Dans le dernier article, on passait notre dernière journée et nuit à Kyoto. Ce matin, on s’est levé tôt pour aller prendre le petit déjeuner à l’hôtel, mais il y a déjà une grande file à l’ouverture. On décide donc de prendre un petit dej’ à un konbini avant de partir pour la suite de notre aventure au Japon. (Ca nous est arrivé plus d’une fois de ne pas profiter de notre petit déjeuner à l’hôtel au profit d’un konbini, soit par manque de temps, soit pour varier.)

Deux châteaux, des rizières, une brasserie de miso et une randonnée au Japon

On est parti avec nos sacs à dos pour 3 jours afin de cheminer sur une partie du Nakasendo trail, mais avant ça on commence par aller visiter Himeji.

J’ai inséré ces cartes pour donner une idée de tout le trajet qu’on va parcourir dans cet article, mais vu que Google Maps ne permet pas de faire du trajet mixte, ni plusieurs étapes avec les transports en commun, le tracé et le temps indiqués ne sont pas tout à fait exacts.

Himeji

On prend le shinkansen de Kyoto vers Himeji à 8h01 pour un trajet de 45 minutes. Dès qu’on sort de la gare, on aperçoit le château à l’horizon. A part deux bus de tours organisés européens, il n’y a quasiment pas de visiteurs·euses. L’intérieur du château n’a rien à voir avec l’intérieur d’un château occidental, on y voit surtout des volées de marches, c’est très sobre. C’est surtout l’extérieur des châteaux japonais qui me marquera durant le voyage (même si Himeji ne fut pas mon favori). On visite ensuite Koko-en, le parc (jardin aménagé) adjacent qui offre quelques vues sur le château.

Himeji
Koko-en

Nakasendo trail de Magome à Tsumago

On finit notre visite un peu avant midi, on achète nos premiers eki-ben (bentos vendus uniquement dans les gares, sympa à certains endroits car on trouve des spécialités locales, des boîtes souvenir ou encore les fameux plats auto-chauffants, mais personnellement je les trouve onéreux par rapport aux très bon repas à emporter qu’on trouve dans les konbini).

On prend le shinkansen pour Nagoya (une des gares qu’on visite beaucoup lorsqu’on se déplace dans le centre du Japon, elle se trouve à un carrefour entre pas mal de destinations desservies par le rail local) pour 1h15. On prend ensuite un train JR express jusqu’à Nakatsugawa (45 minutes). On finit avec un bus dans des routes très sinueuses de montagne jusqu’au village de Magome, où on passera la nuit avant d’entamer la randonnée demain. (Tu peux lire cet article pour tout savoir sur les bus au Japon et bien d’autres choses.)

On découvre un nouveau paysage, celui des rizières sur fond de montagnes verdoyantes, un calme incroyable et une beauté qui laisse muet·te. Dépaysement garanti !

Nuit à Magome en guest house

On dort dans une guest house, et c’est le seul logement que je vais conseiller et nommer dans cette série d’article, non pas parce que les autres étaient mauvais (le standing des hôtels est vraiment élevé au Japon) mais parce que celui-ci était exceptionnel.

🔖Guest House Motomiya, Magome (Nakatsugawa)

On loge chez Keiko-san en même temps qu’un couple de Gallois, qu’on croisera à 3 reprises le lendemain sur le chemin du trail, et qu’une Américaine qui a vécu 12 ans au Japon et jouera l’interprète pendant notre soirée.

La salle à manger est commune et le repas compris dans la nuitée, on mange tous ensemble. Au début, on mange tous dans un silence gêné, jusqu’au moment où quelqu’un brise la glace et où on fait connaissance, notre conversation ponctuée par les visites de Keiko dans la salle à manger qui vient expliquer ce qu’elle nous a préparé et voir si ça nous plaît.

On mange un kaiseki, une forme de repas typique au Japon où on sert une variété de mets en petite quantité, préparés de toutes les manières possibles (cru, grillé, vapeur, frit…). Il y a un poisson de rivière local grillé entier, du sashimi, du riz aux châtaignes des montagnes avoisinantes, des tempuras de légumes du jardin et sauvages, du tofu… C’est très fin, incroyablement bon.

Keiko explique qu’elle a été cueillir les légumes dans son jardin et chercher des plantes comestibles dans la forêt le matin même pour nous offrir ce repas. Elle a été chercher un pain sans gluten artisanal chez une amie pour une des invitées qui ne peut pas manger de gluten et a préparé un kaiseki vegan pour d’autres qui ne mangent pas de produits animaux.

A la fin du repas, autour d’un mochi glacé avec des fraises fraîches et d’un thé, Keiko nous rejoint pour discuter avec nous (avec l’aide de notre interprète d’un soir). Elle nous demande si elle peut nous prendre en photo, elle a un tableau en liège avec des polaroids de tous·tes les visiteur·ses qu’elle a reçu·es avec leur pays de provenance et leur nom.

A 20 heures, on se retranche dans nos chambres après un moment convivial où on s’est senti chanceux. Le seul bruit qu’on entend est le chant des criquets et des grenouilles dehors. On dort sur des futons. Une de nos meilleures nuits du séjour !

Début du Nakasendo trail

Au matin, on a droit à un nouveau kaiseki tous ensemble, salade fraîche du jardin, oeuf au plat, toasts, salade de fruits et yaourt. Le café est torréfié par le fils de Keiko qui gère un coffee shop dans le village (malheureusement, le café au Japon nous a semblé assez fade par rapport à ce qu’on a l’habitude de boire chez nous -pourtant je bois majoritairement de l’americano-, mais celui-ci était délicieux).

On démarre à 8h à pied pour la randonnée avec nos gros sacs sur le dos, accompagnés par les salutations de Keiko qui nous regarde partir sur le pas de sa porte. On passe par le centre de Magome, un petit village pittoresque mais qui ne compte que deux petites rues. Charme à la japonaise : le village est par endroits décoré à la sauce Pokémon Go suite à un partenariat entre la ville et le jeu mobile.

Pokéstop discrètement (ou pas ?) intégré au village

On a lu partout qu’il fallait faire attention aux ours sur le Nakasendo trail, on espérait trouver des cloches à ours (même si leur efficacité est discutée) au début du trail ou dans le village, mais ce n’était pas le cas. Cependant, de grosses cloches sont dispersées le long du chemin de la randonnée pour les éloigner des marcheurs·euses.

Jusqu’à Tsumago, la randonnée sera une succession de forêt et de bitume. Il fait malheureusement très chaud ce jour là, et la marche sur le tarmac avec pente ascendante est assez pénible. Je m’attendais à quelque chose de très différent en lisant des articles sur cette randonnée, je croyais marcher tout le long dans des villages comme Magome et Tsumago, mais ce n’est pas le cas. On passera par d’autres petits villages mais ils sont tellement petits que ça me semble assez court par rapport au temps passé à marcher sur du bitume en plein soleil (je supporte mal la chaleur, ça n’a pas aidé).

Sur le chemin, on passe devant une tea house où les marcheurs peuvent rentrer et boire un thé gratuitement. A l’entrée, il y a des plaques en bois où les passants peuvent indiquer d’où ils viennent, il est déjà bien rempli aujourd’hui.

On arrive à Tsumago un peu après 11h, on déambule dans les rues où pas mal d’enseignes sont fermées, jusqu’à trouver un restaurant de soba. Après notre repas, on avait prévu de marcher environ 3,5 km pour rejoindre la gare pour notre prochaine destination, mais on a peur de rater notre train et on décide de prendre un taxi par sécurité (surtout que la prochaine étape, le jour même, c’est de nouveau une randonnée…). Cependant, arrivés à la gare on se rend compte qu’on s’est trompé quelque part dans les horaires et on attend donc environ 1h30 aux alentours de la gare 😅. (Mais on trouve enfin notre clochette à ours pour mettre sur un de nos sacs à la boutique en face de la gare.)

Torii Pass

On prend le train pour Yabuhara (1h15) pour faire le Torii pass (toujours sur le Nakasendo trail) qui nous mènera jusqu’à Narai. On se prend une bonne élévation sur cette randonnée qui nous mène dans les bois jusqu’au point culminant à plus de 1 200 mètres d’altitude. On redescend vers Narai-juku, un très joli village, presque une ville fantôme (comme les autres villages qu’on a traversés aujourd’hui d’ailleurs) qui longe l’eau.

Torii pass
Torii pass
Narai-juku

On aurait aussi pu rester plus longtemps dans la région dans ces jolis villages, mais on avait peur que les transports soient compliqués dans les zones moins “tourisme de masse” (encore une fois, même au fond de la campagne, on peut compter sur les transports en commun). J’imagine qu’à notre prochain séjour au Japon, on se lancera sur le Nakasendo trail de bout-en-bout maintenant qu’on sait à quel point c’est sûr et facile.

Quand on a réservé notre voyage, on ne se rendait pas encore compte à quel point les transports japonais étaient fiables, on a donc réservé une nuit dans une ville sur la route de notre prochaine destination, mais on aurait pu continuer.

Ce soir-là, on prend donc notre train à 18h26 après avoir marché une 20aine de kilomètres sur la journée, direction Shiojori. On s’est retrouvé dans le centre ville, dans un quartier pas très agréable à fréquenter (c’est la seule fois où on ne s’est pas senti pas très à l’aise dans une ville, même si au final il ne s’est absolument rien passé, à part le fait de croiser plusieurs fois des hommes ivres qui avaient du mal à avancer droit et passer devant pas mal de clubs d’escorts) juste le temps de manger un truc et de dormir.

Morale de l’histoire : même si tu prévois d’arriver tard quelque part, si des transports en commun sont prévus à cette heure-là, tu peux y aller les yeux fermés, pas la peine de faire des escales en cours de route “par sécurité”.

Matsumoto

On prend le train à 7h40 pour un peu moins d’1 heure de trajet. Une journée qui s’annonce de nouveau sous un soleil de plomb, accompagné d’une chaleur écrasante. Pour rappel, on a toujours nos sacs de randonnée sur le dos 🥵 (heureusement que le Japon est plein de consignes pour déposer ses sacs dans les gares et à l’entrée des points d’intérêt 🙏🙏🙏).

Le château de Matsumoto est un peu plus petit que Himeji, par contre j’ai un véritable coup de cœur que je n’ai pas eu les fois précédentes. Matsumoto, entouré d’eau, est vraiment magnifique (c’est devenu le fond d’écran de mon PC), et encore, je ne l’ai pas vu entouré des cerisiers en fleurs ! Regardez ces montagnes (les Alpes japonaises) en arrière plan, j’adore ce genre de paysage 😻.

Il n’y a de nouveau pas grand monde à part un car de touristes, la visite de l’intérieur ne me passionne pas, ça ressemble très fort à ce qu’on a vu à Himeji mais avec des escaliers encore plus raides. Par contre on flâne dans le jardin et aux alentours du châteaux pour l’admirer sous toutes les coutures.

Brasserie de miso

On termine notre visite dans le coin par un passage à la brasserie de miso Ishii (un peu moins de 20 minutes à pied de Matsumoto).

🔖Ishii Miso

Et oui, comme beaucoup de produits japonais, le miso (condiment sous forme de pâte très utilisé dans la cuisine japonaise) est fermenté, et donc fabriqué dans une brasserie. J’avais repéré Ishii sur Internet car ils proposent des visites de la brasserie, dans un très bon anglais, et vendent leurs produits locaux sur place.

Il suffit de se présenter et de demander à visiter les installations pour recevoir des explications pendant un petit tour de 15 minutes environ (pas de réservations nécessaires et c’est gratuit). Mon compagnon et moi étant fans de produits distillés et brassés, et de cuisine asiatique, on a adoré.

Petite colle : sais-tu en quoi sont faits les “cerclages” des tonneaux et pourquoi il y en a un qui est vert ?

Avant de partir, on a pris une soft cream au miso, sur la liste des meilleurs choses qu’on a mangées au Japon !

Voilà, ça fait déjà pas mal d’informations en un article non ? On se retrouve bientôt pour la suite de l’aventure direction Nagano, on entame la montée qui se terminera à Hokkaido avec quelques arrêts sur la route. Tu nous suis ?

Spread the love