Pendant des années, la mode a été ma passion principale. Je passais énormément de temps à penser à mon look, à acheter des vêtements, à scruter les tendances et les tenues des stars. J’étais persuadée qu’il n’était pas nécessaire d’avoir UN style vestimentaire, que ce serait triste de ne pas changer de style comme de chaussette. Jusqu’au jour où j’ai réalisé qu’aimer la mode ne veut pas dire posséder tout ce qui existe, ou passer un temps dingue à penser à ses vêtements (voir Pourquoi j’ai décidé d’avoir une garde-robe capsule alors que j’aimais la mode).

J’avais compris d’une part qu’aimer la mode et aimer acheter sont deux choses différentes, et qu’aimer la mode c’est aimer les beaux vêtements, les belles matières, les modèles originaux, et pas accumuler les t-shirts de mauvaise qualité parce qu’ils sont pas chers. D’autre part, j’ai réalisé qu’on ne peut pas posséder tout ce qui nous plaît, et par extension, qu’on ne peut pas enfiler tous les styles vestimentaires qui existent, sous peine d’y perdre beaucoup de temps, d’argent, voire de bien-être mental !

J’ai réalisé qu’on pouvait admirer de nombreux styles vestimentaires mais que c’était difficilement viable de vouloir tous les porter, comme je le faisais avant ! Quand je dis que j’aimais vraiment beaucoup de styles, c’était vraiment éclectique à l’extrême… glam rock, pouffe, baba cool, hip hop… difficile d’avoir un dressing cohérent et minimaliste en se perdant autant.

Je me suis aussi rendu compte que le fait d’avoir un style plus consistant ne signifie pas que ma personnalité devenait moins intéressante ! On entend souvent les gens, et surtout les femmes, dire qu’elles expriment leur personnalité et leur créativité à travers leurs vêtements. Au cours des dernières années, j’ai commencé à me dire que cette idée n’était pas aussi anodine et saine qu’on pourrait le penser. J’ai compris qu’on vivait un peu trop à travers notre apparence physique et pour elle.

J’ai aussi compris un jour que j’adoptais certains styles par influence de l’extérieur et pas parce que j’en avais envie moi-même. Parfois pour correspondre à ce qu’on attend d’une femme, ou d’une femme de mon âge. Le minimalisme m’a fait comprendre qu’on ne peut pas acheter tout ce qu’on admire, que ça ne sert à rien, que ça encombre et que ça ruine.

Après plusieurs années à vivre avec un style plus simple, qui correspond vraiment à mes envies, j’y ai trouvé une énorme liberté et j’ai pu porter mon attention sur des choses qui comptent beaucoup plus pour moi. Dans cet article, je donne donc quelques pistes pour cerner ce qui définit ton style vestimentaire, et faire la part des choses entre ce que tu trouves beau et ce qui te convient.

Comment définir son style alors ?

Désencombrer ma penderie encore et encore a affiné ma sélection de vêtements, et naturellement de découvrir les vêtements que j’avais envie de garder ou que je portais souvent. Je te conseille de faire un tour dans ta penderie et de trier, pour faire un bilan des choses que tu ne portes jamais, et pourquoi. Tu découvriras peut-être déjà un certain type de vêtement ou un certain style dans lequel tu ne te sens pas à l’aise.

A l’inverse, tu peux aussi noter les vêtements que tu portes fréquemment, et ceux vers lesquels tu te tournes quand tu manques de motivation ou d’inspiration. Je pense, surtout en tant que femmes, qu’on a tendance à se prendre la tête et à essayer de s’habiller pour coller à une certaine image que la société a de nous. C’était en tout cas mon cas pendant longtemps. Du coup, aujourd’hui j’accepte enfin que mon style soit un style plus simple, confortable, et pas spécialement sexy, attirant ou avantageux pour ma silhouette. Parce que je ne suis pas un objet à admirer, je suis un sujet actif.

Si tu as devant toi un ensemble de vêtements qui ne présentent aucune harmonie, et que tu as vraiment l’impression de devoir commencer de zéro, tu peux chercher un peu d’inspiration externe, sur les blogs mode, Pinterest… Attention cependant : on peut admirer des photos de vêtements dans un certain style mais ne pas adopter ce même style car il ne nous convient pas. Pour faire un parallèle avec la minimalisme dans la maison, on peut trouver plein d’objets de décoration jolis et les admirer, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut tous les acheter 😏.

C’est le plus difficile lorsqu’on simplifie sa garde-robe : il faut vraiment réussir à dissocier l’image que l’on se fait de ce qu’on voudrait être, ou de ce qu’on pense qu’on devrait être, et ce que l’on est aujourd’hui. La pression que l’on se met à essayer de ressembler à des modèles ou des stars, ou à une image de la femme parfaite toujours impeccable qu’on nous vend dans les médias, peut être très destructrice. Il faut garder à l’esprit que c’est une image qui a été créée pour nous rendre toujours insatisfaites de nous-mêmes, et nous faire acheter ! C’est pourquoi il faut s’en affranchir, se couper du bruit des médias pour réussir à se connaître et savoir ce qu’on veut, et dans quoi on veut bien investir son temps, son argent et ses efforts.

L’importance du confort

Après un cheminement de quelques années, j’ai décidé d’accepter le style de vêtements dans lesquels je me sens bien, j’ai pris conscience de ce genre de vêtements, je connais mon uniforme, je sais quoi chercher :

  • J’aime les pulls et sweatshirts un peu amples, les vêtements doudou. Je les choisis avec de jolis motifs et des détails qui me plaisent, mais leur forme me permet de ne pas passer ma journée à me demander si on voit que je suis un peu ballonnée, et puis j’ai l’impression d’être à l’abri dans mon plaid 😅.
  • Les leggings, les pantalons cargo… Je n’aime pas être mal à l’aise dans mes pantalons, je n’ai pas envie d’être serrée à la taille, d’être limitée dans mes mouvements, d’avoir des rougeurs sur les fesses à cause du jean…
  • Des bottines faciles à enfiler et plates. Plus les années avancent, plus j’élimine les talons de ma vie, à l’exception d’une ou deux paires de chaussures à talons compensés parce que je trouve ça beau et confortable.
  • Des robes qui se suffisent à elles-mêmes, qui peuvent être portées avec des baskets. J’en ai dans un style un peu plus féminin, d’autres dans un style plus streetwear, mais rien de trop compliqué, pas de coupes inconfortables, pas de décolletés qui vont me mettre mal à l’aise, pas de coupe qui m’oblige de garder le ventre rentré toute la journée ou de porter un soutien-gorge (vive les brassières, merci bonsoir).

Voilà, évidemment ma garde-robe ne se limite pas à ces seules pièces,  mais je pense qu’elles sont représentatives de mon style. Est-ce que je peux mettre un mot sur mon style ? Je dirais streetwear-quelque chose ou quelque chose-streetwear 😄. Je n’ai même pas besoin de mettre une étiquette sur ce que je porte, tant que je connais ces vêtements qui me conviennent et que j’arrive à les repérer facilement quand je dois racheter quelque chose.

Respecter son style sans être influencé.e par l’extérieur

En matière de style, comme pour tout ce qui touche à la personnalité, on peut se laisser inspirer, mais à trop écouter les “conseils” des autres (les copines, la société, Internet, les magazines, son mec…) on finit par ne plus se ressembler.

Plus on doute de soit, plus on est influençable.

On finit par écouter cette copine qu’on trouvait limite vulgaire mais qui nous convainc dans un moment de faiblesse que s’habiller sexy (ce qu’elle appelle sexy, vous l’appelez peut-être poliment “provoquant”) nous permettra de nous sentir mieux dans notre peau. On finit par écouter “les gens” et par choisir des vêtements plus simples (banals ? tristes ? mornes ? ennuyeux ?) pour mieux s’insérer dans la société, le monde du travail, les sorties… parmi les gens. On finit par faire ce que notre mec ou notre copine attend de nous en espérant obtenir l’amour inconditionnel et éternel. On finit par acheter ce modèle de jean, de top ou de robe qui nous complexe parce que la mode nous a convaincu que pour être quelqu’un de remarquable il fallait porter ça.

En fin de compte, on n’est bien que dans les sapes qui nous plaisent naturellement, on ne devrait jamais remettre en question son propre style sur base de ce que les autres peuvent dire. C’est pourquoi réussir à cerner son style est important : il faut être suffisamment sûr.e de soi pour ne pas se laisser influencer.

Que tu aimes les vêtements moulants ou les coupes larges, les crops ou les longues tuniques, les cheveux nets au carré ou la coloration licorne, les piercings un peu beaucoup à la folie, les fringues qui étaient à la mode pendant ton adolescence, aujourd’hui ou jamais, les fringues qui respectent les conseils morpho de tes magazines ou tout le contraire, les couleurs qui plaisent à tout le monde ou qui ne te plaisent qu’à toi… Porte-les fièrement, ne doute pas de tes choix, on sait ce qui nous satisfait, personnellement, c’est tout ce qui compte.

Ca demande du temps et de l’entraînement de s’affranchir de tout ça, mais la période de transition un peu inconfortable vaut vraiment la récompense : moins d’argent gaspillé, plus de facilité à s’habiller, un rapport plus sain à son apparence, plus de concentration sur ce qui compte vraiment, plus de moyens pour avancer dans ses projets…


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