmes-hommes. Des questions actuelles telles que la pansexualité, des relations ouvertes, de la sororité, du sexisme, du classisme, de l’agisme, du patriarcat… y sont abordées à chaque épisode.

Cela reste une série légère, très « feel good », mais sans tomber dans les clichés et les stéréotypes habituels. Rafraîchissant, mais si je lui trouve un petit côté frustrant (les épisodes sont construits sur un modèle problème-solution un peu facile-happy end, d’où l’adjectif « léger »). Cependant je pense que c’est aussi une bonne chose de présenter des séries engagées avec un format facile à consommer et des thématiques plus « tendance », qui toucheront un plus large public, cela les rend plus accessibles et distille des messages positifs sans en avoir l’air…

Valeria🟨🟦

Même si dans la série, les histoires d’amour prennent une place assez importante, le regard qui y est posé est actuel. L’histoire tourne autour d’une écrivaine qui est en panne d’inspiration et qui subit en même temps une relation amoureuse qui se meurt. La série est inspirée d’une série de livres écrits par une femme et est réalisée par des femmes. Cela se voit directement dans les scènes de sexe qui sont réalistes et dans lesquelles une spectatrice féminine pourra se retrouver, c’est-à-dire une scène de sexe qui ne semble pas sortie d’un film X mainstream ou de n’importe quel blockbuster.

L’adultère est pour une fois développé avec une approche différente, perpétré par une femme qui manque de complicité, de connexion, d’attention et d’échange dans son couple. Comme beaucoup de séries récentes où le personnage principal est une femme, Valeria nous montre une histoire d’amitié féminine et de sororité qui fait du bien, au-delà des histoires de couple.

❕Cependant, la série ma déçue au fil des saisons, j’en ressors avec un avis mitigé : plus les saisons avancent, plus les scènes de sexe inutiles prennent de la place dans les épisodes (autant que je m’en souvienne, ça me semble pire que Sex and the City), et la fin était un peu trop attendue. Le fait que l’adultère féminin prenne autant de place, sans jamais être discuté, ressemble un peu à du « revenge feminism », je ne trouve pas le message très positif ni constructif.

Bonding🟨🟦🟩

Une mini-série en épisodes courts de 15 minutes environ qui met en scène deux jeunes amis, une femme et un homme gay, qui travaillent dans une maison de « bondage ». Même si ça parle souvent ouvertement de sexe, la série reste malgré tout très soft et légère. La sexualité y est abordée de manière libre, différente et beaucoup moins phallocentrée par rapport à la plupart des scènes que l’on peut voir à la télévision ou au cinéma.

La série dépeint un panel plutôt large en matière de pratiques sexuelles (aussi large que peut le faire une série aussi courte…). Le personnage principal est une femme, étudiante à la fac en journée, avec du caractère, bien dans ses Doc Martens, sa chemise à carreaux et son mom jean, féministe, qui n’hésite pas à défendre les autres face à des cas de harcèlement mais tombe aussi amoureuse du gentil garçon.

Le soir, elle est une « dominatrice », elle affiche une hypersexualisation et une féminité assumées. Elle arrive à séparer le sexe des sentiments, privilège habituellement réservé aux hommes. La série offre une vision décomplexée, positive et pleine d’acceptation de diverses pratiques sexuelles, ainsi que deux personnages principaux beaucoup moins lisses et plus profonds qu’habituellement.

Special🟫🟦🔷⬛️

Special raconte l’histoire d’un jeune homme de 28 ans, gay et atteint de paralysie cérébrale légère, qui décide de s’émanciper. La série a été créée par Ryan O’Connell, lui-même atteint de ce handicap et gay. Il tient le rôle principal dans la série, adaptée du livre qu’il a précédemment écrit, tous deux basés sur sa propre expérience.

La série est produite entre autres par Jim Parsons (l’acteur qui joue Sheldon Cooper dans The Big Bang Theory), lui-même ouvertement gay et qui a participé à plusieurs projets Netflix en tant qu’acteur ou producteur sur le thème principal ou secondaire de l’homosexualité (Hollywood, qu’il produit et dans lequel il joue, The Boys in The Band, dans lequel il joue).

Special porte vraiment bien son nom, outre le jeu de mot en anglais. C’est une série qui sort franchement du lot, et qui se regarde très vite (seulement 8 épisodes d’environ 15 minutes). On y voit entre autres la scène de sexe gay la plus explicite que j’ai pu voir jusqu’à maintenant (dans un média tout public), décrite avec un réalisme, une sensibilité et une tendresse vraiment touchants. Outre les thèmes mis en avant principalement, le handicap et l’homosexualité, la série parle aussi d’acceptation de soi, de jugement, et même de la vie sexuelle et amoureuse des 50+ qui n’est que rarement portée à l’écran.

La série est assez légère et agréable à regarder, même si la première saison se finit de manière un peu triste (pour mieux amorcer une suite ?). J’ai aimé par exemple voir une mère célibataire d’un garçon handicapé et homosexuel être heureuse et épanouie, alors que souvent les parents, et la mère, en particulier, d’enfants «  » »à problèmes » » » sont décrits en crise, harassés, dépassés… (dans Atypique par exemple).

Le jeu de la dame (The Queen’s gambit)🟨🔲

Cette mini-série Netflix suit le parcours d’une fillette un peu atypique qui se prend de passion pour les échecs à l’orphelinat. La série se situe à cheval entre thles années 50 et 60, dans un milieu qui est encore aujourd’hui majoritairement masculin. L’héroïne, Beth, une fille têtue et déterminée, va tracer son chemin dans ce monde particulier par la force de sa passion obsessive et de sa persévérance. C’est l’histoire d’une femme prolo, non privilégiée, décalée, au parcours difficile (orpheline, quittée ensuite par son père adoptif, milieu pauvre) qui réussit à gravir les échelons jusqu’à obtenir la reconnaissance ultime dans un monde intellectuel, compétitif et confidentiel.

Les hommes qu’elle rencontre ne sont que des supports qui lui permettent d’avancer, des alliés bienveillants qui la poussent à se dépasser. Elle se retrouve seule avec une mère abandonnée par son mari, elles se serrent les coudent ensemble pour permettre à Beth d’atteindre son but. C’est une belle histoire de « sororité » où la mère encourage l’ambition de sa fille, et la fille développe une complicité avec sa mère.

Beth a une vision détachée du sexe et de l’émotif, elle possède pleinement ses décisions et ses choix. Niveau émancipation féminine, pour l’époque, Beth est plus qu’une pionnière, c’est une Queen. Elle a un sens du contrôle incroyable sur tous les aspects de sa vie, sauf ses problèmes d’addiction que ses histoires d’amitié masculines et féminines vont parvenir à vaincre. Beth est un peu la carriériste qui n’a pas oublié d’être humaine, sans fausse modestie mais qui a gardé du lien social avec les personnes qui comptent, jamais soumise mais jamais mesquine. Elle obtient le respect de tous ses adversaires.

Le seul point négatif de la série, c’est qu’on retrouve le regard masculin à la production (j’en parle brièvement dans mon article sur le regard féminin dans les médias).

The Good Place🟨🟦

Eleanor, qui a vécu sa vie de manière pas très catholique, se retrouve au paradis (« The Good Place », le bon endroit) suite à une erreur. Elle va devoir s’intégrer dans cette communauté de gens biens tout en cachant son secret. C’est une série légère mais qui fait la part belle aux protagonistes « différents ». Le personnage principal, Eleanor, est une femme bisexuelle dont la bissexualité n’est jamais marginalisée ou analysée par les autres personnages dans la série, tout comme elle n’est jamais tournée à la caricature. En bref, son orientation sexuelle n’est jamais considérée comme anormale. Le focus est porté sur les protagonistes de la série, les histoires d’amour tiennent une place secondaire. A noter aussi, trois des quatres personnages principaux ne sont pas blancs.

Hollywood🟦🟩

Quand j’ai commencé cette mini-série, au casting impressionnant (Daren Criss, Jim Parsons…), créée par Ryan Murphy et Ian Brennan, je m’attendais à tout sauf à ça ! Le début de l’histoire est un peu perturbant, mais j’ai continué à regarder vu que c’est une série très courte. L’histoire se déroule dans les années 40/50 et dépeint les problèmes d’homophobie, de racisme et de sexisme de l’époque, mais surtout met en scène des « marginaux » qui se battent pour se faire leur place au soleil. J’ai trouvé la fin un peu mielleuse, malgré les thématiques abordées. Une série vraiment particulière que je n’arrive pas à comparer à d’autres choses que j’ai pu voir jusqu’alors.

Atypique (Atypical)🟫🟦

Atypical est une série sur un jeune homme ayant un trouble du spectre autistique. Il s’agit d’une comédie mais qui soulève des points sensibles, pas seulement concernant le trouble autistique d’ailleurs. Dans sa dernière saison, Atypical a aussi beaucoup mis l’accent sur les questions d’identité de genre.

Mes premières fois (Never have I ever)🟨🟩🟦

Cette série met en scène une adolescente d’origine indienne, Devi, qui vit aux États-Unis, tiraillée entre deux cultures où elle ne se retrouve pas totalement, qui refuse d’accepter le mariage arrangé par sa mère mais souffre aussi d’être mise à l’écart à l’école à cause de son côté « bonne élève ». Cette série ouvre une fenêtre sur la culture indienne et raconte l’expérience d’immigrés indiens aux États-Unis. Les deux amies de Devi ne sont pas blanches. La série a été créée par Mindy Kaling.

Cette vidéo de la chaîne The Take parle des clichés sur les personnages asiatiques dans les médias, où les Asiatiques sont très souvent dépeints comme des intellos lisses, des geeks, des nerds… sans défauts, là où Devi déçoit plusieurs fois sa famille, se ligue contre les traditions dans lesquelles elle ne se retrouve pas…

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=qWBPGc_dpmY&w=560&h=315]

On the verge🔷

Une des rares séries qui met en scène un groupe de femmes qui ont la quarantaine / cinquantaine. (Je n’ai pas beaucoup regardé cette série parce que je n’ai pas particulièrement accroché, d’où mon commentaire sommaire. N’hésite pas à me signaler si la série est problématique.)

The full-time wife escapist (We Married as a Job, 逃げるは恥だが役に立つ)🟨🟩🔶🔷

Dans cette série japonaise, basée sur le manga du même nom, Mikuri, dégoûtée de la recherche d’emploi et de la compétition sur le marché du travail, décide de devenir femme de ménage. Avec son employeur, ils ont une idée qui les arrange tous les deux : établir un contrat de travail qui couvre ses heures de travail domestique, et prétendre qu’ils sont en couple.

Si le thème ne semble pas très féministe, la série m’a agréablement surprise ! La question du travail domestique gratuit y occupe une place centrale, elle est discutée au sein du ménage mais également avec d’autres femmes de la famille qui ont dû sacrifier leur vie professionnelle pour entretenir leur maison et élever les enfants, gratuitement. D’autres questions intéressantes sont soulevées à propos de la pression qui pèse sur les femmes de se marier et fonder une famille, l’adultère qui est beaucoup mieux toléré (voire normalisé) chez les hommes, le vieillissement des femmes, la pression d’être performante et belle…

La série reste marrante et romantique tout en nourrissant des réflexions toujours très actuelles, pas seulement au Japon.

Halo🟨

Grosse surprise, la série de science-fiction basée sur les jeux vidéo du même nom offre un panel de personnages divers (bonne représentation de femmes dans des rôles importants et qui ne sont pas des intérêts amoureux, bonne représentation de personnes de couleur), très peu de nudité, pas de personnage sexualisé (la représentation physique de l’I.A. Cortana est beaucoup moins, voire pas du tout, sexualisée par rapport aux jeux vidéo).

Films

The half of it (Si tu savais)🟦

Ellie Wu, introvertie discrète et première de classe, a l’habitude d’écrire des essais à la place de ses camarades de classe. À la demande de son ami Paul, elle accepte une mission un peu différente : écrire des lettres d’amour à destination d’Aster, en se faisant passer pour lui. Elle s’engage ainsi une relation épistolaire avec Aster, dont découlent des sentiments amoureux. Un film cheesy qui malheureusement véhicule encore une fois le cliché de l’élève asiatique modèle.

The Michels vs. The Machines (Les Mitchell contre les machines)🟨🟦🔲

Un film d’animation qui m’a beaucoup fait rire, mené par une ado geek, LGBT mais sans que ce soit étudié au microscope. Son petit frère est taciturne et vit dans son monde, ce qui est également normalisé puisque ça n’est jamais pointé du doigt ou questionné. Des relations vraies entre les personnages qui banalisent des situations qu’on peut tous connaître avec nos proches (le côté farfelu et attaque de robots en moins). En gros, un portrait de famille qu’on aimerait voir plus souvent dans les films pour les plus jeunes.

Salir del ropero (Les coming out)🔷

Une histoire de coming out d’une femme « âgée ». (Désolée, j’ai attendu trop longtemps avant d’écrire j’ai oublié mes impressions du moment, je ne me souviens plus de ce que j’en ai pensé exactement.)

Dancing Queens (Danse avec les queens)🔷

Une jeune femme arrête de danser suite à la mort de sa mère, et finit par se déguiser en homme pour intégrer une troupe de drag queens.

Moxie🟨🟪🟫🔶

Un film qui met en scène une étudiante qui veut écraser le patriarcat, évidemment, c’était à voir ! Moxie est un teen-movie (qui se déroule dans une école et dont les personnages sont des adolescent·es) dont on aurait pu redouter qu’il échoue tant le pari était audacieux… Honnêtement, j’ai adoré ! Le temps est passé très vite, j’ai pleuré, j’ai ressenti de la colère.

C’est un véritable « conversation starter » (un alimenteur de conversation), car le film couvre parfaitement tous les aspects du patriarcat que l’on peut subir au quotidien. Il présente des personnes diverses (même si le seul personnage souffrant d’un handicap n’est pas assez présent à mon goût), et dépeint aussi un allié parfait et un futur allié qui s’ignore, et de la sororité entre des filles blanches et racisées, intellos et rebelles, précieuses et casual, hétéros et homos.

Les films animés des studio Ghibli🟨🔶

Souvent décrit comme « le Disney du Japon » (à tort !), Studio Ghibli réalise des films animés acclamés par la critique internationale depuis les années 80. J’en ai regardé pas mal étant adulte, et j’en ressors à chaque fois avec le même constat : je les trouve hyper « féministes » malgré l’âge de certains !

Le héros de ces films est très, très souvent unE héroïne (d’ailleurs, je n’ai pas souvenir d’en avoir vu un où ce n’était pas le cas jusqu’à présent), qui mène l’histoire elle-même, parfois aidée par d’autres personnages, masculins éventuellement, mais qui restent toujours des personnages « de support », et jamais « le prince charmant qui sauve la princesse en détresse ».

Je trouve les femmes dans les dessins animés Ghibli fortes, indépendantes, parfois carrément badass, défiant les lois et traditions pour servir leur intuition et leurs convictions. Ce que j’aime par dessus tout, c’est que même si des amitiés très fortes se tissent entre l’héroïne et un personnage masculin, ils ne finissent jamais en couple à la fin. Regarder une histoire complète et riche (les films sont très longs et bourrés de mini-histoires dans l’histoire) sans se coltiner une énième romance inutile, je trouve ça génial ! Surtout quand une femme dirige l’histoire et décide de continuer son chemin de manière indépendante à la fin.

Voici quelques titres que j’ai particulièrement aimé :

  • La colline aux coquelicots (mon préféré à ce jour)
  • Le conte de la princesse Kaguya (très triste !!!)
  • Souvenirs de Marnie
  • Princesse Mononoké (s’il ne faut en regarder qu’un…)
  • Kiki la petite sorcière (plus enfantin mais quand même très agréable à regarder pour les adultes, comme tous les Ghibli)

Mes meilleures amies (Bridesmaids)🟨🔶⬛️

Ma comédie culte ! C’est vraiment le seul film auquel je peux penser, qui est dédié aux femmes mais qui use d’un humour gras, qui casse bien des codes et qui dépeint un panel de femmes varié dans leurs aspirations, leurs caractères, leurs forces et leurs faiblesses, leurs intérêts. J’aime l’anti-héroïne pour qui tout va mal, et les portraits honnêtes de femmes qui ont des problèmes, qu’elles ressemblent à un mannequin ou qu’elles représentent la fille d’à-côté.

Le fait de mettre en scène des trentenaires est encore relativement rare dans ce genre de films, sauf si c’est pour dépeindre une pauvre fille qui désespère de trouver le prince charmant. J’adore le personnage de Ted, le connard de base, qui n’est pas une caricature mais bien une représentation de certains gars qu’on peut rencontrer dans la vraie vie. Peut-être un « eye-opener » pour certains potes masculins avec qui on regarde cette comédie ?

Quelqu’un de bien (Someone great)🟨🔶

Un film qui parle de sororité, de femmes qui se soutiennent et s’éclatent entre elles, avec quelque chose de vrai, d’humain. Ce n’est pas un film qui me marquera à vie, c’est un film feel good qui ne va pas révolutionner le monde, mais c’est un film bien réalisé et écrit (par une femme).

Carrie Pilby🔲🔶

L’histoire d’une jeune femme de 19 ans diplômée de Harvard, surdouée mais perdue dans la vie, qui va apprendre à profiter de la vie et sortir de sa zone de confort grâce à son psy.

Un weekend à Napa (Wine country)🔶⬛️

Un film feel good qui suit un groupe de femmes parties se changer les idées dans une région viticole. Une comédie où on voit des femmes s’éclater et se soutenir sans histoire d’amour au centre du scénario.

Stand Up/Humour

Hannah Gasby🟦🔲🔶

Hannah est une lesbienne « butch » (à l’allure « masculine ») et autiste. Deux stand up engagés, qui font parfois sourire mais qui donnent aussi par moment la larme à l’oeil.

Katherine Ryan🟨🔶

Je suis passée par une période où je n’avais envie de rien niveau séries et films, et j’ai commencé à éplucher le catalogue « humour ». La plupart des artistes de stand up sont des hommes. Parmi les femmes, j’ai trouvé chez beaucoup des choses qui me dérangeaient, comme le fait qu’elles entretiennent des clichés sexistes ou essentialistes. Mais concernant Katherine Ryan, j’ai eu un vrai coup de cœur !

J’ai ri devant ses deux spectacles présents sur Netflix, Glitter Room et In Trouble. Katherine est une mère célibataire (mais qui ne passe pas son spectacle à parler d’anecdotes sur les enfants, merci) forte et indépendante, et tellement humaine. Elle joue également dans la série The Duchess sur Netflix où elle tient le rôle principal, mais j’ai commencé à regarder pour me rendre compte qu’elle y reprenait les blagues de ses stand up… Donc si tu n’es pas branché·e stand up tu peux regarder la série !

Ronny Chieng: Asian Comedian Destroys America🟩

Un comédien de stand up asiatique qui déroule une satyre de l’Amérique moderne, de sa surconsommation… J’ai vraiment beaucoup ri.

Taylor Tomlinson: Quarter-life crisis🔶

La stand-uppeuse décrit sa « crise de la 25aine » de manière hilarante.

Documentaires

En bref (Explained)🟩

J’adore cette série documentaire ! En bref aborde énormément de sujets différents et est déclinée en plusieurs mini-séries à thème. Le sujet y est traité en 20 minutes, de manière ludique, pour donner une vision d’ensemble, sensibiliser, intéresser…

Voici quelques épisodes que j’ai particulièrement aimé et qui touchent aux thématiques mises en avant dans cet article :

  • Pourquoi les femmes gagnent moins (saison 1)
  • Le politiquement correct (saison 1) : Je trouve que le sujet est très important car nombre de personnes ne comprennent pas que les blagues sexistes, racistes… ont vraiment un impact sur la perception globale et maintiennent les problèmes en place.
  • L’orgasme féminin (saison 1)
  • Coder, pourquoi (saison 2) : Cet épisode est VRAIMENT intéressant, et je ne dis pas ça parce que je suis développeuse. En 20 minutes, il arrive à décrire pourquoi tout le monde devrait s’intéresser au « code », car l’informatique est présente dans quasiment tous les domaines du quotidien et qu’il est important d’être un·e consommateur·rice informé·e. Il explique également quels sont les biais qui existent concernant les femmes et les personnes de couleur, écartées du monde de la tech.
  • Le vote, expliqué (Whose vote counts, explained) : Une série de 3 documentaires sur les élections aux USA qui souligne comment un système dit démocratique a réussi à rendre le vote accessible uniquement aux riches hommes blancs, en toute légalité.
  • Contraception (série Le sexe, en bref. / Sex, explained)

Roe V. Wade, la véritable histoire de l’avortement (Reversing Roe)🟨

Pas besoin d’ajouter quoi que ce soit je pense. A regarder !

The Mask you Live in🟩

Un documentaire sur la masculinité toxique et les clichés sur la virilité, les problèmes qui en découlent.

Féministes, à quoi pensaient-elles (Feminists, what were they thinking?)🟪

Un documentaire sur les courants féministes, sur les combats d’hier, d’aujourd’hui, les avancées et les status quo de la lutte pour l’égalité des sexes. J’ai eu un peu de mal à accrocher au format au début mais ça vaut le coup de regarder jusqu’au bout !

Spread the love