Dernière mise à jour le 6 mai 2025
Quel est l’impact de notre présence sur les réseaux sociaux sur notre estime de soi, et comment en sommes-nous venus à travailler notre « image de marque » sur des sites et applications censés nous permettre de garder ou créer du lien ?
Cela fait un moment que je pense à la place qu’ont pris les réseaux sociaux et Internet dans ma vie, jusqu’à me demander parfois s’ils n’étaient pas en partie la cause de mon mal-être. Idée qui est soulevée dans une vidéo parue sur le net qui m’a donné envie de creuser le sujet.
Des sous-titres en français sont disponibles pour la vidéo.
Quand le focus sur l’image devient trop important
Le premier constat de cette vidéo est que les réseaux sociaux, en particulier ceux centrés sur l’image, comme Instagram, Tik Tok, ou Youtube, augmentent notre mal-être : nous sommes constamment bombardés d’images de personnes qui semblent connaitre le bonheur absolu et le succès. Elles ont l’air heureuses.
On a l’impression que nous aussi, nous pourrions être heureux·ses en étant comme ces personnes. En étant célèbre sur Internet, en étant maigre, taillé·e comme une poupée ou extrêmement musclé·e, en ayant chaque semaine de nouveaux vêtements, de plus en plus sexy, en sortant dans des endroits branchés…
Chacun·e s’accroche à un élément qui réveille un mal-être profond en lui, et va tenter d’étouffer ce mal-être grâce a des moyens superficiels. On pense qu’une fois qu’on aura le même corps que tel fit-boy ou telle fit-girl, on sera heureux·se. On est persuadé·e que notre reflet nous satisfera dès qu’on aura atteint ce but. Et on s’y accroche. Et on est déçu·e, car la plupart des personnes qui arrivent à de tels résultats y arrivent parce qu’elles ont des prédispositions, ou qu’elles font d’énormes sacrifices pour atteindre ces buts.
Soit elles sont devenues populaires sur Internet parce qu’elles avaient quelque chose qu’elles pouvaient faire envier aux autres, soit elles ne vivent que pour le résultat qu’elles pourront poster sur les réseaux sociaux. À plein temps. Et nous, personnes « normales », n’avons pas les moyens d’en arriver là, à moins de mettre notre vie sur pause. Alors on continue d’essayer, on continue d’échouer, et on continue d’être malheureux·se.
Le bonheur fait vendre sur les réseaux sociaux : cache ta réalité !
Le pire, c’est qu’on ne se rend pas compte que ces personnes ne sont pas plus heureuses que nous. Elles peuvent le prétendre, car elles ne postent que des messages où elles parlent de leur bonheur, que des photos prises au bon moment. Sur les réseaux sociaux, le bonheur est vendeur, pas question de montrer ses mauvais moments, pas question de se montrer simple humain. Vous ne serez jamais aussi célèbre que si vous réussissez à vendre du rêve.
Tout ça, c’est une mise en scène.
L’injonction à la beauté dans notre société 2.0
Un autre point important qui était souligné, c’est l’importance du paraître dans notre société, qui a pris encore plus d’ampleur à cause des réseaux sociaux, des blogs et chaines YouTube.
Désormais, un maquillage « normal » est hyper élaboré, chargé, digne des meilleurs tutoriels beauté. Les youtubeuses en particulier, sont jugées sans arrêt sur leur physique. Alors la plupart apparaissent toujours maquillées, très maquillées. À force de voir ces visages modifiés, ils sont devenus une nouvelle norme.
Les femmes, majoritairement, se maquillent de plus en plus, de plus en plus tôt. Conséquences : d’une part, beaucoup ne se supportent plus sans maquillage, tant elles ont une image biaisée d’elles-mêmes (et de ce qu’est une personne « normale »). D’autre part, passer beaucoup de temps à se pomponner, c’est passer beaucoup de temps à se regarder dans le miroir, à se focaliser sur notre physique, et à se juger, se critiquer.
Nous oublions aussi que nous sommes autre chose que notre physique, et que cette question ne devrait pas nous obséder en permanence.

Place à la détox digitale
Que peut-on faire face à cette pression du physique parfait ou de la glam life sur les réseaux sociaux ?
- Se désabonner des comptes qui prônent des objectifs inatteignables et qui postent des photos irréalistes (retouchées, dans des positions improbables pour transformer leur silhouette…). Si certains de tes contacts postent beaucoup de photos de ce genre ou en partagent, tu as le droit d’arrêter de les suivre, te désabonner des notifications, ou de leur en parler pour les sensibiliser au sujet.
- Passer moins de temps sur les réseaux sociaux, ne pas hésiter à désinstaller les applications quand on passe par une période où on se sent mal dans sa peau (pour une question de physique ou non) et à aller prendre l’air ou se plonger dans une activité détente sans écrans.
- Garder en tête que les êtres humains ne sont pas comparables entre eux et que tu ne connais pas une personne sur base de ce qu’elle publie sur Internet ! Apprends à relativiser, mets le doigts sur ce qui te dérange dans ces posts, et si quelque chose doit changer dans ta vie pour te sentir mieux, travailles-y. Mais surtout, sans te donner comme objectif d’atteindre quelque chose que tu as vu sur Internet ou dans les médias. Le besoin de changement doit venir de toi, pour toi. Il ne doit pas être créé par ce que publient les autres sur Instagram.
Et surtout, ne te fie pas à quelques chose que tu vois passer sur Internet ou les réseaux sociaux sans utiliser ton esprit critique !
A lire ensuite :
- Minimalisme numérique, peut-on se passer des réseaux sociaux et comment ?
- La maladie de la beauté et l’obsession du corps des femmes

Je suis "tombée" dedans il y a quelques années. Trois ans à vrai dire. Comme toi, j'ai voulu quitter les réseaux sociaux. Depuis, j'ai découvert la gratitude quotidienne 🙂 Je remercie l'univers tous les jours d'avoir un toit sur la tête, deux yeux pour voir la beauté du monde, une famille en or, etc. Bref. Je remercie pour chacune de ces petites choses. Et j'ai continuer à utiliser les réseaux sociaux. Non plus comme fin mais comme moyen. Pour avance dans mes projets, dans mon blog, et je ne me compare plus 🙂 Je félicite, j'encourage, je transmets mon positivisme !