
Dernière mise à jour le 12 mai 2025
Faire des cadeaux, quand soi-même on essaie de consommer moins et mieux, c’est compliqué ! Comment se résoudre à acheter un objet qui va encombrer l’autre quand on est minimaliste ? Comment accepter de participer à ce rituel consumériste, quand on a adopté la décroissance ? Comment se réjouir de ce gaspillage d’emballages, quand on essaie de réduire ses propres déchets au quotidien ?
À l’approche des fêtes, et autres occasions d’offrir des cadeaux, te voici devant un gros défi : jongler entre tes convictions et le respect des traditions (et la pression sociale, avouons-le). Concrètement, tenir compte de ta philosophie de vie et de ta manière de consommer, qu’il s’agisse de zéro déchet, de frugalité, de minimalisme… et célébrer les fêtes, accompagnées de leur fameuse distribution de cadeaux o-bli-ga-toire.
Si j’aime ressortir cet article tous les ans en décembre, à l’approche de Noël, ces conseils s’appliquent évidemment à toutes les occasions où la question des cadeaux se pose, comme les anniversaires, mariages, baby showers, fête des mères, Saint Valentin…
- La pression de la tradition
- Convaincre sa famille de fêter Noël éthique
- Les étapes pour que les fêtes se passent bien et soient en accord avec ton style de vie
- 5 types de cadeaux zéro déchet, minimalistes, éthiques…
- Pourquoi arrêter d’offrir des cadeaux ?
- Plus de ressources sur les cadeaux et la minimalisme / zéro déchet
La pression de la tradition
Je ne sais pas si tu as remarqué, mais énormément de " traditions " sont prétexte à la surconsommation, entre décorations éphémères, voire carrément jetables, repas trois fois plus chers et trois fois trop copieux, papiers cadeaux dont la destinée est de finir à la poubelle après un usage unique…
Une période difficile pour les personnes qui se soucient de l’environnement, de leur manière de consommer, de l’éthique.
Pour beaucoup de gens, les traditions justifient qu’on fasse toujours les choses de la même façon, sans se poser de questions. Il est dès lors difficile de leur faire changer d’avis, et même de leur faire accepter ta vision des choses (un peu comme demander un plat végétarien pour le réveillon alors que ta famille mange une dinde farcie tous les ans depuis 5 générations…).

Je ne vais pas cacher la vérité : ça va probablement être difficile pour toi, surtout les premières fois, mais c’est à toi de choisir ce qui compte le plus pour toi, entre ne froisser personne, ou être aligné·e avec tes convictions !
N’oublie pas, d’une part, que tu n’as pas le contrôle sur les croyances et les pensées des gens, mais que ça ne justifie pas que tu ne respectes pas tes valeurs, et d’autre part, que tu peux être celle ou celui qui va amener le changement, petit à petit, dans les mentalités. Et si les autres refusent d’accepter ce qui compte pour toi, en se cachant derrière la " tradition " ou la " normalité ", c’est qu’ils s’en fichent de te froisser, toi.
Ou alors tu as une famille super raccord avec ton point de vue, auquel cas ça me fait plaisir que tu me lises mais je n’aurais pas grand choses à t’apprendre 😄. Chanceux·se va !
Convaincre sa famille de fêter Noël éthique
La plus grande question restée en suspend jusqu’à aujourd’hui est probablement " Comment convaincre ma compagne ou mon compagnon / mes enfants / mes parents / mes collègues / Yvonne la voisine… que mon mode de vie est plus sain, plus respectueux, meilleur pour tout le monde ?" .
Désolée, tu ne peux pas si ton interlocuteur·rice n’a pas envie de l’entendre. La meilleure tactique, c’est déjà de te concentrer sur toi et faire ce qui te tient à cœur, être droit·e dans tes bottes. Ensuite, tu peux donner un coup de main aux gens qui sont ouverts et curieux.
Pour ceux qui sont réfractaires, tu peux seulement espérer que progressivement ils verront les avantages ou le raisonnement derrière tes actes, et tu devrais t’en tenir là pour bien le vivre ! N’hésite pas à expliquer de manière calme, quand on te pose des questions, mais pas à te justifier : chacun a son point de vue, chacun pense avoir raison, on ne peut pas changer les pensées des autres contre leur gré (sauf si on est un·e psychopathe, mais ne sois pas un·e psychopathe).
Et si le ton monte, reste calme, et n’hésite pas à rappeler régulièrement que les fêtes sont un moment de réunion et qu’on est censé passer du bon temps. Et qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter du plastique ou des déchets pour ça. Donc tout le monde baisse d’un ton et maintenant on passe une bonne soirée okay ??!!
Les étapes pour que les fêtes se passent bien et soient en accord avec ton style de vie
Tu ne peux donc pas convaincre tout le monde de te suivre, et certainement pas d’un seul coup. Voici donc quelques stratégies à mettre en place pour que tes idéaux soient acceptés.
- En parler à l’avance. Si les personnes avec qui tu célèbres l’un ou l’autre événement ont toujours fait les choses d’une certaine manière, il vaut mieux ne pas leur annoncer ton changement en plein milieu du repas et les prendre à dépourvu. Par exemple, si tu as décidé d’arrêter les cadeaux, parles-en à l’avance pour que les autres sachent à quoi s’en tenir, pour que les adultes puissent expliquer aux enfants ton choix, etc. Ça leur donne aussi le temps de digérer, et s’ils sont cool, d’adapter leurs plans pour que tout le monde, toi y compris, se sente inclus.
- Ne pas participer si tu ne le sens pas. Certaines célébrations deviennent peut-être soudainement une aberration à tes yeux. Je pense qu’il vaut mieux décliner poliment, en expliquant ta décision (surtout s’il s’agit de quelqu’un d’important à tes yeux), que de venir en traînant les pieds, de faire des remarques pendant tout l’événement, de critiquer après coup…
- Expliquer sans te justifier. Face à des personnes que te sont chères, essaie de trouver les mots pour expliquer ta décision, pourquoi c’est important pour toi, sans te justifier. Tu ne cherches pas une approbation ou une validation, tu expliques juste tes raisons, non négociables.
- Inviter chez toi. Si tu te sens vraiment prêt·e à porter cette charge, prends en charge l’organisation et pose tes règles. Trouve une alternative qui va parfaitement remplacer le traditionnel échange de cadeaux, remets les moments et l’expérience au centre de l’événement, prouve qu’on peut faire les choses autrement pour inspirer tes proches ou ami·es.

5 types de cadeaux zéro déchet, minimalistes, éthiques…
Si le geste d’offrir est important pour toi, il existe des alternatives aux cadeaux traditionnels. Fais attention aux listes de " 100 cadeaux éthiques " et autres idées shopping dont tu es bombardé·e pendant les fêtes : il ne s’agit que d’une énième manière d’essayer de te faire acheter des choses en te donnant bonne conscience.
Attention, également : même si un cadeau est éthique, zéro déchet, durable… il faut surtout qu’il soit utile à la personne qui le reçoit ! Je pense qu’il vaut mieux acheter un objet qui n’est pas vraiment éthique mais qui sera très utilisé par la personne qui le reçoit, que d’offrir une broderie faite à la main ou un objet en bambou écologique qui resteront planqués dans une armoire.

1. DIY : un cadeau que tu as fais toi-même
Acheter un cadeau, c’est facile. Le faire soi-même par contre, ça demande plus d’investissement, c’est personnalisé, ça apporte une touche en plus, ça lui confère plus de valeur.
L’idée n’est pas d’acheter du matériel uniquement pour pouvoir faire ce cadeau, mais d’exploiter une activité que tu pratiques déjà (ou que tu avais envie de pratiquer), ou d’utiliser des éléments de récup’ pour faire de l’upcycling.
On évite d’acheter quelque chose de neuf (du moins, assez peu, puisqu’il faut généralement quelques fournitures), on évite de faire voyager des produits finis depuis l’autre bout du monde, on évite d’encourager la sur-consommation… et on offre quelque chose de vraiment personnalisé dans lequel on s’est investi·e.
2. Offrir un cadeau de seconde main
On ne devrait pas avoir honte d’offrir un objet de seconde main tout comme on ne devrait pas s’offusquer d’en recevoir un ! Outre le fait que les objets d’occasion sont loin d’être sales et délabrés, comme certain·es se l’imaginent, on trouve également sur ce marché un nombre impressionnant d’objets neufs ou juste déballés !
On a souvent tendance à oublier que les fêtes de fin d’année sont un gouffre financier, et que tout le monde ne peut pas se permettre de gaspiller son argent (et que certain·es le font à cause de la pression sociale, alors qu’ils ou elles n’en ont pas réellement les moyens).
En se dirigeant vers le marché de l’occasion, on peut se permettre d’offrir un objet qu’on ne pourrait peut-être pas payer neuf, ou pour lequel on se serait mis dans l’embarras financier juste pour faire bonne figure et " être à la hauteur ".
On diminue aussi les déchets créés et la demande, puisque le produit a déjà été acheté neuf, et on fait vivre le circuit de seconde main.
3. Les cadeaux locaux
Une autre option est de faire vivre ses producteurs locaux (artistes, artisans de produits de bouche, créateurs·rices…) en achetant des produits fabriqués près de chez soi. À l’approche des fêtes, regarde ce que proposent les boutiques indépendantes près de chez toi, ou rends-toi sur des marchés de créateurs·rices.
D’une part, le destinataire du cadeau ne risque pas de voir le même objet à tous les coins de rue, et ça fait toujours plaisir de recevoir quelque chose de différent, de spécial.
En même temps, tu supportes le travail d’un·e indépendant·e local·e plutôt que de donner de l’argent à une multinationale qui s’est débrouillée pour ne pas payer d’impôts ou voler le design de quelqu’un d’autre…
4. Offrir des moments
Le conseil #1 de Bea Johnson (Zéro Déchet), c’est d’offrir des moments plutôt que du matériel. Les moments peuvent être du temps passé avec la personne, du temps que la personne pourra passer à sa guise, ou même du temps qu’on lui libère !
Concrètement, on peut offrir une activité ou un séjour que vous allez passer ensemble (surtout si tu as du mal à trouver du temps dans ton quotidien, c’est un attention qui peut vraiment faire plaisir), tu peux offrir une activité pour la personne seule, ou une activité où elle pourra emmener une personne de son choix, mais tu peux aussi offrir de ton temps pour garder ses enfants ou faire des tâches pour la décharger (je rappelle cependant aux maris que faire les tâches ménagères " " "à la place " " " de sa femme n’est pas un cadeau, c’est juste la normalité) pour qu’elle puisse s’adonner à une activité pour laquelle elle ne trouve pas de temps.
N’oublie pas que le temps, c’est la seule chose qu’une carte Visa ne peut pas offrir 🙃, c’est donc peut-être la chose la plus précieuse du monde.
Les bons moments restent gravés dans la mémoire. Des études ont démontré que les souvenirs agréables influent beaucoup plus sur notre niveau de bonheur à long terme que les achats matériels, entre autres parce qu’on peut partager les moments en les racontant à ses proches, et que les moments sont limités.
Le fait de disposer de quelque chose pendant une période limitée augmente sa valeur à nos yeux, alors que posséder quelque chose sans limite de temps crée de la lassitude.
5. Offrir quelque chose sur une liste de souhaits
On a tendance à penser que le cadeau parfait est un cadeau qu’on a réussi à dégoter sans rien demander au ou à la destinataire, qu’il y a quelque chose de magique à sortir une idée de son chapeau alors que personne n’avait rien vu venir. Et même si c’est vrai, c’est quasiment impossible d’y parvenir à chaque occasion où on offre des cadeaux !
Alors, plutôt que de se rabattre sur un cadeau moyen, ou de risquer de se planter après avoir cherché la perle rare, normalisons les listes de souhaits ! On le fait déjà pour les mariages, naissances, et d’autres célébrations, pourquoi est-ce si difficile de l’envisager pour les anniversaires, Noël, etc. ?
N’hésite donc pas à demander aux personnes de faire une liste de ce dont elles ont besoin et de faire pareil de ton côté, de cette manière tu évites les cadeaux faits par dépit et qui seront sûrement inutiles et inutilisés.
Même si ça semble " perdre de son charme ", d’une part ça n’empêche pas quelqu’un qui a une idée précise et qui est sûr de son coup de faire un cadeau hors liste de temps en temps, et d’autre part on évite les déceptions et le gaspillage.
Le meilleur cadeau est un cadeau qui ne sera pas gâché. En se basant sur une liste de souhait, on sait exactement de quoi la personne a besoin, et si quelqu’un lui a déjà acheté.
Pourquoi arrêter d’offrir des cadeaux ?
Il n’y a aucun problème à offrir un cadeau si on y met de l’intention et qu’on le fait volontairement (et pas parce qu’on s’y sent obligé·e). Cependant, ne pas offrir de cadeaux, surtout entre adultes, est une voie tout à fait envisageable. C’est même une démarche pleine d’avantages !
Faire des cadeaux, ça peut s’avérer stressant. Il faut courir les magasins, faire son choix devant des rayonnages immenses, espérer avoir bien sélectionné… jusqu’au moment du déballage où on ne sait pas si la personne qui reçoit est vraiment contente, si elle est honnête.
En plus, en tant qu’adultes, on s’achète généralement ce dont on a besoin, quand on en a besoin. Alors, pourquoi se forcer à trouver une idée de cadeau si la personne n’a besoin de rien ?

Tu peux dès lors soulever la question auprès des adultes de la famille : et si on décidait de n’offrir des cadeaux qu’aux enfants ?
Là on est au cœur même de la philosophie minimaliste : être à l’écoute de ses besoins réels et n’acheter que ce qui est nécessaire.
Pour les enfants, c’est différent. Ils ne possèdent par leur propre argent, et ils sont plus influencés par les traditions (via les copains et copines, l’école, les médias…). Cependant, c’est quand même l’occasion de revoir ses habitudes, et peut-être de faire moins de cadeaux pour ne pas normaliser la sur-consommation, mais aussi les encourager à réfléchir à ce dont ils ont vraiment envie et à faire des choix. De cette manière, on les aide à devenir des adultes qui seront capables de raisonner à propos de leur consommation.
Plus de ressources sur les cadeaux et la minimalisme / zéro déchet
Minimalisme : les cadeaux (Soya & Chocolat)
Alexe partage l’e-mail qu’elle a envoyé à ses proches à l’approche des fêtes, pour expliquer clairement qu’elle n’avait besoin de rien, mais donner des idées concrètes s’ils voulaient vraiment lui offrir quelque chose.
Cadeaux, enfants et minimalisme (Elisabeth Simard)
Elisabeth déplore que la première chose qui nous vienne en tête, quand on pense aux fêtes, ce soit la pression de trouver des cadeaux et la course shopping qui s’ensuit. Elle aborde les discussions qu’elle a eue avec sa famille, à l’approche de la naissance de son premier enfant, pour parler des valeurs qui sont importantes pour elles. Elle rappelle que " Moins il y a de cadeaux, plus c’est spécial ".
Ils ont refusé des cadeaux à Noël par conviction écologique, minimaliste, et éthique (18h39)
L’article présente quelques témoignages de personnes qui ont refusé des cadeaux car ils n’étaient pas en accord avec leurs valeurs.
Emballer ses cadeaux dans du tissu zéro déchet (ici)
Un article qui parle de furoshiki, et d’autres méthodes pour emballer ses cadeaux matériels de manière zéro déchet, en privilégiant du réutilisable.
Et toi, quel est le geste minimaliste ou zéro déchet dont tu es la plus fière ou le plus fier en matière de cadeaux ?

Concernant les emballages cadeaux, j'ai décidé de confectionner cette année des pochettes à base de tissus de récupération. La pochette peut donc soit être gardée par celui qui reçoit ou donne le cadeau et détournée de son usage de base, soit être réutilisée au fil des années commme emballage. Dans tous les cas, ça reste un bel objet, zéro déchet et fait mains. 🙂 Je me suis déjà mise à faire des cadeaux de deuxième main, surtout pour les livres que l'on peut trouver en très très bon état et très peu chers. 🙂
Super =)
Oui c'est vrai pour les livres, la plupart des gens ne les lisent qu'une fois donc ils sont en très bon état !
Je vous remercie. Bonne chance.