À quoi dépense-t-on son argent quand on est minimaliste ?

Le minimalisme permet d’économiser de l’argent, en redéfinissant ce qui nous est nécessaire, et en adoptant une consommation raisonnée. Que font donc les minimalistes de cet argent qu’ils économisent et à quoi dépensent-ils leur argent vu qu’ils ont besoin de moins de choses ?

Donc dans cet article je fais un tour des " postes de dépenses " souvent privilégiés par les personnes qui ont choisi un mode de vie minimaliste, et par extension des choses dans lesquelles on peut investir plus d’argent si on diminue les dépenses inutiles et qu’on achète moins d’objets.

Remarque : être minimaliste n’implique pas nécessairement de moins dépenser, il existe plusieurs courants du minimalisme, et autant de manières d’adopter le minimalisme qu’il y a d’adeptes. Personnellement, la gestion du budget, la consommation raisonnée et l’écologie entrent en jeu dans ma philosophie du minimalisme, je pars donc du principe que le mode de vie minimaliste permet d’avoir plus de contrôle sur son argent et de choisir plus librement comment on le dépense (ou pas).

L’éducation

Apprendre est très important pour moi, et j’aime pouvoir me payer des études, des formations ou des cours, je juge que ça fait partie des éléments essentiels à mon bien-être et mon bonheur. Il peut s’agir de cours particuliers (j’apprends le japonais et j’ai suivi des cours particuliers pendant un moment parce que ça me correspond plus qu’un cours de groupe, malgré la différence de prix), de formations pour changer de carrière, ou pour apprendre un loisir.

Cet argent peut aussi acheter plus que la formation en elle-même : le temps nécessaire pour suivre cette formation (et changer de carrière si c’est ton but) ! Quand j’avais presque 30 ans, j’ai repris des études en cours du soir¹, en parallèle de mon travail. Quelques années plus tard, j’ai décidé de prendre une pause carrière non rémunérée² pour pouvoir m’investir dans ce changement de carrière.

L’épanouissement personnel, c’est ce qui manque cruellement à beaucoup de gens aujourd’hui (d’où : burn-out, bore-out, dépression, déprime, crise de la trentaine, de la quarantaine, relations toxiques…).

Nous devons faire des choix très tôt, savoir ce que nous voulons apprendre, puis sommes censés faire une croix sur l’éducation. Pourtant c’est l’une des plus belles richesses de la vie selon moi, apprendre tout le temps, tout au cours de notre vie, dès que quelque chose nous intéresse. Que ce soit pour le plaisir ou pour atteindre un but.

Des moments

Un bon petit resto, une soirée dansante, une descente en kayak, une journée dans un parc d’attraction, du karting, des concerts, des festivals, un spa, un massage, du sport, des ateliers de peinture, de beaux voyages… DES MOMENTS. Le concept de " Collectionner des moments plutôt que des objets " est populaire dans beaucoup de mouvements minimaliste, et ce n’est pas pour rien.

Non seulement, ça ne nous encombre pas physiquement, mais des études ont aussi démontré que les moments nous rendent plus heureux·ses que les objets, sur une plus longue durée³. Cela tient entre autres à la rareté des moments, en comparaison aux objets qu’on a tous les jours sous nos yeux : cette rareté augmente le sentiment de satisfaction. Il est aussi plus agréable de partager la joie procurée par une expérience avec d’autres, que la satisfaction d’un achat.

De la nourriture de qualité, saine, bio

Payer plus pour privilégier les circuits courts, l’artisanal, le local… m’a permis de retrouver le plaisir de manger des produits qui ont du goût tout en passant beaucoup moins de temps dans des supermarchés.

Travailler moins

Avoir la possibilité, quand on le souhaite, d’arrêter de travailler (temporairement ou non), de changer de carrière, de tenter l’aventure de l’entrepreneuriat, ou de prendre sa retraite plus tôt que prévu, quand ça nous arrange… le pied !

Certains ont adopté un mouvement, " FIRE⁴ " (indépendance financière et retraite anticipée), qui vise à arrêter de travailler vers 35/40 ans en adoptant une série de mesures drastiques (réduction des dépenses, investissements…), mais mettre de l’argent de côté et/ou l’investir peut aussi te permettre de t’offrir quelques années de travail en moins, maintenant ou dans le futur.

Travailler jusqu’à 6* ans n’est pas une fatalité. Quand j’entends le nombre de personnes qui se plaignent de leur boulot alors qu’elles sont loin de l’âge de la retraite, s’offrir l’option de pouvoir se libérer plus tôt est un beau cadeau à se faire.

Autres options : se permettre un travail à temps partiel, parce que nos besoins financiers ont diminué, ou choisir un job qui nous convient mieux, quitte à " perdre " un peu de son salaire.

Déléguer

L’argent permet de déléguer certaines tâches pour se libérer du temps pour soi et réduire sa charge mentale. Qu’il s’agisse de corvées, de se faire livrer les courses à la maison, de s’offrir un repas traiteur une ou deux fois par semaine… on délègue des tâches qui ne nous apportent pas de satisfaction directe.

Faire des dons

Avoir le loisir de se demander ce qu’on va faire de notre argent, d’avoir le choix de le dépenser ou l’économiser… est un luxe dont beaucoup de personnes dans le monde, ici ou ailleurs, ne bénéficient pas.

A mon échelle, je donne de l’argent à des causes, sporadiquement (pour des causes qui me tiennent à cause, comme l’émancipation des femmes ou l’écologie), mais aussi chaque mois en parrainant l’éducation d’une jeune femme auprès d’une association qui permet aux jeunes femmes de s’assurer un avenir professionnel. C’est une somme minime pour moi, mais pour les personnes qui reçoivent cet argent ça change tout.

Avec 28 € par mois, je pourrais m’acheter des babioles, mais j’ai choisi de donner cette somme à une personne qui va en bénéficier pour s’offrir des choses pour lesquelles moi je n’ai jamais dû me battre, comme l’accès à l’éducation !

Économiser

On peut aussi ne " rien " faire de son argent, là tout de suite !

Contrairement à ce que certain·es semblent penser, il n’y a rien de mal à mettre de l’argent de côté pour sécuriser son avenir, ou tout simplement en attendant de savoir qu’en faire.

Avoir une somme qui " dort " à la banque, c’est savoir qu’on ne sera pas dans la mouise si on a un pépin (une panne, des travaux imprévus, une dépense médicale non prise en charge par la sécu…). Certes, on peut toujours demander un prêt, mais c’est stressant, ce n’est pas garanti, ce n’est pas immédiat et ça coûte de l’argent !

Te sentir en sécurité financièrement, c’est hyper réconfortant !

Même si les taux d’intérêt sont plutôt faibles maintenant, les intérêts restent quand même une petite somme qu’on reçoit sans rien faire, juste en ayant de l’argent à la banque. Il existe également des solutions d’épargne plus dynamiques, qui permettent de bénéficier de plus hauts taux, variables, en bloquant sont argent au minimum un an.

D’ailleurs, économiser ne veut pas juste dire " mettre de l’argent de côté en cas de mauvaise nouvelle ". On peut se constituer une épargne pour un projet futur, comme un gros voyage, un projet immobilier, une aventure entrepreneuriale… que tu aies déjà une idée ou pas, à l’heure actuelle.

Profiter du présent ne veut pas dire que l’on est obligé·e de renoncer à ses projets à long terme, et profiter du présent ne nécessite pas de dépenser tout son argent, voire de dépenser de l’argent tout court !

Investir

Selon la somme dont tu disposes, tu peux aussi investir. Il existe de nombreux produits dans lesquels investir, cela ne se limiter pas à des opérations en bourse : on peut investir dans une entreprise, un projet communautaire, un bien immobilier…

Et toi, comment utilises-tu l’argent que tu ne gaspilles plus, ou quels sont tes projets à plus long terme ?

Plus de ressources sur le minimalisme et ce qu’on peut faire de son argent

Sur d’autres blogs et médias

Les 6 habitudes minimalistes qui ont sauvé mes finances (Margaux Investir son temps)

Non, un minimaliste n’est pas un radin déguisé ! (Nadia Alami sur Medium)

Sur le blog

Acheter moins, travailler mieux, vivre autrement : les expériences de personnes qui ont décidé de ne pas suivre le chemin habituel et de garder leur indépendance face au travail.

Les articles mentionnés dans l’article :

1. Reprendre des études en étant adulte, mon expérience ↩︎
2. Bilan d’une demi-année de pause carrière ↩︎
3. Comment se sentir bien et heureux·se, selon la science ↩︎
4. FIRE : liberté financière et retraire anticipée ↩︎