Peut-on vivre ses journées de manière totalement improvisée et obtenir des résultats ? Certain·es y parviennent peut-être, mais ça me semble compliqué ! Cependant, comment fait-on pour organiser ses journées, se donner une direction et structurer son activité quand on n’aime pas les routines et qu’on n’arrive pas à se tenir à un plan ? Je te propose quelques pistes pour trouver la recette qui fonctionne pour toi.

Dans l’article, je fais souvent référence à l’organisation de sa journée de travail en tant que freelance ou indépendant·e, cependant, ces conseils s’appliquent à l’organisation des tâches ménagères, des loisirs, ou de toute activité qui nécessite de gérer son temps.

J’ai un rapport compliqué aux routines :

  • Je n’arrive pas à suivre celles qui me sont imposées, mais je trouve très rassurant d’avoir un cadre de référence et de trouver une similitude dans mes journées, dans mon environnement…
  • Je déteste la répétition et j’ai tendance à me lasser rapidement.
  • J’aime planifier et organiser, mais mes niveaux d’énergie et mes envies varient tellement d’un jour à l’autre, d’une semaine à l’autre… que je me sens rarement capable de suivre mes propres plans.
  • J’ai déjà essayé de laisser mon quotidien se mettre en place de manière organique, sans planifier, mais j’ai tellement d’idées en tête et d’envies diverses (1*) qu’en faisant ça, je n’arrive à rien.

Cependant, j’ai décidé que je voulais générer un salaire grâce à l’écriture et à la création de contenu, parce que j’ai besoin de cette résilience, j’ai besoin de ne plus être dépendante d’un travail salarié (2*).

J’ai donc développé des techniques pour mettre de la structure dans mes nombreuses activités et me concentrer sur mon objectif, tout en respectant mon besoin de changement, de variété et de fluidité.

Et j’espère t’aider à trouver ce qui fonctionne pour toi grâce à mes expérimentations. Parce que, oui, désolée, je n’ai pas de formule magique, et personne n’en a : chacun·e a des besoins et contraintes différents, qu’il faut prendre en compte. À toi de trouver ce qui fonctionne dans ton cas.

Avant de créer son mode d’organisation, il faut se connaître

Avant toute chose, avant de te jeter dans les livres et autres méthodes miracles pour enfin trouver comment t’organiser, il faut absolument apprendre à connaître ton fonctionnement. Ça ne sert à rien de lutter contre ta manière naturelle de faire les choses.

Tu détestes les routines fixes ? Aucune méthode, aucun accompagnement, aucun conseil ne te permettra jamais de te forcer à en suivre une que tu n’as pas créée en prenant en compte tous tes besoins.

Tu t’ennuies face à un manque de variété ? Tu ne seras jamais motivé·e par une méthode qui te force à travailler sur un sujet unique 8 heures par jour.

En matière d’organisation, il n’existe pas de méthode prête-à-l’emploi qui fonctionne pour tout le monde. Si tu n’aimes pas les routines cadrées et rigides, tu n’arriveras jamais à adopter une organisation hyper structurée et répétitive.

Que tu conçoives ton modèle toi-même, ou que tu te fasses aider, il faut absolument que tu te connaisses suffisamment pour pouvoir définir les lignes directrices de ton organisation.

Voici quelques idées pour faire ce travail de découverte de toi :

Expérimente librement, mais fais un bilan

Ce qui m’a beaucoup aidée, c’est de me laisser quelques mois pour expérimenter sans m’imposer de limites, de plans ou de structure. Ça peut paraître contradictoire avec le sujet de l’article, pourtant je suis persuadée que c’est une étape importante. Tant que ça reste une étape !

Cela permet, d’une part, de réaliser qu’on n’avance pas sans structure, et de trouver la motivation de travailler sur son organisation, et d’autre part, d’observer nos tendances naturelles : celles qui nous sabotent, celles qu’on adopte sans le moindre effort, celles qui ne fonctionnent pas du tout…

Finalement, ce n’est utile que si tu fais quelque chose de cette expérience. Mon conseil, c’est de tout noter (3*). Notre cerveau a tendance à vite oublier beaucoup de choses, alors c’est important d’écrire son " journal " régulièrement et de se servir de ces expériences pour tirer des conclusions, ou même des suppositions à tester.

J’adore écrire, mais si ça ne te botte pas, sache que certaines personnes font ça par mémo vocal. Il faut juste être capable de se réécouter par la suite. Enfin, si le " journaling " te fait peur, sache qu’il n’est pas nécessaire de faire quelque chose d’élaboré, de propre ou de joli. Le carnet où je me vide la tête n’a rien d’esthétique, l’important c’est que je m’y retrouve.

Coache-toi

Crée une liste de questions qui te permettent de faire le bilan de tes tentatives d’organisation abandonnées. Voici quelques exemples dont tu peux te servir pour commencer :

  • Qu’est-ce que j’ai essayé ?
  • Pourquoi j’ai choisi cette technique ?
  • Combien de temps j’ai tenu ?
  • Pourquoi j’ai arrêté ?
  • Qu’est-ce qui fonctionnait bien ?
  • Qu’est-ce qui aurait pu mieux aller ?
  • Comment je me sentais quand je respectais cette organisation ?

Si tu as essayé des choses dans le passé, essaie de t’en souvenir et de répondre à ce questions.

Définis tes lignes directrices

Prends le temps de réfléchir aux principes que tu dois suivre coûte que coûte, aux contraintes sur lesquelles tu n’as pas d’emprises, et à tes besoins.

Par exemple, si tu as décidé de te lancer dans une activité freelance pour mieux gérer ton équilibre vie privée et professionnelle, tu veux peut-être limiter tes heures de travail par jour, ou définir des plages horaires limitées pour cette activité.

  • S’il s’agit d’organiser ta maison, et que tu gardes tes petits-enfants tous les mercredis, tu ne peux pas compter sur une organisation identique de jour en jour.
  • Si tu as besoin de beaucoup te dépenser physiquement, il faut prévoir des pauses actives dans ton planning, au risque de finir vidé·e de ton énergie créatrice, ou anxieux·se et incapable de te concentrer.
  • Si tu as besoin de clôturer des choses, de voir des résultats, il faut aussi le prendre en compte et faire en sorte de travailler assez régulièrement sur des choses qui vont te fournir cette satisfaction.

Il faut plus de cinq minutes pour réfléchir à tous ces paramètres, donc prends bien le temps de faire l’exercice pour avoir un tableau complet de la situation et de tes attentes.

Même si tu aimes la diversité, il faut te limiter

Tu n’aimes pas lire ça, n’est-ce pas ? Moi non plus, mais j’ai dû me faire une raison. D’ailleurs, ma tendance à accumuler les activités professionnelles et personnelles ne respecte pas du tout ma philosophie du minimalisme !

Dans un ancien article sur l’allègement de l’agenda (4*), je clamais qu’il faut accepter qu’on ne peut pas tout faire en même temps. Pourtant, ça m’a pris des années de réussir à l’accepter et à l’appliquer. Le secret ? Il n’y en a pas. C’est une décision qui te revient, soit tu te forces à changer ta vision des choses, soit tu espères avoir un déclic un jour, au risque qu’il n’arrive jamais.

Tout commence avec un premier pas, une première fois où tu vas décider d’être plus minimaliste dans tes activités, et se poursuit avec les suivants, où tu tiens bon malgré les tentations, jusqu’à ce que cette sobriété devienne normale.

Renoncer à quelque chose aujourd’hui ne signifie pas y renoncer pour toujours. Mais aujourd’hui, tu dois réfléchir à ce dont tu as besoin, et en faire ta priorité.

Une petite concession… on peut avoir une priorité et des à-côtés

Quand tu te sens suffisamment en contrôle de la situation, tu peux décider d’intégrer une activité supplémentaire, puis une autre. Tu dois trouver la formule qui fonctionne pour toi et te donne satisfaction, sans te perdre.

Tiffany (Vivre autrement) confiait sur Substack qu’elle a mis en place une nouvelle règle cette année : 80% de son énergie dans une activité principale, 15% dans une activité secondaire, et 5% dans une activité exploratoire, après s’être épuisée à essayer de tout faire en même temps.

Il s’agit de l’une des nombreuses sources qui m’ont motivée à revoir mon envie de tout lancer au même moment. D’ailleurs, je pense que c’est cette simultanéité de projets qui avait déjà plombé toutes mes chances de réussir il y a quelques années, la première fois où j’ai essayé de devenir freelance.

Pour ma part, ça s’est traduit de cette manière :

  • Avant, j’étais active sur trois gros projets de front, je diluais mes efforts. Du coup, mes projets s’étalaient sur plusieurs mois. Quand il s’agissait de projets " one-shot " (avec une fin), ça me démoralisait parce que je ne me voyais pas avancer.
  • Maintenant, j’investis majoritairement dans un seul projet, et je me donne un objectif. Tant que l’objectif n’est pas atteint, je ne passe pas à autre chose. Cependant, j’ai des activités continues (qui n’ont pas de fin nette, comme la maintenance des blogs) qui demandent du travail régulier. Je leur accorde une part limitée de mon budget-temps.
  • Pour ma motivation, j’essaie d’alterner un projet avec une fin et un projet de " maintenance ". Par exemple, je suis en train de finir l’écriture de mon prochain roman (projet one-shot), après je passerai au développement de l’un de mes blogs (projets en mode maintenance mais sur lequel je veux mettre une grosse poussée).

Attention au piège, cependant : tout ça doit rester sous contrôle. Plus tu voudras ajouter d’à-côtés, plus tu devras améliorer ta gestion du temps, structurer tes journées et te surveiller.

Quelques exemples de règles pour que ta priorité le reste :

  • Fixe-toi un objectif quotidien ou hebdomadaire. Tant que tu ne l’as pas atteint, tu ne peux pas toucher à tes autres projets.
  • Définis une plage horaire pour ton project principal (tes heures les plus productives), et une plage limitée pour les autres activités.
  • Si tu y arrives, définis un nombre exact d’heures pour chacun.

Écris ta page " en-ce-moment "

La page " /now " ou " /en-ce-moment " est une page que tu peux publier sur ton site ou blog (ou toute autre plateforme) pour expliquer ce qui t’occupe en ce moment. J’en ai créé une qui est pour l’instant principalement dédiée à mes activités freelance, puisqu’il s’agit de mon focus.

Même si tu n’as pas de présence en ligne, je te conseille de faire l’exercice, sur une page de papier ou un document texte ! Ça m’a aidée à me rendre compte que j’étais occupée à beaucoup trop de choses et que je ne pouvais pas m’en sortir avec autant de projets sur le feu. (Enfin, si, peut-être, mais sur une très longue période.)

À chaque changement de focus, tu mets cette page à jour, et cela te permet de faire le point avec toi-même, de te rendre compte si tu veux trop en faire, si tu t’éparpilles… En plus, si elle est publiée en ligne, elle fait office d’engagement public. Il paraît que ça fonctionne bien pour la motivation !

Travailler en " sprints " (plus ou moins)

Si tu as travaillé en entreprise, en particulier dans une entreprise d’informatique, ou dans la gestion de projet, tu connais probablement les méthodes Agile et les sprints. Sinon, voici l’idée : sur une période donnée (qui s’étend sur 2 à 6 semaines généralement), l’équipe projet s’accorde sur un objectif à atteindre (généralement, une liste de nouvelles fonctionnalités ainsi que quelques tâches de maintenance).

Ce sprint est composé de tâches, qui sont censées être terminées une fois la fin du sprint atteint. Ces tâches sont disposées dans un tableau de suivi (Kanban). L’idée, c’est aussi qu’on ne peut pas ajouter de tâches à son sprint tant que tout n’est pas fini, sauf si on a une maintenance urgente (panne, litige…).

Personnellement, j’adore utiliser les tableaux Kanban (j’utilise Trello), et organiser mes projets sous forme de sprints a beaucoup de sens ! À chaque fois que j’ai clôturé un sprint (la création d’un produit, le lancement d’une campagne, une grosse maintenance…), je peux décider de l’objectif du prochain sprint, et diviser ça en sous-tâches. Cela me donne une direction, mais à chaque fois que j’ai terminé un point, je suis libre de piocher dans le tableau et de choisir ma prochaine tâche en fonction de mon envie du moment. Un cadre flexible, donc !

De plus, cette méthode exige de diviser ses projets en sous-tâches. Et ça, c’est super important, quel que soit ton profil !

Pour avancer dans ses projets, il est primordial de les découper en sous-tâches avec une priorité chronologique.

Si tes projets ne se prêtent pas à une organisation sur plusieurs semaines, tu peux t’organiser sur une seule semaine : chaque lundi matin, tu prends le temps de réfléchir à ce que tu veux accomplir cette semaine-là, et aux étapes pour y arriver.

Dans d’autres cas, tu peux même ramener ce principe à un seul jour : le matin, tu réfléchis à un objectif principal, et deux ou trois autres tâches que tu dois accomplir. C’est un bon moyen d’organiser ses tâches personnelles (appels téléphoniques, rendez-vous à prendre, ménage, paperasse, factures à payer…) quand on n’arrive absolument pas à planifier, ou qu’on a une humeur ou un niveau d’énergie très fluctuant. C’est une technique qui fonctionne bien chez certaines personnes avec un TDAH qui ont des difficultés à remplir leurs obligations. Mais c’est aussi une organisation qui peut fonctionner pour organiser ton travail quotidien.

L’important, c’est que ça crée un rythme, ça donne une direction tout en offrant de la flexibilité au cours de la période, et ça comporte un début et une fin. Ça fait toujours du bien de clôturer des choses et de pouvoir fêter des résultats !

Rythmer sa journée

Quand on a une vision globale de sa semaine ou de son mois, il reste à structurer sa journée. Certain·es ne jurent que par la méthode Pomodoro (des périodes de productivité de 25 minutes). Moi, personnellement, je trouve ça trop court (et en vérité, je n’ai jamais testé parce que j’ai du mal à me projeter dans ce rythme).

Par contre, j’ai adapté la méthode à ma sauce : j’ai acheté un minuteur et je travaille en périodes de 45 minutes. J’ai choisi arbitrairement cette durée parce que c’est le temps maximum conseillé d’inactivité quand on travaille assis·e. Évidemment, plus on bouge, mieux c’est, mais j’ai le sentiment qu’en 45 minutes, j’arrive mieux à me plonger dans mes tâches. Toutes les 45 minutes, je fais une pause (je vais remplir mon verre d’eau, je fais le tour de mon jardin, je fais 5 minutes d’exercice physique, je passe ma tête par la fenêtre…).

On pourrait se dire que, tant qu’à être " dans le flow ", en hyper-focus, on devrait continuer de travailler. Cependant, travailler en étant concentré·e sur une longue période de temps (plus d’une heure) est épuisant. En faisant ça, tu risques faire moins de choses sur ta journée, et de te sentir plus fatigué·e. Une fois que la session d’hyper-focus est terminée, c’est souvent difficile de se remettre à la tâche. De plus, pour ta santé, c’est mieux de bouger régulièrement et de ne pas oublier de boire de l’eau.

Ces sessions minutées te permettent aussi de te rendre compte du temps passé sur une tâche. Parfois, on pense que quelque chose va nous prendre une petite heure, puis on réalise qu’on a y a passé 3 x 45 minutes finalement…

Les rituels

J’ai réalisé que je n’aimais peut-être pas les routines, mais bien les rituels ! Ce sont des moments de passage pendant la journée qui s’accompagnent de leurs gestes réconfortants et rassurants. Par exemple, le café du matin est un rituel. Il peut aussi s’agir de faire 10 minutes de yoga ou de se balader autour du pâté de maison, de promener le chien, d’écouter sa chanson du moment en dansant, d’écrire son journal, de réciter un mantra ou une intention…

Les rituels nous aident à nous mettre en marche, mais aussi à créer des charnières entre les moments de la journée. Si tu as du mal à créer une routine complète, je te propose de te pencher avant tout sur les rituels. Mets-les en place progressivement. Celui qui démarre la journée, puis celui qui met en marche ton activité, celui qui marque les pauses, puis la fin de ton activité, le début de ta deuxième partie de journée… en fonction des différentes choses que tu dois faire chaque jour.

Le café marque le début de ma journée, une fois ma tasse vide, je sais que c’est le moment de travailler à mon projet, donc je remplis un verre d’eau, je m’installe à mon bureau, et je démarre mon premier minuteur de la journée. Tout s’enchaîne naturellement, sans que je doive y réfléchir.

Les moments d’indulgence

Pour éviter de te retrouver à scroller sur les réseaux sociaux ou faire du shopping en ligne alors que tu t’étais installé·e pour avancer sur un projet, programme-toi des moments où tu ne te refuses rien. Pas trop longs, parce qu’il s’agit d’activités dans lesquelles on se complaît mais qui ne nous nourrissent pas. C’est le cupcake de l’activité : d’abord, on déguste la crème au beurre au-dessus, puis à mesure qu’on mange le gâteau, on passe en mode automatique et en ne l’apprécie plus tellement, et finalement on a une chute d’énergie à cause du sucre. Donc, on évite de manger 10 cupcakes !

Si ça t’arrive trop souvent de perdre du temps à ce genre de choses, pour ensuite le regretter, éloigne toutes les tentations (mets ton téléphone loin de toi, installe des applications qui bloquent certains sites ou limitent ton temps dessus, désinstalle les réseaux sociaux de ton smartphone…), affiche des petits mots partout pour te rappeler que ce n’est pas bon pour toi, et si nécessaire réserve du temps uniquement pour ça, où tu te lâches complètement, mais en n’oubliant pas de mettre une alarme (ou plusieurs) pour te rappeler d’arrêter.

Faire le point régulièrement

Je pense que c’est une bonne idée de se prévoir un bilan régulier (tous les mois, tous les 3 mois, tous les 6 mois… à toi de voir) pour évaluer ce qui fonctionne bien et ce qui ne marche pas. De plus, ce qui te convient maintenant peut ne plus cadrer avec tes futurs besoins ou contraintes.

Il est important de déceler tôt les choses qui déraillent dans ta " routine " pour ne pas retomber dans tes anciens travers, ou perdre toutes tes bonnes habitudes.

Mets-toi des rappels pour ne pas oublier de faire ce point régulier.

L’autre point important, c’est que tu vas probablement faire face à des périodes où ton organisation va partir en cacahuètes et où tu vas avoir l’impression de ne plus rien contrôler. C’est normal, on doit avancer dans la vie en subissant de nombreux obstacles et changements sur lesquels nous n’avons pas de contrôle. Ne te décourage pas pour autant ! (5*)

Accepte que certaines périodes soient moins bien organisées que d’autres, laisse passer tes émotions et tes réactions, puis profite de cette expérience pour améliorer ta technique : qu’est-ce que tu as appris grâce à ce petit couac, comment tu peux rectifier, est-ce que ça risque encore d’arriver ou pas ?

Récapitulatif : Organiser son temps quand on n’aime pas les routines rigides

  1. Observe tes habitudes, liste tes besoins, prends en compte tes difficultés et ton mode de fonctionnement. Pour faire cette analyse, tu peux écrire tes observations dans un carnet, tester des méthodes prêtes-à-l’emploi et examiner pourquoi elles ne fonctionnent pas, et travailler un moment sans aucune structure pour voir où ça coince.
  2. Limite tes projets simultanés. Plus tu as de choses en cours, plus tu vas devoir t’organiser. Choisis un projet principal qui doit toujours avoir la priorité sur le reste, et potentiellement un ou deux projets secondaires si tu as besoin de diversité. En mettant tous tes efforts dans un seul projet, tu le termineras plus vite et tu pourras passer à autre chose plus rapidement.
  3. Inspire-toi de la méthode Agile et des sprints. Choisis un gros objectif, découpe-le en sous-tâches, pense également aux tâches de maintenance urgentes. Définis un délai pour atteindre ton objectif si nécessaire. Quand ton objectif est atteint, récompense-toi puis commence à définir ton sprint suivant.
  4. Trouve ton rythme quotidien. Utilise un minuteur pour créer des sessions de travail ininterrompu, et prévoir suffisamment de pauses. Observe les moments de la journée où tu es très productif·ve et consacre-les à ton projet principal. Crée des rituels pour passer d’une activité à l’autre au cours de la journée.
  5. Fais le point régulièrement. Ton organisation fonctionne-t-elle toujours ? Y a-t-il des choses qui t’embêtent ? Tes contraintes et besoins sont-ils toujours respectés ? Adapte ton modèle si nécessaire, en gardant ce qui fonctionne bien.

Un exemple concret de planification fluide

Pour celles et ceux qui aiment les cas concrets, voici ma méthode d’organisation et comment je l’ai appliquée. J’insiste encore, il s’agit de ma recette, ce n’est pas un plan prêt-à-l’emploi. Cependant, tu peux bien sûr t’inspirer des techniques de planification adoptées par les autres et les adapter à tes besoins, objectifs et contraintes.

Phase d’expérimentation et d’observation. Pendant quatre ou cinq mois, je me suis laissé l’opportunité d’explorer. Je ne me suis pas fixé de délai, je n’ai pas essayé d’organiser mes journées. J’ai aussi recommencé à tenir un journal, et j’y ai noté mes découvertes, mes frustrations, mais aussi ce qui fonctionnait bien. Concrètement, j’ai continué à écrire mon roman, à créer du contenu sur plusieurs plateformes pour un nouveau projet, à travailler sur ce blog-ci et à créer une newsletter Substack dans le même univers, tout en essayant de produire des vidéos Youtube, et de préparer la rédaction d’un prochain guide, tout en gérant la maintenance de tout mes projets… Après quelques mois, j’étais frustrée de ne pas me voir avancer. Et crevée.

Limitation des projets simultanés. J’ai réalisé après environ cinq mois que faire avancer trois projets en même temps, en leur accordant la même importance, ça ne fonctionnait pas. J’ai décidé de revoir le temps alloué aux différents projets. J’ai décidé que mon objectif prioritaire, c’était de terminer mon roman. Je m’accorde un peu de temps sur un second projet, mais comme j’ai déjà décidé que ce serait ma prochaine priorité, je me sens moins pressée d’avancer dessus.

Inspiration des sprints Agile. J’ai découpé l’écriture de mon roman en plusieurs étapes successives (relecture forme, correction sur base de mes notes, relecture fond, correction…)*. Pour la maintenance des autres projets, j’ai un tableau Trello et j’ai classé les tâches par ordre d’urgence : j’y pioche si j’ai du temps à y consacrer, ou si je ressens le besoin de faire un peu autre chose. Même si mes objectifs sont principalement professionnels, j’ai aussi inclus dans mon sprint des objectifs personnels, comme faire au moins une session de sport par semaine, sortir au moins une fois par mois et pratiquer le japonais une fois par semaine.

*L’organisation en sprints est moins utile pour l’écriture d’un roman, mais si je prends l’exemple de mon projet suivant : j’ai un objectif principal, qui est de développer une offre lucrative, mais j’ai aussi des tâches de maintenance (améliorer le visuel du blog, ajouter une newsletter pour envoyer les nouveaux articles…), et des tâches annexes (traduire certains articles, publier sur Pinterest…). Développer mon offre va demander plusieurs sous-tâches avec une certaine chronologie (réfléchir à un prix, définir les différentes formules, créer une page qui décrit mon offre, mettre en place un calendrier de réservations…).

Rythme des journées. J’ai gardé mon minuteur de 45 minutes puisque ça marche pour moi. Ensuite, vu que je connais mon rythme quotidien après l’avoir observé, j’organise mon travail prioritaire sur base de mes heures les plus productives (pour moi, c’est après le café du matin jusqu’à midi, puis environ 13h30/14h jusque 15h30). Quand je sens mon énergie décliner, je travaille éventuellement sur mon projet secondaire, ou des tâches de maintenance courtes.

    Pour aller plus loin*

    Sujets mentionnés dans l’article dont je parle sur le blog :

    1. J’ai parlé de mon trop plein d’idées et de ma manière de gérer ce fonctionnement dans cet article.

    2. Pour l’instant, j’ai décidé de parler de mon changement de mode de travail principalement sur Substack, où tu peux suivre mes états d’âmes et péripéties. Cependant, j’ai déjà parlé de ce sujet sur le blog, entre autres dans un article où je décrivais ma pause-carrière de 6 mois.

    3. J’ai parlé de mon organisation de carnets, dont mon journal qui me permet de m’auto-coacher et de tirer des conclusions de mes différentes expériences au quotidien.

    4. Retrouver du temps pour soi : désencombrer son agenda.

    5. Faire une erreur ne veut pas dire qu’il faut tout arrêter. Ici, je développe cette idée par rapport au minimalisme et aux achats raisonnés, mais on peut appliquer cette philosophie à tout : quand tu sautes des séances de sport parce que tu passes par une période de démotivation, quand ton organisation t’a échappé des mains, quand tu as craqué pour de la nourriture peu saine alors que tu essayais de mieux manger…

    Sujets en lien avec l’article dont je parle sur le blog :

    À lire ailleurs :

    • 10 conseils pour organiser ses journées en freelance. Une série de techniques orientées travail en freelance qui peuvent compléter ta méthode et t’aider à mieux gérer ton temps, tout en respectant son rythme et sans s’épuiser.
    • 3 techniques de pro pour organiser son temps de travail et sa journée. Cet article est dédié à trois techniques pour créer des blocs de temps, des moments où on se concentre sur un sujet précis, plutôt que de s’éparpiller sur plein de types de tâches en même temps.
    • Body doubling (ou travail en tandem), une pratique de soutien par les pairs qui favorise la co-régulation. Je n’ai pas mentionné le " body doubling " dans l’article, mais c’est une piste intéressante pour certains profils. Il s’agit de s’atteler à une tâche en présence (physique ou virtuelle) d’une autre personne. Par exemple, certain·es freelance ont besoin de se rendre dans un espace de coworking pour avancer dans leur travail. D’ailleurs, je pense que ça fonctionne sur moi ausi. Quand mon compagnon est en télétravail, je me sens plus structurée et concentrée que les jours où je suis seule chez moi, où j’ai plus tendance à m’éparpiller. C’est aussi une technique d’adaptation qui fonctionne bien chez certaines personnes avec un TDAH.
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