
Dernière mise à jour le 25 avril 2025
Les occasions de faire de bonnes affaires en achetant à l’avance ne manquent pas. D’ailleurs, les soldes et promotions reposent sur ce concept. L’urgence provoquée par une baisse de prix temporaire nous incite à acheter alors qu’on n’a pas (encore) besoin de quelque chose. L’impression d’économiser de l’argent en achetant en gros nous pousse à des achats imprévus.
D’autres facteurs peuvent nous inciter à acheter « au cas où », comme la peur de manquer, la peur de ne plus retrouver quelque chose dans le futur ou de manquer une occasion qui ne se présentera plus.
Cependant, ces achats s’avèrent souvent être une perte d’argent plus qu’une économie. Au cours de mes désencombrements successifs, j’ai remarqué que je me débarrassais souvent d’articles que j’avais achetés « au cas où ». C’est-à-dire, des articles dont je n’avais aucun besoin jusqu’au moment où je les ai découverts.
Dans cet article, j’explique pourquoi ces achats à l’avance sont potentiellement problématiques, je partage quelques anecdotes personnelles qui servent d’exemples concrets, et je donne des conseils pour ne plus se laisser avoir !
- Ce dont on va parler : ces choses que tu achètes parce que…
- Pourquoi on ne les utilise pas, ces objets et produits achetés à l’avance ?
- Quelques exemples d’achats à l’avance que j’ai regrettés
- Comment distinguer un besoin réel d’une envie superficielle et temporaire
- En quoi acheter à l’avance peut-il causer du tort ?
- Comment ne pas craquer quand on fait les courses alimentaires et du ménage (hygiène, entretien…) ?
Ce dont on va parler : ces choses que tu achètes parce que…
- C’est en super promo
- Ça ne fait pas de tort de stocker un peu, on ne sait jamais ce qui peut arriver
- Tu viens d’en découvrir l’existence et ça a créé un besoin instantané en toi : ça va changer ta vie !
- Tu en as eu besoin une fois dans le passé, et on ne sait jamais le cas pourrait se représenter
- Tu pourrais en avoir besoin un jour
- Tu as peur de ne plus les trouver dans le futur
Tu te reconnais dans ces phrases ? Moi, avant, c’était comme ça que je réfléchissais. J’étais persuadée d’être la reine des bons plans, de faire de super économies en stockant des produits en promotion, et de pouvoir parer à toutes les éventualités grâce aux gadgets que j’accumulais.
Après des années, je me suis rendu compte que ces super opportunités sont en fait des objets qui n’ont jamais servi pour la plupart. Du coup, même si à l’époque c’était en promo, même si c’était « pas cher », des objets inutilisés, c’est de l’argent gaspillé.
Et je ne parle pas seulement d’objets qu’on peut franchement estampiller de gadgets, ni uniquement des promotions de gros sur la nourriture. Je parle aussi de ces achats qu’on fait avant un déménagement, par peur de devoir rester quelques semaines sans meubles, de ces vêtements d’été qu’on achète au cœur de l’hiver parce que leur prix est réduit, de ces objets de décoration qu’on achète sans savoir où on va pouvoir les mettre…
Pourquoi on ne les utilise pas, ces objets et produits achetés à l’avance ?
Parce qu’on n’utilise que ce dont on a besoin
Les besoins superficiels, créés par la publicités, les influenceur·euses, les super promotions au magasin, des articles de presse, les opportunités… ne sont pas des besoins qu’on ressent réellement, mais seulement une envie temporaire. C’est comme quand on se balade dans les magasins de vêtements ou de décoration sans but précis, et qu’on tombe sur de jolies choses.
Le problème, en achetant tout de suite, c’est qu’on n’a pas le temps de se rendre compte que cette envie existe juste sur le moment. L’autre problème, c’est qu’en achetant quelque chose qui n’est pas sur notre « liste » (physique ou virtuelle), on n’achète pas selon nos besoins.
Ces achats semblent satisfaisants sur le coup, mais après, on les oublie, ou l’euphorie est remplacée par un objet plus récemment acheté. On n’y pense plus, tout simplement parce que le besoin de les utiliser n’existe pas !
Parce qu’on change
On achète des choses parce qu’on pourrait en avoir besoin, pour plus tard, pour faire du stock à un super prix…
Cependant, au fil du temps, nos goûts, notre vie, nos centres d’intérêt et nos besoins changent. Qu’il s’agisse de nourriture, de maquillage, de vêtements, tout ce qui nous plaît ou nous est utile aujourd’hui est susceptible de ne plus du tout nous intéresser du jour au lendemain, même si ça fait 10 ans qu’on consomme la même chose. C’est pourquoi il est important d’acheter ce dont on a besoin maintenant, dans un délai court à moyen, dans un but précis.
Parce que les objets s’altèrent
Certains objets sont périssables, d’autres s’abîment d’eux mêmes, d’autre prennent la poussière… Autant de choses qui font que ces objets pourraient ne plus être utilisables dans quelques temps. Un meuble qui s’effondre, une inondation ou un incendie, un cambriolage, une mauvaise manipulation, un déménagement… et ces possessions peuvent disparaître ou être endommagées.
Il ne faut évidemment pas vivre dans la crainte constante qu’un pépin peut nous arriver, mais c’est utile de garder en tête que les objets peuvent s’abîmer ou disparaître. Dans ce cas, si on a dépensé de l’argent pour quelque chose qu’on n’a pas utilisé, c’est vraiment du gaspillage, car on ne pourra même pas donner une seconde vie à l’objet.
Parce qu’on consomme trop
On possède tellement de choses qu’on est incapable de tout utiliser, parfois on y touche un peu mais on finit toujours par le mettre de côté. Parce qu’on a trop de tout. A force d’avoir trop de choses, on oublie nos objets, ils sont cachés derrière les dernières acquisitions qui sont rentrées chez nous, on se lasse vite. D’ailleurs, si on n’y pense pas sans les voir, c’est simplement qu’on n’en a pas besoin !
Parce qu’au cas où n’est pas un projet
Acheter quelque chose, parce que le prix est intéressant, ou que c’est difficile à trouver, et qu’on a peur de ne plus en retrouver plus tard, est la pire idée. On stocke des choses « au cas où » : au cas où un jour je deviendrais basketteur, au cas où un jour je ferais une taille XS, au cas où un jour j’aurais des amis qui aiment le Monopoly, pour le jour où j’aurai le temps de me remettre au dessin… on peut imaginer tout et n’importe quoi comme excuse.
En investissant uniquement dans les projets concrets en cours de réalisation plutôt que d’acheter plein de choses pas chères au cas où, on fait une meilleure affaire !
Quelques exemples d’achats à l’avance que j’ai regrettés
Voici quelques exemples concrets qui me concernent et m’ont permis de prendre conscience de tout cela lorsque j’ai désencombré ma vie. Il peut autant s’agir de produits consommables (maquillages, hygiène…), alimentaires, de santé, mais aussi d’objets divers et variés.
Nourriture
J’ai acheté d’avance des bocaux de légumineuses lorsque j’ai décidé de devenir végétarienne et de manger sainement, mais je ne les digère pas, j’ai dû me faire violence pour les manger et supporter les conséquences (des gaz fulgurants, au cas où tu ne voyais pas où je voulais en venir).
Pourquoi j’avais acheté tout ces bocaux d’avance ? Parce que les bocaux, ça se garde, mais probablement en premier lieu parce que j’avais eu droit à une promotion et/ou parce que je déteste faire les courses, et remplir mon garde-manger me rassurait (je pouvais survivre sans mettre les pieds dans un supermarché !).
Cosmétiques
J’ai été Youtubeuse beauté un peu influente dans mon passé. J’ai acheté des palettes de maquillage et tout l’attirail pour être à la hauteur de ce que je voulais montrait, mais aussi parce que je suivais des tendances promues par d’autres influenceuses que je suivais. Puis, un jour, j’ai eu une prise de conscience, j’ai commencé à lire les étiquettes des produits cosmétiques, je me suis renseignée sur les substances nocives, et j’ai décidé de passer au bio. Dès le moment où j’ai su que ces produits sont plein de saloperies, je n’ai plus eu envie de m’en tartiner le visage.
Le pire, c’est qu’après avoir péniblement vidé mes stocks de cosmétiques classiques, que je me suis forcée à utiliser, que j’ai échangé, que j’ai fini par jeter… j’ai recommencé aussi net à refaire du stock de cosmétiques et maquillage bio et écologique ! J’avais peur parce que, à l’époque, le maquillage était rare et j’avais besoin d’en amasser pour ne pas en manquer ! Évidemment, à l’époque, je n’étais absolument pas consciente que c’était une peur qui dirigeait mes comportements, ça me semblait tout à fait raisonnable de faire du stock !
Sur la même lancée, pour colorer mes cheveux, je suis passée au henné. J’en ai acheté plein pour rentabiliser les frais de port. Sauf qu’avec le temps, je me suis lassée de colorer mes cheveux tout court (pas uniquement avec des produits qui puent le chimique), et je me suis rendu compte que je peux vivre avec mes cheveux naturels.
Vêtements
J’ai déjà acheté des vêtements trop petits parce qu’ils étaient en promo et que je n’aurais plus d’occasion de les retrouver dans le futur, vu que c’était une fin de collection. Et puis, j’allais bien finir par perdre du poids, non ? (Spoiler : non.)
Hobbies et centres d’intérêt
J’ai acheté des gants de boxe à une brocante parce que j’avais envie de m’y mettre. Je n’avais rien de concret, je n’avais pas encore réfléchi aux risques (est-ce que je voulais les prendre), à l’existence de clubs dans ma région, etc. En plus, je suis sûre qu’on reçoit de l’équipement en prêt quand on débute ce genre de sport, au moins pour les premières sessions (mais je n’y ai absolument pas réfléchi au moment d’acheter…)
Une année, j’avais demandé pour Noël un tablette graphique pour faire des illustrations numériques. Je me projetais future star de comics en ligne. Je l’ai utilisée deux fois, parce qu’il fallait que je prenne des cours ou que je cherche des tutoriels, je ne comprenais rien et ça me frustrait. En fait, j’avais envie de pouvoir dessiner, comme j’ai envie de plein d’autres choses, mais je ne me donne jamais le temps de le faire : cela veut dire que j’ai d’autres priorités dans ma vie. En bref, j’aurais dû me renseigner sur ce que la discipline impliquait avant d’acheter le matériel pour m’y mettre.
Tout ce qui craint l’humidité (y compris les vêtements en matières naturelles comme le cuir…)
J’ai dû jeter plein de trucs quand j’ai eu des problèmes d’humidité dans mon ancienne maison et que certaines choses (boîtes de maquillage, chaussures, vêtements, papiers…) moisissaient. Ça n’arrive pas qu’aux autres. La morale ici, c’est que les objets qu’on ne manipule pas souvent peuvent finir par s’abîmer et qu’on s’en rend parfois compte trop tard !
Médicaments
J’ai dû jeter des médicaments car on m’a découvert un dysfonctionnement du cœur avant mes 30 ans et que certains composants de médicaments courants sont vivement déconseillés en cas de problèmes de cœur. Et si j’en avais autant, c’est parce que quand j’allais en virée shopping à Londres, j’achetais plein de médocs pour les stocker parce qu’ils étaient moins chers et plus fortement dosés que ce qu’on peut trouver chez nous (= rareté, peur de ne pas en trouver quand j’en aurais besoin).
D’ailleurs, suite à ce souci, j’ai aussi arrêté de boire du café pendant des années, alors que j’en avais stockés plusieurs paquets suite à des promotions de gros.
Meubles
J’ai acheté des meubles avant de déménager, car j’avais peur de ne pas trouver ce dont j’avais besoin dans ma nouvelles région. Résultat, on se retrouve avec des meubles qui ne s’intègrent pas bien dans notre nouveau chez nous (ce n’est pas parce que les dimensions passent que le meuble s’avère pratique…) et des meubles dont on se rend compte qu’on n’a pas besoin.
Produits numériques et livres
Et oui, même les produits encombrants achetés en promo plombent notre budget ! Je ne compte plus le nombre de jeux vidéo dématérialisés que j’ai achetés, et auxquels je n’ai toujours pas joué après plusieurs années. Normal : entre temps, de nouveaux titres sont sortis… Il en va de même pour les contenus additionnels que je m’empresse d’acheter alors que je viens à peine de commencer le jeu principal. Une fois arrivée à la fin du contenu de base, j’ai juste envie de passer à autre chose souvent.
Les coupables, encore une fois, ce sont les promos. Pourtant, à coups de 1 ou 2 € par ci, 5 € par là, j’ai probablement gaspillé quelques dizaines (ou centaines ?) d’euros dans des jeux auxquels je ne jouerait peut-être jamais.
Il en va de même avec les livres, qu’ils soient au format numérique ou pas. Parfois, un livre me fait très envie, je l’achète donc tout de suite. Finalement, le temps de lire tout ce que j’avais déjà en cours et acheté auparavant, certains titres ne me font plus du tout envie.
J’ai écrit un article dédié au minimalisme quand on est un·e « geek ».
Je n’ai pas fait la liste exhaustive mais c’est déjà pas mal comme exemples… Si tu as envie tu peux te prêter à l’exercice et te confesser en commentaires 😃. Si j’ai fait cet exercice, c’est pour te montrer que beaucoup d’événements et de changements peuvent rendre tes achats obsolètes ou inutilisables, et que les mauvaises raisons de stocker à l’avance sont nombreuses.
Comment distinguer un besoin réel d’une envie superficielle et temporaire
La clé pour distinguer un besoin réel et une envie non fondée est de prendre du recul avant d’acheter. Avant de céder à une promotion ou à une publicité, pose-toi la question suivante : « Est-ce que j’ai vraiment besoin de cela, ici et maintenant, ou est-ce simplement une envie temporaire ? ».
L’autre question importante quand on achète des produits en promotion, c’est « Est-ce que je l’achèterais au prix plein ? ». Si la réponse est « non », il faut alors se demander pourquoi on cède à l’achat dans le cas où le prix est diminué. « Parce que le prix est réduit » ne répond pas à la question… Est-ce « Parce que j’en consomme régulièrement et que je dois en racheter souvent » (potentiellement une bonne raison) ou « Parce que j’ai l’impression de faire des économies » (probablement une mauvaise raison), ou encore « Parce que j’ai peur de ne plus avoir cette opportunité » (très mauvaise raison) ?
Prendre le temps de réfléchir avant d’acheter permet quasiment toujours d’éviter les achats non nécessaires.
Pour éviter des achats spontanés inutiles, établis une liste de besoins réels. Quand tu te rends compte que tu as besoin de quelque chose, note-le sur une liste dédiée. Tu ne devrais quasiment jamais acheter quelque chose qui n’est pas sur ta liste (c’est comme la liste de course qui permet d’éviter de craquer au rayon sucreries).
Projète-toi dans l’utilisation de l’objet en question : est-ce que tu te vois dans une situation totalement imaginée, fantasmée, basée sur des suppositions, ou te vois-tu utiliser cet objet ou produit dans ta vie réelle et actuelle ?
En quoi acheter à l’avance peut-il causer du tort ?
- Accumulation, besoin de plus d’espace de rangement, de trouver des solutions de stockage, passer du temps à ranger et à chercher.
- Risque d’oubli de ce qu’on possède, achats en double exemplaire.
- Les objets et consommables peuvent s’abîmer avec le temps.
- Risque de gaspillage (produits périssables).
- Risque de changer de goûts ou de besoin entre temps, logistique de se débarrasser de l’objet ou du produit, perte de temps et d’argent.
- Culpabilité face à un objet qui dort dans un placard ou au garage.
- Participation à la sur-production, conséquences environnementales.
- Difficultés de tenir son budget.
Évidemment, en tant qu’adepte du minimalisme, c’est surtout le premier point qu’il me semble important de souligner (même si le gaspillage d’argent est aussi très important à prendre en compte). Récemment, j’ai lu une phrase que j’ai beaucoup aimée : « N’achète pas de choses avant d’en avoir besoin : stocke les au magasin« *.

Comment ne pas craquer quand on fait les courses alimentaires et du ménage (hygiène, entretien…) ?
Il est particulièrement tentant de faire du stock lorsqu’on voit une promotion sur des produits alimentaires, des produits d’entretien ou des produits d’hygiène, vu qu’il s’agit de produit consommables, voués à disparaître de nos étagères.
Premièrement, la liste de courses doit te guider dans tes achats. Même s’il y a des promos temporaires, si tu n’en as pas besoin dans l’immédiat, passe ton chemin. Tiens t’en aux allées où se trouvent les produits dont tu as besoin, et va droit au but. Évite encore plus les promos sur des produits similaires mais que tu n’as jamais testés : s’ils ne te conviennent pas, tu vas devoir te forcer à les consommer, ou t’en débarrasser.
Si tu dois faire de petites courses, ne prends pas de chariot, comme ça tu ne pourras pas porter plus que nécessaire. Si tu as vraiment du mal à te limiter, va au magasin à un moment où tu n’as pas le temps de traîner (30 minutes avant la fermeture, ou en route vers un rendez-vous). De cette manière, tu ne pourras pas t’autoriser à flâner.
Si l’argent est un problème, fixe un budget mensuel. Les packs d’articles en gros reviennent moins cher à la pièce, mais il faut quand même débourser le prix du lot. Si tu te tiens à un budget mensuel strict, tu ne pourras pas acheter l’équivalent d’un an de pastilles pour lave-vaisselle en une fois.
Calcule le gain effectif. Si le taux de réduction est exprimé en pourcentage, calcule la somme que tu économises par unité. Parfois, c’est beaucoup moins impressionnant. Et si le gain est rapporté à l’ensemble des produits d’un lot, réfléchis aussi au gain par unité.
Enfin, concernant les promotions en gros, réfléchis au temps que ça va te prendre d’effectivement consommer tout ça. Est-ce que ça vaut la peine de stocker les produits aussi longtemps, est-ce que tu as la place nécessaire pour ça ?
Lire ensuite : Multi-passionné·e, geek… et minimaliste
*Source : traduction du conseil n°6 de l’article « I study happiness for a living : 25 short rules for young people to make life happier, uncomplicated and successful«
Une fois qu'on prend conscience qu'on gâche son espace de vie (et son argent) ça fait sens. J'arrive seulement maintenant sur internet à ne pas remplir le panier jusqu'à avoir les frais de port offerts! Il reste une GROSSE difficulté pour moi, c'est maman qui vient toujours avec un cadeau surprise, même des fois des trucs encombrants. Que je refuse presque toujours parce que ça ne convient pas…On arrive très vite à déterminer si un objet sera utilisé quand on s'intéresse au minimalisme . Et elle continue, c'est un truc de fou. Pourtant je verbalise clairement