
Dernière mise à jour le 9 mai 2025
S’inspirer ? Oui. Admirer ? Si ça reste dans une saine mesure. Se comparer ? Jamais une bonne idée. Se comparer aux autres entraîne beaucoup de frustrations, un sentiment d’injustice parfois, et bien d’autres sentiments négatifs, comme la jalousie ou l’apitoiement. Dans cet article, j’explique pourquoi se comparer n’est pas une bonne chose, et je donne de nombreuses pistes pour arrêter ce cercle vicieux de comparaison, d’envie et de baisse d’estime de soi.
Se comparer, ce n’est pas s’inspirer
Il n’est possible de comparer que deux choses qui présentent un certain nombre de critères identiques. Or, les êtres humains sont bien trop complexes pour être parfaitement comparables. Qu’il s’agisse de comparaison physique, ou dans tout autre domaine (travail, " réussite ", richesse, relations, famille, capacités…), tellement de paramètres entrent en jeu pour définir notre personnalité, notre parcours de vie, nos opportunités… qu’il est totalement contre-productif de tenter de se comparer.

Quand on se compare, on a naturellement tendance à se comparer à ce qui semble mieux chez les autres. Et il est évident qu’on va toujours trouver l’une ou l’autre chose sur laquelle complexer. Au lieu de prendre le temps de s’auto-analyser, de réfléchir à comment changer la situation si elle ne nous convient pas, on va perdre du temps et de l’énergie à se lamenter de ce que les autres ont et que nous n’avons pas, de ce qu’ils ont atteint alors que nous avons l’impression de faire du sur-place.
Juger son apparence physique, son salaire ou sa vie en général en se basant sur ce que les autres nous laissent voir est un moyen quasi-infaillible pour se faire du mal.
Santé Magazine, 5 astuces pour arrêter de ses comparer aux autres
Si tu observes les autres parce que tu les admires et que ça t’inspire de voir des gens réussir, c’est très bien ! Mais attention aux effets vicieux de l’admiration : dès que tu as l’impression que cela te complexe, ou que tu te sens dévalorisé·e par rapport à d’autres personnes parce que tu les envies, que tu penses que tu n’es pas à leur hauteur, il est temps de te recentrer sur toi et de relativiser ce que tu perçois chez les autres !
Se comparer aux faux-semblants
La plupart des gens ne parlent que de ce qui est positif dans leur vie et se montre sous le jour le plus flatteur face aux autres. Si tu te réfères à ce qu’ils montrent sur les réseaux sociaux, c’est encore pire. Il faut bien prendre conscience de tout ce que les gens ne disent pas, arrêter d’idéaliser les autres (surtout sur les réseaux sociaux, Internet et dans les médias de manière générale), et se souvenir que derrière tout sourire peut se cacher beaucoup de peine, de colère, de vulnérabilité, de doutes… tout simplement bien cachés.
Le pire, c’est qu’on ne se rend pas compte que ces personnes ne sont pas plus heureuses que nous. Elles peuvent le prétendre, car elles ne postent que des messages où elles parlent de leur bonheur, que des photos prises au bon moment. Sur les réseaux sociaux, le bonheur est vendeur, pas question de montrer ses mauvais moments, pas question de se montrer simple humain. Croyez-moi, vous ne serez jamais aussi célèbre que si vous réussissez à vendre du rêve.
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Pour contrer cet effet, on peut par contre pratiquer la gratitude, cette technique qui consiste à prendre un moment chaque jour pour être reconnaissant·e pour toutes les choses positives dans notre vie. C’est très bénéfique pour le moral, et c’est un exercice important puisque l’être humain a naturellement tendance à se focaliser sur les choses qui ne vont pas !
Quelques clés pour se recentrer sur soi :
- pratiquer régulièrement la gratitude
- méditer
- relativiser ses pensées
Je ne le répèterais jamais assez : tu as le choix des relations qui subsistent dans ta vie ! Tu as le droit fondamental de mettre un terme à toute relation qui te fait te sentir mal. Ça ne veut pas nécessairement dire que la personne dont tu t’éloignes est mauvaise, ça peut parfois impliquer de devoir se séparer de quelqu’un à qui on est très attaché, ça peut être dur sur le coup, mais une relation toxique peut vraiment être très néfaste sur le moyen et long terme, il faut parfois prendre une décision difficile pour son propre bien-être.

L’autre effet pervers : se comparer pour se sentir mieux
Tenter de se rassurer en comparant n’est jamais une bonne idée non plus. On mesure ses performances et contre-performances, mais pour mesurer, il faut une même unité de mesure.
Chacun·e de nous est fondamentalement différent.
Notre vécu et les situations que nous vivons aujourd’hui sont toujours différents de ceux des autres.
Regarder les autres pour les critiquer et se sentir supérieur n’est pas une solution car elle t’empêche de sortir du cercle vicieux de la comparaison. Tant que tu entretiens ce genre de comportements, tu ne pourras pas non plus t’empêcher de subir la comparaison avec les gens et les choses qui te font complexer.
Apprends à t’épanouir par rapport à toi-même et à évoluer dans la direction que tu choisis, sans te mesurer aux autres. La vie n’est pas une compétition sportive.
Je m’exerce régulièrement à relativiser, et si je dois me soumettre à cet exercice, c’est que la pression de la comparaison est bien là. Je dois forcer mon esprit à penser comme cela, à tout relativiser dès que je sens cette petite pointe de mal-être dans ma poitrine. N’hésite pas à coucher tes réflexions sur le papier et à relativiser et décortiquant les faits concrets et en éliminant les pensées abstraites et non-fondées.

Astuces et techniques pour arrêter de se comparer aux autres
1. Entretiens une relation saine à l’image de l’autre.
En particulier à l’époque des réseaux sociaux et des célébrités sur-affichées, il est primordial de relativiser et de reconnaître ce qu’on sait des autres, et ce qu’on ignore. Et surtout, de se rendre compte qu’une image ou une vidéo de quelques minutes ne résume pas la réalité de quelqu’un d’autre.
Ne base jamais tes conclusions sur ce que tu perçois superficiellement. La plupart de nos relations ne sont pas assez profondes pour connaître réellement les gens, et tout ce qu’ils cachent à la face du monde.
Fais un ménage drastique sur les réseaux sociaux mais aussi dans tes relations inter-personnelles.
2. Exerce-toi à relativiser.
Tous les êtres humains sont fondamentalement différents. Quand tu te sens envahi·e par la jalousie, que tu te sens inférieur·e aux autres, apprends à déconstruire les faits, à séparer le concret de l’abstrait, à identifier les faits réels de ton interprétation personnelle.
Relativise l’expérience des autres, mais aussi la tienne. Ce que tu vis comme un échec ou un manque, en est-ce vraiment un, ou est-ce que tu as cette impression uniquement parce que quelqu’un semble avoir quelque chose de plus ou de différent de toi ? Est-ce que tout est vraiment si moche que ça dans ta vie ? Est-ce que absolument rien ne va ?
3. Pratique la gratitude, et toutes les activités qui permettent de te concentrer sur toi et ton monde intérieur.
C’est important de déceler ce qui ne te convient pas dans ta vie et d’y travailler, au lieu d’envier ce que les autres vivent. Mais c’est aussi important de se rendre compte de ce qu’on a la chance de posséder, de tout ce dont on jouis (matériellement ou pas).
C’est important de savoir ce que tu désires, ce que veut dire la " réussite " pour toi, et ce que tu as déjà la chance d’avoir. En te connaissant suffisamment, tu ne risques pas de développer de la jalousie à propos de choses qui n’intéressent pas vraiment, ou de courir derrière des objectifs qui ne vont pas t’apporter de satisfaction.
Le meilleur exemple pour illustrer ça, c’est la " réussite professionnelle ". Nous sommes nombreux·ses à courir derrière un titre, un statut ou un certain salaire, parce qu’on se compare sans cesse. Pourtant, si on relativise, puis qu’on s’interroge sur ce qui nous motive vraiment, on se rend compte qu’en fait, on vit très bien notre vie avec notre titre et notre salaire actuels, et que ce qui importe vraiment pour nous, ce n’est pas de devenir manager ou d’avoir une plus grosse voiture de société.
Si tu as besoin d’aide pour te connaître, tu peux consulter un·e coach qui t’aidera à te poser les bonnes questions.
4. Rafraîchis-toi la mémoire
On a tendance à se comparer quand on a l’impression qu’il manque quelque chose à notre vie. Or, si c’est peut-être vrai à un certain instant, ça ne veut pas dire que notre vie est dépourvue de tout, et que tout a toujours été aussi nul et que ça ne s’arrangera jamais… On aime bien taire nos forces et nos réussites rapidement, alors qu’on a du mal à faire passer les moments d’apitoiement. C’est naturel, mais on peut faire changer ça !
J’ai fait cette exercice en coaching, et je suis scotchée par sa puissance : prends quelques minutes, dans le calme, pour lister tout ce que tu aimes chez toi, sans filtre, sans te restreindre. C’est un vrai booster de moral qui permet de mettre le doigt sur tous ces talents, ces qualités et ces points forts qu’on prend pour acquis et qu’on ne remarque plus.
Une autre fois, j’ai fait un exercice similaire en tentant de me remémorer mes accomplissements dans la vie. Je me lamentais de mon manque de réussites et de ma vie plate, je me concentrais sur l’un ou l’autre échec récent. Mon moral était complètement plombé, jusqu’au moment où j’ai commencé à lister toutes les choses que j’ai essayées dans ma vie, tout ce en quoi j’ai été reconnue ou ai excellé. J’ai réalisé la tonne de choses que j’avais expérimentées, et tout à coup ma vie m’apparaissait beaucoup plus excitante et accomplie. Et je me sentais plus capable à relever les prochains défis !
Comment j’ai pu enterrer tous ces souvenirs positifs au fin fond de ma mémoire pour ne voir que les couacs récents ?
Autre exercice que je fais régulièrement : je note mes succès et victoires, les bons moments que je vis, mes satisfactions personnelles, les retours positifs que je reçois via le blog… sur des petits papiers, dont je remplis une jarre. C’est important de le faire dès qu’on le remarque, parce que la joie qu’on ressent sur le moment, la fierté, la satisfaction… ont tendance à s’évanouir beaucoup plus vite que nos sentiments négatifs.
Quand j’ai besoin de reprendre confiance en moi, je parcours cette jarre, pioche quelques petits papiers au hasard et ça me rafraîchis la mémoire ! D’ailleurs, tu peux commencer par remplir ton bocal à petits mots encourageants par la liste de ce que tu aimes chez toi, et la liste de tes accomplissements passés.
5. Vis pour toi !
Tout comme tu ne devrais pas te comparer aux autres, tu ne devrais pas non plus faire des choses pour impressionner les autres ou en espérant rendre autrui jaloux de toi !
Ta valeur ne se construit pas sur ce que les autres perçoivent de toi, alors reste toi-même, fais des efforts pour te satisfaire toi-même, savoure tes victoires avec et pour toi-même.
6. Admire, mais reste terre-à-terre.
C’est bien d’avoir des " role models" , des personnes qu’on admire et qui nous inspirent, mais cela ne doit pas devenir un poids ! Lorsqu’on commence à idéaliser quelqu’un au point de presque oublier son humanité, avec tous les limites qu’elle implique, l’admiration risque de devenir un poids, une source de complexes et de démoralisation.
On appelle cela L’effet Marie Curie, et Dans mon tiroir a parfaitement schématisé ça dans une BD. Il vaut mieux s’inspirer de personnes proches de soi et de ses objectifs plutôt que de personnes qui paraissent presque surhumaines, surtout si tu as du mal à relativiser !
J’ai pris l’exemple de L’effet Marie Curie parce que la question des role models féminins dans les domaines professionnels où les hommes dominent est un sujet qui m’intéresse beaucoup, mais on observe le même genre d’effet malsain avec les influenceur·euses " healthy " aux corps inatteignables qui prodiguent leurs conseils sport et nutrition sur les réseaux sociaux. Vraiment pas des exemples à suivre…
7. Comme toutes les mauvaises habitudes, on peut s’en défaire.
Ce que je vais te dire est très important : tu es capable de perdre l’habitude de te comparer, tu es capable de relativiser. Mais ça ne va pas se faire en un jour, et parfois tu auras des rechutes, parce que tu es humain·e. Perdre un mauvais réflexe, ça s’entraîne, quotidiennement au début, jusqu’à devenir plus naturel.
Petit à petit, on se sent mieux, ça nous motive, alors on continue l’effort. Jusqu’au jour où cette mauvaise habitude n’en est plus une, et où ce qui était la norme devient un événement rare qui va seulement se pointer pendant un mauvais jour (mais tu as été capable de t’en défaire une fois, tu as les outils, et tu ne rechuteras pas!).
Ressources supplémentaires
Livres
Je te conseille l’excellent livre " Fais comme tu le sens " de Sarah Knight, pour apprendre à faire les choses pour toi et comme tu l’entends.
D’autres articles sur le blog
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Des pistes d’auto-coaching pour trouver ce qui résonne vraiment en nous et aligner sa vie pour plus de satisfaction.
À lire ailleurs
Je ne peux pas m’empêcher de me comparer aux autres (Madmoizelle, Marie Camier Théron, 21 mai 2020)
Témoignage d’une personne qui a tendance à énormément se comparer dans tous les domaines, des causes et de solutions pour changer son comportement. Extrait : " Je me compare constamment aussi parce que la société compare tout, tout le temps. Quand une blogueuse poste une photo d’elle " avant/après " , quand LinkedIn me propose de comparer mon salaire à celui de mes consœurs, quand un média fait un top des 10 meilleurs smartphones de 2020, ça normalise la dynamique de comparaison. Comment dès lors désapprendre cette habitude à nos cerveaux ?"
3 raisons pour ne pas se comparer aux autres et un bémol (À moi le public, André Ortais)
L’article apporte une petite précision : il serait bénéfique de se comparer dans des situations très précises et parfaitement arrêtées dans le temps. Par exemple, dans le cadre d’une recherche d’emploi, la comparaison à propos d’une compétence précise permet de se situer sur le marché. Pour le reste, l’article s’accorde sur les dommages de la comparaison entre nous. Extrait : " Ces sentiments sont généralement liés aux besoins de tirer des conclusions immédiates. Elles font habituellement état d’une situation que l’on veut figée. Cette comparaison amène aussi au déni d’une réalité plus complexe. "
Ne pas se comparer aux autres : Découvre pourquoi et comment arrêter (Make your bullet, 11 mai 2023)
L’article résume sommairement pourquoi il ne faut pas se comparer aux autres, mais propose surtout 3 techniques pour arrêter le cercle vicieux de la comparaison-baisse d’estime de soi, et 3 techniques pour améliorer sa confiance en soi. Extrait : " En plus, la comparaison peut te pousser à adopter des normes de réussite ou de bonheur qui ne correspondent pas à tes valeurs ou à tes objectifs personnels. 👟 Et ça, c’est comme porter des chaussures qui sont deux tailles trop petites : ça fait mal et ça te met de mauvaise humeur."
Se comparer : un réflexe humain néfaste à notre vie professionnelle (Welcome to the jungle, Elsa Andron, 10 décembre 2017)
L’article amène une étape supplémentaire pour arrêter de se comparer : commencer par notre les situations où on se rend compte qu’on se compare pour en analyser la cause.

Je pense que c'est parfois utile de se comparer, quand c'est pour se remettre en questions de la bonne manière. On ne pourra jamais savoir quels ont été les efforts fournis par d'autres pour arriver à leurs fins mais on peut se dire que si ces personnes y arrivent, on le peut aussi ! Je remarque que si je me compare souvent, je me compare aux personnes qui réussissent 'mieux' que moi mais aussi aux personnes qui réussissent moins bien. J'essaie de prendre aussi beaucoup de recul et pour les personnes que j'admire pour leurs réussites, j'essaie d'y trouver l'inspiration plutôt que de tomber dans une jalousie malsaine (même si parfois… ^^).
PS: je préfère nettement ce design pour ton blog, je trouve qu'il te correspond beaucoup mieux.
Cyrielle