
Dernière mise à jour le 27 août 2025
Nous sommes nombreux·ses à être bloqué·es face à nos besoins de changements. Changer, c’est renoncer à la stabilité actuelle, c’est prendre des risques, c’est se diriger vers l’inconnu, c’est se retrouver dans une position inconfortable, voir tous ses choix remis en question par des personnes qui ne sont même pas impactées… Mais changer, c’est surtout une étape nécessaire quand on n’est pas à sa place.
Voici donc quelques pistes pour oser le changement et naviguer les périodes inconfortables, par quelqu’un qui a énormément besoin de changements dans sa vie mais qui a mis des décennies à l’accepter et à l’assumer !
Quand on ne se sent pas aligné·e, que l’on n’est pas au clair avec soi, que l’on est déprimé·e, qu’on se sent mal dans ses baskets, on a tendance à se dire que « ça va passer ». Que les choses se feront d’elles-mêmes. Au fond, on ressent le besoin de changement, mais on a peur.
Il existe deux manières de régler une situation qui ne fonctionne pas pour toi :
- faire changer la situation,
- faire un travail en profondeur sur soi-même pour changer complètement sa manière de voir les choses pour accepter ce qui est.
De mon point de vue, la seconde est BEAUCOUP plus difficile, et parfois (souvent ?) même impossible.
La solution intermédiaire et facile n’existe pas.

Pourquoi c’est si difficile de changer ?
Quitter ce qu’on connaît pour un futur incertain
La première raison évidente, c’est le confort de la situation actuelle. Malgré les émotions négatives qu’on ressent face au statu-quo (colère, frustration, abattement…), le changement est synonyme de saut vers l’inconnu. « On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne », peut-on souvent entendre.
Cependant, accepter cette situation qui ne nous convient pas par peur de l’échec, ou de ne pas s’avoir exactement où on va, ne nous permet pas de régler le problème. C’est en acceptant une part d’inconnue qu’on peut avancer. Alors, comment dépasser ce frein ?
Premièrement, il n’est pas nécessaire de sauter dans le vide pour changer, tu peux y aller progressivement. D’ailleurs, découper tout projet en petites étapes itératives est la meilleure stratégie pour le mener à bien.
Cependant, ne tombe pas dans ce piège : puisque tu changes progressivement, c’est aussi plus facile de faire marche arrière au moindre obstacle. Accroche-toi !
Pour éviter de se braquer, mieux vaut d’ailleurs se concentrer sur la première étape. Tu fantasmes peut-être sur une situation que tu souhaites atteindre, c’est normal, c’est ce qui nous motive… mais il faut aussi être terre-à-terre, savoir que les choses ne vont probablement pas se dérouler exactement comme prévu, et c’est ok !
Mets un pied devant l’autre, après quelques étapes, vois où ça t’a mené·e, ajuste si nécessaire, découvre de nouvelles opportunités auxquelles tu n’avais pas pensé…
Il te faut un rêve pour te donner une direction, puis suivre une série de petits pas que tu peux facilement adapter.
Quelques idées à méditer :
- « incertain » ne veut pas dire « menaçant », ça veut aussi dire « opportunités »
- tu es plein·e de ressources et tu es capable de retomber sur tes pattes, quoi qu’il se passe
Savoir ce qu’on veut quitter, mais pas ce qu’on veut atteindre
On peut aussi avoir du mal à enclencher le changement car on a du mal à faire un choix. Typiquement, on peut rencontrer ce cas de figure quand on ne s’épanouit pas dans son travail, mais que plusieurs autres voies, ou aucune en particulier ne nous attire.
C’est encore plus effrayant parce qu’on nourrit cette idée que, quand on décide d’entreprendre un changement, il faut être sûr·e de soi et que c’est définitif. On a tendance à penser qu’on n’aura qu’une seule chance de démarrer une nouvelle carrière, par exemple. Mais c’est totalement faux.
On peut très bien changer de métier après quelques années, et répéter ce schéma régulièrement. Ce n’est pas un échec. Qui a décrété que nous étions faits pour exécuter le même travail toute notre vie ?
Le plus difficile, c’est d’accepter de ne pas faire comme tout le monde, et de savoir que nos choix de vie vont être critiqués par d’autres.
Pour régler ton problème dans l’immédiat, je dirais que le plus important, c’est de faire UN choix, pas LE bon choix. Sortir de ta situation actuelle, qui t’empêche peut-être d’y voir clair. Quelques pistes à explorer :
- Une bonne vieille liste de « pour » ou « contre », si tu hésites entre plusieurs options.
- Si tu dois quitter ta situation actuelle parce qu’elle te fait souffrir, quel est le changement le plus rapide et facile que tu peux opérer ? Une fois dans de meilleures conditions, tu y verras plus clair.
- Le coaching ou l’auto-coaching, pour révéler ce dont tu as envie.
Et pour relativiser, garde en tête qu’il n’existe pas de choix idéal, choisir une option ne veut pas dire se planter ou mettre dans le mille : tout changement que tu entreprends t’aide à te sortir d’une situation qui ne te convenait pas et t’aidera à mieux cerner ce que tu veux, et ce que tu ne veux plus, dans le futur.
Abandonner son investissement
J’appelle ça « l’effet Poker ». Au Texas Hold’em, on mise de l’argent, puis quand le croupier dévoile les cartes suivantes, on se rend compte que la situation a changé, que nos cartes ne sont pas si bonnes que ça finalement. Pourtant, on a déjà misé des jetons. On doit faire un choix : soit accepter de perdre la mise et attendre la manche suivante, soit s’acharner à continuer de miser alors que nos chances sont ténues.
On peut se retrouver dans la même position dans la vie. Par exemple, en matière de carrière. On a passé des années à étudier, d’autres encore à acquérir de l’expérience, à être reconnu·e… mais soudainement, on n’a plus envie de continuer dans cette voie.
On s’accroche alors à ce métier parce que « ce serait dommage » de tout abandonner, de « gâcher » ces compétences, cette expérience, ce réseau… pour commencer quelque chose de zéro. On peut transposer à d’autres choix de vie, comme le fait de rester dans une maison parce qu’on y a investi des heures en améliorations, ne pas oser mettre fin à une relation amoureuse ou amicale parce qu’on a passé des années à la construire…
Ce qui est vraiment dommage, c’est de s’accrocher à quelque chose qui ne nous rend plus heureux·se, parce qu’on a l’impression d’avoir une dette envers soi (et parfois envers d’autres).
Tout ce qu’on vit nous apporte de l’expérience, et toute expérience est utile, même en dehors de son domaine d’origine. Par exemple, le simple fait d’avoir appris que ton métier actuel ne te convient pas ou plus, est de l’expérience utile.
Supporter les doutes des autres
Changer est une décision difficile pour la plupart d’entre nous. Le pire, c’est quand on a enfin pris une décision, mais que dès qu’on en parle, nos proches nous renvoient leurs doutes et/ou ne nous supportent pas dans notre démarche.
Ce retour négatif de la part de la famille et des ami·es peut complètement nous démolir et saper notre motivation. Ce qui se passe, réellement, c’est que les gens projettent leurs propres peurs sur nous, ou pire, sont jaloux qu’on ose faire bouger les choses, alors qu’ils sont coincés dans une situation qu’ils détestent.
Et le silence n’est pas beaucoup mieux : sentir que nos proches ne nous soutiennent pas, ne croient pas en nous, ne sont pas prêts à nous encourager et célébrer nos futures réussites, c’est un coup dur.
Je me souviens encore de cette prétendue meilleure amie qui est devenue froide quand je lui ai dit que j’allais entreprendre des études pour changer de métier, ou des proches qui m’ont poussée à abandonner au premier obstacle dans ma réorientation professionnelle. Ça fait mal !
La solution la plus simple, c’est d’en parler aux moins de gens possible. Et méfie-toi des personnes que tu penses bienveillantes, car ce type d’annonce peut vraiment dévoiler la face cachée de tes prétendu·es ami·es ou membres de ta famille.
Si la personne n’est pas impactée par tes choix, attends d’avoir atteint des paliers de réussite pour en parler, ou reste flou·e autant que possible si tu dois mentionner quelque chose. Si tu ressens le besoins de partager avec d’autres personnes, je te conseille de te tourner vers des gens avec qui tu n’as pas de liens amicaux ou familiaux, mais qui vivent la même chose que toi (cercles d’entrepreneur·es, cercles de parole…) ou de voir un·e coach.
On dit souvent qu’on est la somme des 5 personnes qu’on fréquente le plus, c’est pourquoi il est conseillé de précieusement choisir son entourage quand on entreprend un grand changement : les personnes avec qui tu échanges le plus vont directement t’influencer, et donc te motiver… ou te plomber ! C’est une période éprouvante, pendant laquelle tu as le droit de temporairement prendre tes distances de certaines personnes !
Lâcher prise face au changement
On peut avoir une impression de sécurité en restant exactement là où on est, mais il est utile de se rappeler que la vie est en changement perpétuel, que nous évoluons dans un monde où gravitent de nombreuses choses et personnes que nous ne contrôlons pas.
Du coup, développer sa résilience et être flexible face au changement, c’est une compétence qui ne permet pas seulement de s’autoriser un changement de direction, mais aussi de mieux évoluer dans la vie et de mieux gérer les crises.
Réaliser qu’un changement peut apparaître à tout moment, c’est aussi accepter plus facilement de prendre des décisions et d’oser changer. Autant le faire quand nous avons le contrôle, après tout !
Pas par pas, étape par étape
Plutôt que de vouloir plonger tête première dans le grand changement, vas-y graduellement. Mieux vaut faire un petit pas chaque jour vers son objectif que de chercher absolument « le bon moment » pour changer (spoiler alter : le bon moment n’existe pas) pour faire le grand saut.
On avance un peu dans la nouvelle direction, on observe, on rectifie, on fait le deuxième pas. Le changement n’a pas à être brusque et soudain. Il faut souvent se préparer au changement, se faire accompagner, lire, parler, écouter. Nous installons les bases de notre nouvelle situation, jusqu’au jour où tout est prêt pour faire le dernier pas, décisif. Du coup, oser le changement, ça ne fait plus si peur que ça.
Changer, c’est aussi profiter du voyage, profiter des enseignements sur le chemin, profiter des rencontres, des expériences, et ne pas se focaliser sur la ligne d’arrivée. Finalement, l’objectif changera peut-être en cours de route, mais ce n’est pas le plus important.
Tu sentiras quand tu seras à ta place. Mais tu ne le seras jamais si tu restes là où tu ne te sens pas bien.
Et surtout, ta place est sans cesse soumise à des influences extérieures sur lesquelles tu n’as pas de contrôle, tes envies et besoins évoluent… alors ne t’accroche jamais à ta situation sous prétexte que « tu as déjà entrepris un grand changement » : on a le droit de rectifier sans cesse, de changer d’avis, de s’ouvrir à de nouveaux horizons…
Le droit à l’erreur
Puisque la vie est en perpétuel mouvement, il n’y a pas d’erreur irréversible. L’erreur d’aujourd’hui est potentiellement la réussite de demain. On a le droit de se tromper, de se chercher. Il existe une multitude de solutions pour rebondir. Pas de nécessité de retourner à l’état précédent. Au contraire, chaque « erreur » est l’opportunité de se diriger dans une nouvelle direction.
D’ailleurs, il ne faut pas confondre « erreur » et « résultat qui diffère de nos attentes ». Même s’il est permis de rêver, de fantasmer, n’ayant le contrôle que sur une part infinie des paramètres qui régissent notre vie, il est peut probable qu’on arrive exactement au résultat escompté. Mais ce n’est absolument pas grave.
Ce sera peut-être « mieux », peut-être « moins bien », ce sera probablement différent. Puisque tout est mouvant, tout peut toujours changer à nouveau le lendemain. Donne-toi des objectifs stimulants mais ne cherche pas à atteindre exactement le tableau que tu a peint avant de te lancer, vois ce que la vie te propose.
Retiens également que chaque « erreur » est une opportunité d’apprendre. Apprendre comment faire ou ne pas faire, et apprendre ce que tu veux et ne veux pas.
Alors, est-ce que tu vas oser le changement ?
Lire ensuite :
- Acheter moins, travailler mieux, vivre autrement, ou comment certaines personnes parviennent à vivre sans jamais être à la merci de leur carrière.
- Vivre en Tiny House, l’expérience de Marie et son compagnon. Passer d’une maison à un habitat léger, c’est un sacré changement !
- 3 conseils pour être plus aligné·e, mes trois bonnes habitudes pour vérifier si je suis là où je dois être.
- Comment changer de vie avec succès (Libère ta vie), des conseils pratiques pour organiser son changement et partir dans la bonne direction.
- Dans ma newsletter Substack, je parle de mes pérégrinations à la recherche de la « carrière » qui me convient.
- Comment j’ai changé de vie ? Je vous raconte la construction de ma nouvelle vie sur mesure (Madame Shiitake), un t et, la mise en place de stratégies pour une expérience positive.

Merci pour ce post que je découvre un peu tardivement !
Accepter le changement ne consiste pas en effet à nier l’existence de nos freins, peurs et émotions qui nous habitent tous (et le caractère anxiogène de la période actuelle n’aide pas…). En même temps, tenter de porter un regard objectif et factuel sur nos situations, reconnaître les outils et les pistes dont on dispose aujourd’hui pour nous aider, cela peut contribuer à moins écouter la petite voix qui tente de nous faire baisser les bras et à la remplacer par un discours intérieur plus confiant et apaisé ??.
J’ai tenté un article sur le sujet (https://alainorsot.fr/2021/03/20/il-na-jamais-ete-aussi-simple-de-changer/ ) pour apporter ma modeste pierre à l’édifice 🙂