
S’il y a bien quelque chose que j’ai appris de mes différents désencombrements, c’est qu’il y a une catégorie d’objets dont on finit toujours par se débarrasser, et dont on ne s’est certainement jamais servi : les “au-cas-où”. Parmi ces objets, il y a entre autres ceux qu’on a acheté parce qu’on a pensé, sur le moment, qu’on pourrait peut-être en avoir besoin un jour. Il s’agit des produits en promo, des nouveautés en tête de rayon ou sur Internet… ainsi que les produits qu’on stocke à l’avance suite à une bonne affaire en gros.
En résumé, ces choses que tu achètes parce que :
1) C’est en super promo
2) Ça ne fait pas de tort de stocker un peu, on ne sait jamais ce qui peut arriver
3) Tu viens d’en découvrir l’existence et ça a créé un besoin instantané en toi : ça va changer ta vie !
4) Tu en as eu besoin une fois dans le passé, et on ne sait jamais le cas pourrait se représenter
5) Tu pourrais en avoir besoin un jour
Tu te reconnais dans ces phrases ? Moi, avant, c’était comme ça que je réfléchissais. J’étais persuadée d’être la reine des bons plans, de faire de super économies en stockant des produits en promotion, et de pouvoir parer à toutes les éventualités grâce aux gadgets que j’accumulais. Après des années, je me suis rendu compte que ces super opportunités sont en fait des objets qui n’ont jamais servi pour la plupart. Du coup, même si à l’époque c’était en promo, même si c’était “pas cher”, des objets inutilisés, c’est de l’argent gaspillé.
Pourquoi on ne les utilise pas alors?
Parce qu’on n’utilise que ce dont on a besoin
Les besoins qui sont créés par la publicités, les vidéo des youtubeuses, les super promotions… ne sont pas des besoins qu’on ressent réellement, mais seulement une envie. C’est comme quand on se balade dans les magasins de vêtements ou de babioles juste pour voir ce qu’on pourrait bien acheter… juste par envie d’acheter.
Ces achats semblent satisfaisants sur le coup, mais après, on les oublie, ou l’euphorie est remplacée par un objet plus récemment acheté. On n’y pense plus, tout simplement parce que le besoin de les utiliser n’existe pas ! Donc, s’ils ne sont pas juste sous nos yeux, on les oublie.
Parce qu’on change
On achète des choses parce qu’on pourrait en avoir besoin, pour plus tard, pour faire du stock à un super prix…
Cependant, au fil du temps, nos goûts, notre vie, nos centres d’intérêt et nos besoins changent. Qu’il s’agisse de nourriture, de maquillage, de vêtements, tout ce qui nous plaît ou nous est utile aujourd’hui est susceptible de ne plus du tout nous intéresser du jour au lendemain, même si ça fait 10 ans qu’on consomme la même chose. C’est pourquoi il est important d’acheter ce dont on a besoin maintenant, dans un délai court à moyen, dans un but précis.
Parce que les objets s’altèrent
Certains objets sont périssables, d’autres s’abîment d’eux mêmes, d’autre prennent la poussière… Autant de choses qui font que ces objets pourraient ne plus être utilisables dans quelques temps. Un meuble qui s’effondre, une inondation ou un incendie, un cambriolage, une mauvaise manipulation, un déménagement… et ces possessions peuvent disparaître ou être endommagées.
Il ne faut évidemment pas vivre dans la crainte constante qu’un pépin peut nous arriver, mais c’est utile de garder en tête que les objets peuvent s’abîmer ou disparaître. Dans ce cas, si on a dépensé de l’argent pour quelque chose qu’on n’a pas utilisé, c’est vraiment du gaspillage, car on ne pourra même pas donner une seconde vie à l’objet.
Parce qu’on consomme trop
On possède tellement de choses qu’on est incapable de tout utiliser, parfois on y touche un peu mais on finit toujours par le mettre de côté. Parce qu’on a trop de tout. A force d’avoir trop de choses, on oublie nos objets, ils sont cachés derrière les dernières acquisitions qui sont rentrées chez nous, on se lasse vite. D’ailleurs, si on n’y pense pas sans les voir, c’est simplement qu’on n’en a pas besoin !
Parce qu’au cas où n’est pas un projet
Acheter quelque chose, parce que le prix est intéressant, ou que c’est difficile à trouver, et qu’on a peur de ne plus en retrouver plus tard, est la pire idée. On stocke des choses “au cas où” : au cas où un jour je deviendrais basketteur, au cas où un jour je ferais une taille XS, au cas où un jour j’aurais des amis qui aiment le Monopoly, pour le jour où j’aurai le temps de me remettre au dessin… on peut imaginer tout et n’importe quoi comme excuse. En investissant uniquement dans les projets concrets en cours de réalisation plutôt que d’acheter plein de choses pas chères au cas où, on fait une meilleure affaire !
Je passe au confessionnal
Voici des exemples concrets qui me concernent et m’ont permis de prendre conscience de tout cela lorsque j’ai désencombré ma vie :
- J’ai acheté d’avance des bocaux de légumineuses pour devenir végétarienne et manger sain, mais je ne les digère pas, j’ai dû me faire violence pour les manger et supporter les conséquences.
- J’ai acheté des palettes de maquillage et tout l’attirail parce que je suis passée par une période accro au maquillage et aux youtubeuses beauté, puis j’ai décidé de passer au bio et quasiment tout ce que je possédais ne me convenait plus.
- Puis j’ai refait la même chose avec le maquillage bio, parce que on n’en trouvait pas facilement quand j’ai fait la transition, donc je me sentais obligée d’acheter tout ce que je découvrais. Aujourd’hui il existe plein de marques, et moi j’ai plein de produits que je vais mettre des décennies à utiliser, et je ne me maquillage quasiment plus.
- J’ai acheté une coiffeuse super chère pour me faire un coin maquillage de youtubeuse quand j’aurais ma maison… et je ne me maquille plus que 3-4 fois par an.
- J’ai acheté plein de henné pour rentabiliser les frais de port, mais je ne me colore plus les cheveux.
- J’ai acheté plein d’ingrédients pour faire mes cosmétiques, puis je suis passée à une routine beauté minimaliste et les produits complexes ne m’intéressent plus.
- J’avais du stock d’avance de tampons en tous genres, et je suis passée à la coupe menstruelle.
- J’ai déjà acheté des vêtements plus petits parce qu’ils étaient en promo et que j’allais bien finir par perdre du poids (on l’a toutes fait !).
- J’ai acheté des gants de boxe à une brocante parce que j’avais envie de m’y mettre (je n’en ai jamais fait).
- J’ai acheté un carnet de dessin, des crayons, tout le matériel… pour m’y remettre quand j’aurai le temps. J’ai dessiné deux fois maxi depuis.
- Une année, j’avais demandé pour Noël un tablette graphique pour faire des dessins informatisés. Je l’ai utilisée deux fois, parce qu’il fallait que je prenne des cours ou que je cherche des tutoriels. En fait, j’avais envie de pouvoir dessiner, comme j’ai envie de plein d’autres choses, mais je ne me donne jamais le temps de le faire : cela veut dire que j’ai d’autres priorités dans ma vie.
- J’ai acheté un appareil photo hybride parce que j’étais persuadée qu’il fallait un compact dans sa panoplie d’apprenti-photographe, idem avec une caméra handycam. Tous deux n’ont servi que quelques fois puisqu’ils font double emploi avec mon appareil photo principal.
- J’ai collectionné les vernis parce que c’était la mode à un moment (et parce que j’étais une acheteuse-collectionneuse), jusqu’au jour où je me suis avoué que je détestais mettre du vernis et que je n’avais pas à m’infliger ça. Dès lors, un flacon de vernis me suffit pour une vie. Je vous laisse deviner ce qu’il en est de mon stock de dissolvants…
- Je vous passe la liste des achats pas chers sur Groupon, Showroomprivé… parce que “waaah c’est cool ça, ça pourrait me servir à l’occasion !”.
- J’ai dû jeter plein de trucs quand j’ai eu des problèmes d’humidité dans mon ancienne maison et que certaines choses (boîtes de maquillage, chaussures, vêtements, papiers…) moisissaient. Ça n’arrive pas qu’aux autres.
- J’ai dû jeter des médicaments car on m’a découvert un souci au cœur et que certains composants étaient vivement déconseillés en cas de problèmes de cœur. Idem pour les médicaments qui périment, qu’on achète en double… Et si j’en avais autant, c’est parce que quand j’allais en virée shopping à Londres, j’achetais plein de médocs pour les stocker parce qu’ils étaient moins chers et plus fortement dosés que ce qu’on peut trouver chez nous 👍.
- Idem pour mon stock de café.
- J’ai acheté des cosmétiques en plusieurs exemplaires parce que j’aimais trop bien, sauf qu’entre temps ils avaient changé de formule et que du coup j’aimais plus du tout. On peut aussi faire une réaction à un produit après un moment !
- J’ai acheté plein de présentoirs à bijoux, et j’ai fini par me rendre compte que j’avais beaucoup de trop de bijoux pour le peu de fois où j’en porte, du coup je me suis débarrassée de la plupart d’eux, du coup j’ai plus besoin de présentoirs à bijoux…
Et ça c’est juste ce dont je me souviens… Si tu as envie tu peux te prêter à l’exercice et te confesser en commentaires 😃
Tu n’arrives pas à désencombrer facilement ? Découvre le guide pratique pièce par pièce, objet par objet, pour faire le tri efficacement grâce à des questions concrètes.
Une fois qu'on prend conscience qu'on gâche son espace de vie (et son argent) ça fait sens. J'arrive seulement maintenant sur internet à ne pas remplir le panier jusqu'à avoir les frais de port offerts! Il reste une GROSSE difficulté pour moi, c'est maman qui vient toujours avec un cadeau surprise, même des fois des trucs encombrants. Que je refuse presque toujours parce que ça ne convient pas…On arrive très vite à déterminer si un objet sera utilisé quand on s'intéresse au minimalisme . Et elle continue, c'est un truc de fou. Pourtant je verbalise clairement