Dernière mise à jour le 28 octobre 2025
Même quand on a envie de désencombrer, qu’on a décidé de devenir plus minimaliste, on peut faire face à des obstacles invisibles, des croyances et des peurs qui nous freinent ou nous empêchent carrément de commencer. Tu n’arrives pas à t’y mettre malgré ta volonté ? Tu as l’impression de ne pas avoir été assez loin dans ton tri ? Tu continues à t’encombrer alors que tu avais pris la décision de mieux consommer ?
Voici quelques pistes pour comprendre pourquoi tu n’arrives pas à désencombrer efficacement !
- Différents profils d’accumulateur·rices
- La peur de manquer : « Et si j’en ai besoin plus tard, un jour ? », « Et si je dois le racheter ? »
- J’ai acheté cet objet cher, je ne l’ai pas rentabilisé, j’ai investi beaucoup : je vais perdre de l’argent si je m’en débarrasse
- Je culpabilise car j’ai acheté cet objet, j’ai participé à la société de sur-consommation, et aujourd’hui j’ai l’impression de le gaspiller en le jetant
- A ne pas négliger : le côté sentimental
Différents profils d’accumulateur·rices
Que tu te définisses comme acheteur·se compulsif·ve ou pas, quel que soit le degré de « gravité » de ton problème, quel que soit le type d’objet que tu accumules… tout s’explique par ta personnalité, ou plutôt tes croyances et ta perception de ton environnement. C’est pourquoi beaucoup de méthodes généralistes et qui se concentrent uniquement sur le tri, le rangement et le matériel échoueront : elles ne prennent pas en compte le côté humain de la démarche.
A chaque profil correspond une série de freins. Voici les principaux obstacles qui empêchent beaucoup de gens de mener à bien leur démarche de désencombrement. En prendre conscience, c’est déjà avancer dans sa démarche !
La peur de manquer : « Et si j’en ai besoin plus tard, un jour ? », « Et si je dois le racheter ? »
C’est la première chose que je mets sur la table quand j’anime des ateliers sur le désencombrement et la déconsommation.
Tu es peut-être dans cette démarche car tu as fait beaucoup d’achats impulsifs dans le passé, tu as dépensé plus que tu aurais dû, tu es potentiellement dans une période délicate point de vue argent et budget à cause de ça, tu veux donc éviter à tout prix de racheter parce que tu as peur de manquer de moyens.
Ou tout simplement, tu nourris une angoisse quant au futur, tu as littéralement peur de manquer et de ne pas pouvoir pourvoir à tes besoins ou à ceux de tes proches.
La bonne nouvelle, c’est que quasiment toutes les craintes peuvent être soulagées par ces quelques idées : Tout d’abord, il y a très peu de chances que tu aies besoin soudainement de cet objet dont tu t’es passé·e depuis des années, que tu avais oublié dans le fond d’un meuble, au grenier, au garage… Pour la plupart des objets que tu vas désencombrer, le besoin ne se (re)présentera jamais !
Deuxièmement, en adoptant de nouvelles façons de consommer, tu peux facilement combler un besoin en dépensant très peu, ou rien du tout. Dans mon approche du minimalisme, je ne me limite pas au désencombrement et au rangement, j’explique comment consommer sans acheter, ou encore les moyens à notre portée pour pouvoir éviter de posséder des objets chez soi, tout en y ayant accès.
Que ce soit développer son côté « Mac Gyver », profiter des nouveaux modes de consommation circulaires et communautaires, exploiter le marché de seconde main… il existe plein de solutions auxquelles nous ne pensons pas assez !
J’ai acheté cet objet cher, je ne l’ai pas rentabilisé, j’ai investi beaucoup : je vais perdre de l’argent si je m’en débarrasse
C’est la deuxième objection qui revient souvent en atelier. Et très souvent, ça concerne les vêtements.
Cas typique : Tu avais enfin décidé de payer le prix pour une pièce qui te faisait envie, mais voilà, après l’avoir fait rentrer chez toi, elle ne t’apporte pas le bonheur escompté.
Pire, elle t’apporte de la culpabilité, et c’est la première raison pour laquelle tu devrais t’en défaire ! Dans une précédente newsletter, j’expliquais comment je m’étais soulagée d’un poids en quelques minutes, en donnant un robot ménager, gratuitement. Un objet que j’avais idéalisé : c’était la promesse de faire facilement la cuisine, de manger sain… ça allait être mon objet magique ! Mais dans les faits : je n’aime toujours pas faire la cuisine !
Le mastodonte a traîné dans mon salon pendant des mois, bien rangé dans sa boîte. Il fallait retirer la boîte du sol pour nettoyer, la déplacer plusieurs fois par mois. Et puis, honnêtement, la voir là ne m’apportait rien de positif, cela me rappelait mon « échec« .
Mais en plus de la culpabilité, il faut que tu réalises que l’argent est déjà perdu, et que garder quelque chose ne change rien à ce fait…
L’argent que tu as donné pour cet objet n’est plus dans tes mains, qu’il reste chez toi ou non. Mieux vaut le vendre pour moins cher, ou le donner, et qu’il débarrasse le plancher, plutôt que de te faire culpabiliser…
Je culpabilise car j’ai acheté cet objet, j’ai participé à la société de sur-consommation, et aujourd’hui j’ai l’impression de le gaspiller en le jetant
J’adore quand on me dit ce genre de choses ! Parce que ça prouve que vous êtes nombreux·ses à penser à votre impact environnemental, et que le désencombrement et le minimalisme ont une vocation écologique et éthique. C’est super !
Tu as entrepris une démarche que peu de personnes ont déjà démarré, tu as pris conscience, tu sais, tu réfléchis, je te félicite. Alors, ne garde pas ces objets chez toi pour te flageller, justement. Fais table rase, et donne une nouvelle vie à ces choses. Ce qui ne te sert pas, servira à quelqu’un d’autre qui en a besoin.
Bien sûr, quand on désencombre, il est difficile de ne rien jeter du tout. Cependant, quasiment tout ce dont tu n’as pas besoin peut servir à quelqu’un d’autre ! Pense à distribuer les objets désencombrés à des associations, entreprises sociales, écoles, structures diverses, sociétés de revalorisation : vos « déchets » sont de l’or pour d’autres personnes.
Au contraire, en gardent ces objets chez toi alors que tu n’as pas de réel projet pour eux, tu les empêche de circuler là où ils sont nécessaires et désirés !
A ne pas négliger : le côté sentimental
Dans notre société de sur-consommation, on a tendance à s’attacher aux objets comme on s’attacherait à des personnes. Lorsqu’on se débarrasse d’un objet, on peut ressentir un lien affectif qui se brise, l’impression de laisser derrière soi une partie de soi-même, d’abandonner une partie de son histoire. « Ce que je possède, c’est ce que je suis ! », « Ça fait partie de moi ! », « C’est l’expression de ma personnalité ! », « Ça m’a accompagné·e pendant une période difficile… ».
Notre société présente souvent les objets (luxueux et visibles) comme des marques de notre réussite. Mais est-on raccord avec ce que la société appelle « la réussite », et surtout, est-ce qu’elle nous fait du bien, si sa seule utilité c’est de la montrer aux autres ?
Ce sont nos actions qui nous définissent, pas nos possessions
Les objets peuvent être perçus comme une preuve que certains souvenirs ont existé. Un attachement, parfois excessif, au passé, et donc une peur de l’avenir et un manque d’ancrage dans le présent. Si l’on a confiance dans l’avenir, on sait qu’on trouvera toujours un moyen de satisfaire ses besoins et de rebondir.
Il n’y a pas de solution miracle pour dépasser ces freins sentimentaux, car les origines de ces pensées peuvent être très différentes d’une personne à l’autre : climat malsain pendant l’enfance, périodes de disette, entourage stressé et angoissé, climat médiatique anxiogène…
Je pense qu’avancer dans son désencombrement permet de se rendre compte progressivement que se débarrasser de ses objets n’entraîne rien de grave, et d’aborder cela de manière de plus en plus sereine. Aujourd’hui, il est tellement facile de se faire livrer n’importe quoi en moins de 24 heures, de se procurer à peu près tout de seconde main à petit prix, qu’il n’y a pas de quoi angoisser à propos de nos besoins matériels.
Quand tu hésites à jeter quelque chose, renseigne-toi sur les manières de te le procurer si jamais tu en as encore besoin dans le futur (on n’y pense pas forcément, mais quasiment tout peut être emprunté à une connaissance par exemple…), pour te réconforter.
Demande-toi également ce que cela changerait, pour toi, demain, si cet objet n’était pas en ta possession : est-ce que ce serait problématique ? Finalement, essaie d’imaginer le pire scénario que la non-possession de cet objet pourrait provoquer : alors, c’est catastrophique ? Et quelles sont les probabilités que ça arrive ?
Pour te faciliter la tâche, commence par des objets pratiques (sans connotation sentimentale), facilement remplaçable, et vas-y progressivement.
Continuer la lecture : Éviter les regrets quand on désencombre




